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 La lumière était éteinte alors je suis entré, en fracassant ta porte. [Blackberry Lily]
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Blackberry Lily


Dreamland

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Blackberry Lily

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MessageSujet: Re: La lumière était éteinte alors je suis entré, en fracassant ta porte. [Blackberry Lily]   La lumière était éteinte alors je suis entré, en fracassant ta porte. [Blackberry Lily] I_icon_minitimeSam 3 Jan - 18:35


You play wrong when midnight comes
feat Orpheus.

La fraîcheur nocturne picota le bout des doigts de Marie-Louise à travers ses gants, lorsque la porte d’entrée se referma sur elle après qu’elle ait salué sa jolie voisine d’un signe de main. Les talons de ses bottines claquèrent contre les marches blanches et elle s’enfonça dans l’obscurité qu’éloignait péniblement la lueur qui émanait du perron.
Elle tourna à gauche sans crainte, suivant du bout des doigts les arabesques du lierre sur le vieux muret : la nuit ne lui faisait pas peur. La nuit l’attirait en chuchotant, l’obscurité posait ses mains sur ses yeux et l’emmenait là où personne ne pouvait la retrouver. Mais pas ce soir. Car malgré l’heure, Louise était parfaitement consciente de l’existence du couvre-feu, ainsi que des sanctions encourues en cas de manquement à la règle. Et, quoi que cela dût nuire fortement à son commerce de nuit, elle ne tenait pas à se faire prendre la main dans le sac en pleine promenade hors des heures autorisées. La perspective d’un séjour en prison ne l’attirait, à dire vrai, pas du tout.
C’est pourquoi elle ne s’autorisait qu’à traîner chez sa première voisine jusqu’à des heures impossibles, du fait de la faible probabilité de trouver un agent de police faisant le pied de grue sur le trottoir de sa rue.
Et en effet, pas plus de chien de garde cette nuit-là que toutes les autres. La jolie blonde avait fini par se lier d’amitié avec la plupart de ses voisins, depuis que les mesures de restriction l’empêchaient d’aller et venir la nuit, notamment entre les îles. C’est qu’elle avait tendance à vite s’ennuyer le soir, une fois les occupations manuelles et tous ses livres épuisés.
Et au final, au fil des invitations, elle n’avait pas eu une minute à elle depuis une ou deux semaines.

