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 Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.
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Rose Madder


Holy Sword

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Rose Madder

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Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. Empty
MessageSujet: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitimeDim 1 Déc - 22:47


❝Rose Madder


✗ Comment tu t’appelais ?
Beverly Caroline Seiders.
✗ Tu as choisi quel pseudo ?
Rose Madder (abrégé en « Rose » ou « Rosie »).
✗ Tu as quel âge en fait ?
21 ans. {07/02/2004}
✗ Tu viens d'où ?
Augusta, Maine, États-Unis.
✗ Tu veux aller sur quelle île ?
Holy Sword.
✗ Tu fais quoi dans la vie ?
Puisqu'il faut bien gagner sa vie et en attendant d'économiser ou de trouver mieux, Rose fait le ménage et les lits dans un hôtel tout ce qu'il y a de plus banal à Holy Sword. Ça ne paie pas de mine mais au moins, elle n'est pas à la rue (pour l'instant, c'est tout ce qui lui importe).
✗ T'es un super-héros ?
Si on veut. Rose a la capacité de réduire sa taille à une dizaine de centimètres ; un peu comme l'effet des champignons dans Super Mario. Pratique pour se faufiler par les trous de souris. Son pouvoir agit sur commande ou quand mademoiselle est trop effrayée. Son corps comprend l'angoisse comme un ordre de se mettre immédiatement à ras du sol. Pfiout. A noter qu'elle ne peut garder cette apparence indéfiniment (ce serait trop facile).


» Mémorisation Physique.



✗ La couleur de tes yeux de biche ?
Verts pâles comme un coup de crayon aquarellable trop dilué. Ils ne sont pas vraiment beaux, pourtant, et de telles comparaisons ne viennent guère qu'aux poètes en manque d'inspiration capables de s'y noyer pour un temps – ils sont tellement peu nombreux qu'on ne prend pas la peine de les compter. Et les yeux de Rose, ils s'illuminent au grès de ses sentiments et de ses joies, ils ne sont pas particuliers, on y trouve surtout le reflet de ce qu'on veut y voir. Mais quand elle pleure, ils prennent une teinte tellement plus vive et colorée : dans sa tristesse, elle possède deux émeraudes noyées de sel. T'es tellement plus belle quand tu pleures, Bev'.

✗ Et celle de tes cheveux au vent ?
Un champ de blé, c'est beaucoup trop classique ; on laisse définitivement tomber les comparaisons, d'accord ? Cette longue crinière trop lourde et ondulée fait la fierté de la jeune femme, qui passe un temps affolant à s'en occuper. Dans sa salle de bain, shampooings et soins côtoient de multiples brosses et toute une panoplie d'accessoires parfois sobres, parfois hauts en couleurs. Il n'y a rien de plus important pour Rose que ce rituel matinal et quotidien auquel elle sacrifie un temps précieux. Le visage face au miroir, entouré de ses boucles dorées parfaitement accordées aux envies du jour, elle se sourit et se trouve belle. Cette tignasse qui lui fatigue le crâne, elle ne la couperait pour rien au monde, si bien qu'elle lui arrive largement en bas du dos. Pas touche.

✗ Tu sens la rose ou tu pues le yack ?
Quelques bouteilles vides sur l'étagère, des noms de parfums connus ou dont personne n'a entendu parler ; le flacon rempli, elle le garde dans le tiroir de sa table de chevet pour ne pas l'égarer. Des senteurs majoritairement florales et simples, de la vanille ou des fruits, et quelques mélanges plus adultes et audacieux. Rien de bien extraordinaire.

✗ Taille & Poids ?
Une fille comme une autre ; une taille moyenne, un mètre soixante-trois et demi, et une cinquantaine de kilos (on ne demande pas son poids à une fille, c'est tout ce que vous aurez). Une poitrine assez présente pour ne pas la faire déprimer, une taille marquée et des jambes qu'elle juge correctes pour porter talons, robes et jupes. Rien de vraiment marquant dans sa silhouette passe-partout, c'est son visage qui a quelque chose de plus charmant qu'un autre.

✗ Signe distinctif ?
Des bijoux dans ses tenues de tous les jours, mais jamais encombrants ; quelques bracelets et colliers, une ou deux bagues pour compléter le tout. De nombreuses cicatrices et griffures sur le haut de ses bras, bien dissimulées sous des manches longues. Une dent légèrement cassée qu'on voit surtout quand elle sourit.



» Analyse cérébrale.



