✗ On a tous un passé :
De quoi ? Ma vie d’avant ? C’était plutôt sympa, rien à redire.

Comment ça « donne des précisions » ? Bon d’accord, c’est pas comme si j’étais occupé de toute façon. Je suis né en Argentine, dans une de ces énormes exploitations agricoles qu’on trouve dans la pampa : un truc monstrueux avec des champs et du bétail partout, je vous dit pas le nombre de personnes qu’il faut pour faire tourner ça. Heureusement que y’a du monde dans ma famille, avec des oncles et des cousins dans tous les sens. Rien que chez moi on était cinq, quatre garçons et une fille.

Évidemment il n’y avait aucune école dans les environs, et j’ai donc passé ma scolarité en pensionnat avec tous mes frangins et cousins. Laissez moi vous dire que quand on a l’habitude des grands espaces et de la nature, être obligé de vivre en ville, ça fait un choc. Heureusement qu’on revenait pendant les vacances, même si on devait aider nos parents c’était un plaisir de retourner à la maison.

C'est un peu à cause de ça que j'ai commencé à me passionner pour les jeux vidéos et les bouquins de fantasy : puisque j'étais obligé de vivre entouré de béton, j'emportais des univers vastes avec moi, et passait des heures à jouer à Olden Parchments, Alliance of Myths ou The Sorcerer (un cookie à celui ou celle qui retrouve quels jeux ont inspiré ces titres). Heureusement qu'on n'avait droit qu'à un temps limité sur Internet, d'ailleurs, où je serais devenu un reclus complet en dehors des heures de cours.

Je serais bien revenu dans ma chère pampa dès le lycée achevé (heureusement sans trop de difficultés, sauf en littérature), mais mes parents insistèrent sur l'importance de faire des études et m'envoyèrent donc à l'université de Buenos Aires. Si c'était à refaire, j'y retournerais : le contact avec les étudiants m'a permis de faire de faire de belles rencontres, de me rendre compte que se couper du reste du monde n'est pas forcément bon comme je l'imaginais, et de voir que la ville n'est pas si horrible quand on peut s'y déplacer librement. J'ai même eu l'occasion de passer six mois en Angleterre... enfin, je n'en suis jamais rentré. Mon amour pour les jeux vidéos ne m'ayant jamais quitté, j'ai postulé pour participer à un certain nombre de bêtas alors que j'étais là bas, et lorsque j'ai reçu un SMS me demandant si je voulais participer à Euphemia... vous devinez la suite.


✗ Ton arrivée à Euphemia et ta réaction :
Au début c'était génial de pouvoir découvrir tout un monde comme ça, mais je dois avouer que quand j'ai compris que je ne pouvais pas me déconnecter, j'ai flippé à mort. Ça me rendait malade de penser à ma famille qui devait se ronger les nerfs à cause de moi, et je n'ai plus eu goût à rien faire pendant plusieurs jours... mais finalement je me suis dit que je ne pouvais rien changer à la situation, donc autant s'amuser. Ça paraît peut être égoïste comme raisonnement, et je l'assume, mais j'ai enfin la chance de vivre des choses dont j'ai toujours rêvé, et je compte bien en profiter.