Blackberry s’arracha à l’obscurité en engageant les froissements de sa robe sous la lueur des lampadaires. Elle poussa le portillon qui grinça légèrement, puis monta rapidement les marches jusqu’à la porte d’entrée. Et s’arrêta net.
La porte qu’elle pensait solide gisait en travers de l’encadrement, branlant sur ses gonds comme seuls ligaments subsidiaires qui la retenaient au reste de l’édifice. Une faible lueur brillait au cœur de la maison. Un coup de frayeur la saisit à la poitrine, et pourtant ses pieds refusèrent de reculer. Elle posa une main sur le chambranle, ses neurones s’agitant entre ses tempes. Impossible d’aller chercher de l’aide auprès des autorités PNJ, pas à cette heure, pas avec le couvre-feu. Mais d’un autre côté, qui sait qui pouvait avoir pénétré sa maison, et quelles pouvaient être ses intentions.
Lily n’avait pas peur du noir
Parce que tu sais
mais redoutait parfois ce qui pouvait s’y cacher. Et tout particulièrement quand l’inconnu se présentait ainsi, dans les entrailles d’une
de sa
maison. Une douloureuse impression de déjà-vu la fit déglutir. Ses doigts enroulèrent quelques filets de lierre inconsciemment : elle ne pouvait pas rester là toute la nuit, pourtant. La jeune fille ferma brièvement les yeux : son pouvoir pouvait être utile en cas d’agression, mais bien moins que par l’utilisation habituelle. Lorsqu’elle n’avait pas le temps de s’arrêter sur la création d’une vision, la tentative précipitée s’achevait généralement dans un éclair hallucinatoire qui ne désorientait l’agresseur qu’une seconde. Ce qui signifiait qu’elle allait devoir s’y préparer en entrant, car elle n’avait pas d’autre moyen de défense à disposition.
Lily rouvrit les yeux, soupira, et enjamba prudemment les vestiges de la porte d’entrée.
A pas de loup, les yeux fouillant fiévreusement l’obscurité, elle s’avança vers le salon, d’où provenait la lumière qu’elle avait déjà remarqué. Les maisons de Dream Land étaient relativement grandes, mais la sienne s’articulait autour d’une pièce centrale : pas de dédale de couloirs inextricables dans celle-ci. Et c’était certainement mieux comme ça.
Quoi qu’il en soit, la lumière était allumée, mais il n’y avait personne. Lily s’avança en fronçant les sourcils, remarquant que rien n’avait l’air d’avoir été dérangé. Puis elle remarqua une paire de chaussures qui traînait dans un coin. Avant de sursauter violemment en entendant un flot de paroles rageuses s’élever du bout d’un couloir attenant.
Lily se tourna dans cette direction en s’efforçant de calmer les battements de son cœur : mais accolée à la frayeur se montrait petit à petit une nouvelle émotion. Elle pensait avoir reconnu cette voix. En fait, elle en était quasiment certaine.
Et elle ne savait pas trop si elle devait se sentir juste stupéfaite ou également terriblement en colère.
La jeune fille s’engagea dans le couloir d’un pas vif, effleurant en passant l’interrupteur pour allumer la lumière, et parvint devant la porte grande ouverte des toilettes.
« Jakob. »
C’était bien lui, et il faisait peur à voir. Lily ne manqua pas de remarquer que, pour commencer, après ses chaussures il avait bazardé sa chemise. Puis son visage blême et les valises sous ses yeux, qui étaient plutôt des traits communs, à ce qu’elle savait de lui. Enfin, la façon hargneuse dont il invectivait les toilettes. De l’allemand, elle n’avait que des notions, mais ça n’avait pas l’air plus joli à comprendre qu’à écouter.
Tout cela était effectivement assez inquiétant mais plutôt « normal » quand on parlait d’Orpheus. En particulier quand il avait bu. Sauf que – et Lily s’en rendit compte lorsqu’il tourna la tête vers elle – il n’avait pas bu. La lueur dans ses yeux était plus inquiétante que tout le reste.
« Qu’est-ce que vous faites l- » Ses yeux verts s’arrêtèrent soudain sur une tache sombre qui s’élargissait à vue d’œil près de la main du peintre et s’écarquillèrent. « V-… tu saignes. »
Le brusque passage au tutoiement ne se fit même pas remarquer dans son esprit. Louise avait énormément de mal à soutenir la vue d’une blessure ouverte. La traite de fragile créature qui veut. Un frisson de douleur lui courut à l’échine, comme si c’était sa peau à elle qu’on avait sauvagement entaillée, et elle ferma les yeux pour s’interdire de vaciller. Ce n’était vraiment pas le moment.
Un peu de courage ma fille. Ou un peu de tenue, s’il n’y a que ça.
Ses paupières soulignées de noir battirent plusieurs fois sur ses yeux verts, comme pour clarifier sa vision. Puis elle fronça les sourcils et saisit vivement le poignet valide du peintre, qu’elle tira sans ménagement jusqu’au salon.
« Bon sang. » Souffla-t-elle entre ses dents serrées, avant de le pousser dans le canapé le plus proche. « Restez là. Je vais chercher de quoi soigner – un vague geste de la main - ça. »
Elle avait cessé de se demander jusqu’où cela pouvait aller.
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MessageSujet: Re: La lumière était éteinte alors je suis entré, en fracassant ta porte. [Blackberry Lily]   La lumière était éteinte alors je suis entré, en fracassant ta porte. [Blackberry Lily] I_icon_minitimeSam 17 Jan - 1:13