✗ On n'est pas parfait hein ?
Rose a gardé les séquelles de son enfance et les bleus qui ne se voient plus mais sont encore présents sous sa peau ; Rose a gardé les cauchemars qui l'ont terrifiée durant des années et qui reviennent quotidiennement la hanter. Parfois, Rose a du mal à vivre.
La jeune fille n'est pas particulièrement mauvaise, pourtant. Elle a des défauts comme tout un chacun, bien sûr : elle a du mal à se défaire de sa première impression, par exemple. Elle a beau savoir que c'est bête et que ça sert uniquement à se compliquer la vie et à fausser les jugements, une fois que vous lui avez fait bonne ou (plus particulièrement) mauvaise impression, elle a du mal à l'oublier. Et elle a beau faire des efforts, l'arrière-goût amer reste obstinément accroché à sa langue. Elle est un peu égoïste aussi, elle n'aime pas trop prêter, même à ceux qu'elle connaît bien et à qui elle fait confiance. Elle se force, comme toujours, mais Rose est une jeune fille chez qui la méfiance prime sur la confiance. Il lui arrive de se montrer désagréable aussi, d'avoir l'air hautaine sans le vouloir, quelque peu superficielle. Elle ne l'est pas tant que ça. Ses maladresses chroniques lui ruinent la vie et lui font ruminer de vilaines pensées seule dans son coin, puisqu'elle n'aime pas se confier et préfère tout garder pour elle. Elle est un peu renfermée, Rose. Introvertie et stigmatisée sous ses jolis sourires. Elle voudrait être plein de choses qu'elle n'arrive pas à être, ce qui l'amène souvent à être envieuse et, quelques fois, à faire semblant et jouer la comédie. Elle angoisse, son sourire tremble, elle se lance dans des associations pour se prouver qu'elle n'est pas quelqu'un de mauvais, qu'elle aussi elle peut rendre les autres heureux. C'est une façade de petite fille terrifiée à l'idée de devenir ce qu'elle redoute le plus au monde.
L'attitude de Rose change en fonction des périodes, selon ses humeurs trop variables : quand elle se excessivement bien, elle a envie de faire le bien autour d'elle et de manière désintéressée, et quand elle se sent mal, les idées suicidaires et noires se pressent en masse dans sa petite tête. Elle est un peu cassée, Rose. Le docteur appellerait sans doute ça des troubles bipolaires.
T'as besoin de médicaments, Bev', ou d'une bonne corde.


✗ Mais on gère la fougère ?
Heureusement que ses qualités compensent, dans ses meilleurs jours, le regret qu'elle peut avoir de ne pas être une petite fille modèle. De toute façon, personne n'est parfait, hein ? Rose est une fille gentille, qui veut sincèrement s'intégrer et penser du bien des autres. Elle fournit les efforts nécessaires, sait entamer une discussion et ne pas la laisser couler. Elle a de la volonté et fait de gros efforts pour se maintenir à niveau dans tous les domaines : Rose est une travailleuse, et Rose est aussi une personne de confiance. Elle n'ébruite jamais les secrets et fait son travail en temps et en heure. Reporter au lendemain ce qu'elle peut faire sur le champ, elle ne connaît pas ; quitte à être tranquille, autant tout faire en avance, et tout bien faire. Elle n'est pas perfectionniste, ça lui gâcherait la vie, mais elle a l’œil et rechigne devant les imperfections sans que ça en vienne à l’obséder pour autant. Rose est une bonne amie puisqu'elle est sympathique et aime par dessus tout rendre service. Les peines d'autrui l'atteignent facilement et elle relègue les pensées égoïstes qui la font se détester dans un coin de sa tête pour porter secours. Elle est tranquille la plupart du temps, on peut sans mal la dire douce et respectueuse : ce n'est, de prime abord, pas quelqu'un qui paraît méchant pour un sou.
Rose ne laisserait jamais quelqu'un se faire frapper sous ses yeux, plutôt mourir. La violence physique et la violence mentale, l'abus sous toutes ses formes, elle l'exècre. C'est un combat constant qui font trembler ses bras qui ont le coup facile. C'est pas ce que vous croyez. Même quand on est courageux, même quand on est intelligent et qu'on a des rêves plein la tête, ça nous arrive d'échouer. Rose a peur de l'échec.
Rose a peur d'elle-même.


✗ Tu préfères les garçons, les filles, les deux, les chatons ?
Tant que ça reste superficiel et léger, les deux lui conviennent. Pour le reste, il n'y a plus personne (même pas les chatons, non).

✗ Moi j'ai un rêveuuuh ?
Rose a toujours rêvé de gagner un prix Nobel quelconque, d'écrire un Best-seller, d'habiter dans un très grand manoir, de serrer la main du président des États-Unis, de construire une réplique parfaite du Nautilus et de trouver le remède contre le cancer. Le reste, plus personnel, elle n'en parle pas.

✗ T'as peur de quelque chose ?
Rose a peur des avions, des salles d'attente, du goût que peuvent avoir les antidépresseurs, de l'odeur insupportable des hôpitaux. La moindre gifle la terrifie, la vue d'un plâtre ou d'un bandage lui donne envie de vomir. Elle déteste avoir des bleus sur sa peau, en voir sur celle des autres, elle n'a jamais aimé les chiens et les papillons de nuit lui font pousser de grands cris effrayés. Rose n'aime pas dormir la fenêtre ouverte, elle n'aime pas non plus qu'on lui parle trop directement et elle a du mal avec l'intimité en général.
Et puis Rose a peur de finir en prison, au bout d'une corde ou avec quelques comprimés en trop dans la gorge.