Elle l’entend balbutier des histoires de fleurs comme derrière la vitre close d’une voiture ou à travers des mètres cubes d’eau ; ça ne fait qu’effleurer les oreilles de Lily, comme la prise de tête avec ses cabinets, comme la porte ou le tapis. Elle ne sait même pas pourquoi il parle du tapis ; à vrai dire, elle n’a ni vraiment envie de le savoir, ni l’intention de s’arrêter pour le lui demander. Si cela avait été quelque chose d’important, elle serait complètement passée à côté.
Ne pas céder à la panique. A l’instant, c’est tout ce qui compte, avec le teint de cadavre frais du peintre qui chancelle au milieu de son salon.
La jeune fille répèterait « bon sang » encore plusieurs fois du bout des lèvres si celles-ci ne se retrouvaient pas soudées par la force des évènements. Elle se contente de les serrer à les faire blêmir, tirant sur la main d’Orpheus comme si c’était lui qui allait la guider.
Au moins il n’a pas vomi, au moins il est encore capable de parler et de marcher, au moins…
« Laisse. On s’en fout. »
La main de l’homme rattrape Lily avant qu’elle puisse s’esquiver, courir chercher ce qu’il faut, respirer peut-être. Sa poigne n’est pas douce mais ne lui fait pas mal au poignet ; pourtant elle dégage une détresse qui lui fait froid dans le dos et s’attaque immédiatement à son épiderme. Impression de se laisser couler.
Un frisson lui remonte sur la nuque. Un frisson qui a tout du choc thermique, un frisson douloureux ; c’est elle qui a mal soudain. Il est malade, il la rend malade par sa main contre la sienne – elle a la peau à vif comme si ses doigts étaient des lames de rasoir.
Et en arrière-plan, chaque gouttelette rougeâtre qui suinte plante une aiguille dans la chair de son dos.
Mais Lily ne résiste pas – malgré tout, elle n’en a pas la force - elle pivote pour lui faire face, attirée par la ligne qui l’a prise au bout des doigts.
Et le voir comme ça lui fait mal. Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’elle a droit à un Orpheus dans un état déplorable ; seulement un Orpheus qui ne se roule pas par terre ou dans sa baignoire, ça lui arrache les mots sévères des lèvres. Elle ne sait plus quoi faire ni quoi dire ; comme si un mot, un geste, pouvaient tout casser. Elle était à deux doigts de perdre ses moyens. L’impuissance qui lui serre le cœur. Si proche.
« J’arrive pas à visualiser Mutti… » Sa voix semble soudain plus proche, plus consistante. « Je tenais un putain de truc. C’était là. Je te jure. C’était LÀ. SUR MA PUTAIN DE LANGUE. »
Et un instant elle tressaille, son cri réussit à lui faire peur. Elle ne sait pas si ça s’est vu sur son visage. Ses mains tremblent un peu, il n’y a qu’un ou deux mots qui restent, des mots qu’elle ne comprend pas. De toute façon, en l’essence, elle ne comprend pas cette fièvre qui l’anime, jamais. Ou peut-être que si, un peu, et que c’est le plus terrifiant. La poigne de l’artiste se resserre sur ses doigts comme pour les briser.
Qu’est-ce qui nous arrive bon sang.
Mutti, Mutti, Mutti – Maman, quand était-ce ? La dernière fois que j’ai osé t’appeler quand j’avais peur. La dernière fois que j’ai pleuré après toi, la dernière nuit –
Elle a mal à la main maintenant, tellement il la serre fort. Mais ça serre aussi son cœur.
Si fort. Si fort.
Finalement, elle n’y tient plus, et quand une nouvelle volée de mots cruels franchit les lèvres d’Orpheus, la jeune fille saisit la tête du peintre entre ses mains, presque pressante, comme si ce simple geste pouvait contenir l’effondrement d’un barrage invisible, quelque part où elle ne pouvait pas l’atteindre. Très calme et d’un autre côté si tremblante, comme prête à fondre en larmes à sa place. La certitude des gestes pour raccrocher et tout ce qu’il y avait de terrifiant dans la situation. De l’autre côté du miroir.
Ses mains se réchauffent au contact de sa peau brûlante. Comme s’il avait la fièvre – quoi qu’en fait c’est ça qui le ronge, glissant sous son épiderme comme des faisceaux électriques à l’en épuiser. Une fièvre qui ne baisse pas, que les cachets n’apaisent pas.
« Tu me fais chier. Tu me fais chier. » Les mots vibrent sur ses lèvres. « Si seulement t’étais venue m’apporter des fleurs. On en serait pas là. »
Mais elle ne l’écoute plus, Lily. Son regard vert se plante dans les yeux du peintre pour le garder avec elle, ses mains descendent sur sa nuque sans desserrer leur prise. Sans lui demander son avis, ce qu’elle ne fait de toute façon jamais, l’adolescente applique son front contre le sien, son nom au bord des lèvres, chuchotant du bout des lèvres comme à un enfant. Celles-ci s’égarent sur ses tempes et son souffle sur ses joues – mais pas plus loin non, pas Lily non.
Allez, respire. Elle a appuyé un genou sur la cuisse de l’homme tremblant dans son canapé, et inconsciemment son corps lui imprime un infime bercement. Respire.

« Shhhht, calme-toi. » Ce n’est pas comme si elle pouvait lui apporter de réconfort plus tangible, malheureusement. « Ça va aller, d’accord ? »


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