✗ Quels sont tes goûts ?
Rose aime bien la musique, elle aime bien les jolies robes, la lecture et elle aime bien faire les magasins ; elle aime boire son café le matin, mais l'après-midi et le soir c'est toujours du chocolat chaud. C'est trop vieux mais elle aime inconditionnellement les Beattles, vous l'entendrez peut-être chanter « Lucy in the sky with diamonds » entre deux titres plus récents : parce que oui, même si sa voix n'a rien d'exceptionnelle, elle aime bien chanter. Fredonner. Les manches courtes c'est beau l'été, mais si vous regardez bien, Rose n'en porte jamais, même quand il fait trop chaud. Jamais au dessus du coude, jamais. Pourtant elle aime le soleil, c'est tellement plus beau que la pluie et le défilé triste des parapluies.
Rose aime aussi le nougat et les pâtes de fruits. Ne lui en offrez pas, elle serait capable d'en manger jusqu'à exploser !


✗ Signe distinctif ?
Quelques malheureux restes d'une enfance passée auprès d'une mère abusive.



» Chargement du jeu.



✗ On a tous un passé :

Arrête arrête arrête arrête s'il te plaît arrête arrête pardon pardon...

Deux enfants, un petit appartement, des murs sourds, papa est parti depuis longtemps. Où est passé ton père, Bev' ? Où il est passé ? Pourquoi est-ce qu'il ne vient pas te sauver ? Et ton petit frère, il se cache encore dans les coins ? Il t'as encore montré du doigt, il t'as encore dénoncé ? Ne lui en veut pas, il est tout petit, et lui aussi il
a
peur.


Les gifles et les coups pleuvent. Regarde ta mère, elle pleure, et elle ne pense sûrement pas ce qu'elle dit. C'est dur depuis que... que...

Pourquoi ton père est parti, Bev' ? Où il est passé ?

« C'est ta faute, tu ne sais rien faire, tu m'encombres, tu m'énerves ! »

Désolée, j'aurais pas dû casser le vase. Non, j'ai renversé une assiette. Qu'est-ce que c'était, déjà ?
La gamine tombe à terre, une de ses couettes défaite. Derrière la porte, elle entend son petit frère sangloter.

Hey, Spencer ? Pourquoi papa est parti ?
Est-ce que tu aimes maman ?

… Encore et encore, les voisins n'interviennent pas. C'est nous et elle, tous les jours. Toi aussi tu aimerais bien
qu'elle
disparaisse ?



« Beverly, le dîner est prêt !

-J'arrive, deux secondes ! »

Le temps d'écrire une phrase de plus sur son cahier, la jeune fille a claqué la porte de sa chambre et bondit dans l'escalier ; à table, son frère, son oncle, sa tante et ses deux cousines l'attendent. Quand elle la voit arriver, Emma attaque immédiatement le poulet, peu soucieuse des cris indignés de sa mère ; quant à Chloe, elle lorgne d'un regard atterré les légumes qu'elle se force à piocher. Pour être « mince comme Beverly et Emma », elle se met régulièrement à des régimes draconiens qui ne durent pas et font soupirer son père. La conversation se lance, les études des deux ainées sont à l'honneur : « Ça se passe bien, à l'Université ? » demande Taylor en bonne maman et tutrice toujours curieuse.

« Ça peut aller, répond Emma en faisant tourner sa fourchette entre ses doigts, les profs sont pas trop chiants.

-Oui, enfin, ça dépend lesquels...

-Ouais, bon, on va dire que certains sont pas mal.

-Tu parles toujours des profs ou... »

Emma envoie une tape à Beverly, qui la lui rend en riant.
De félicitations en félicitations, les questions passent aux cadets, encore au lycée. Chloe bavarde un long moment durant sur ses cours de sport et les efforts herculéens qu'on lui demande – et qu'elle ne peut évidemment pas fournir. Puis c'est au tour de Spencer, qui a les yeux baissés sur son plat et mange en silence.

« Et toi, ça va ? »

L'adolescent de dix-sept ans sursaute, passe une main sur sa joue recouverte d'un large pansement.

Qui est-ce que tu regardes comme ça ? De quoi tu as peur ?

« Ça va... »

Il tire nerveusement sur ses manches, ce qui n'échappe pas à Simon. Par dessus le verre de ses lunettes, il lui lance un regard préoccupé.

« Tu t'es encore battu ? »

Le nez baissé sur la purée répond apparemment pour lui.

« Ce n'est pas sérieux, tu devrais arrêter. »

Ça arrive parfois, les enfants battus, un exutoire, personnalité borderline, Violence, inhibition, tous ces problèmes à la chaine... Ah, une belle vie qu'elle vous a laissé, votre mère.

La conversation continue, ponctuée par les éclats et les nouvelles qui s'entrechoquent en même temps que les verres. Depuis l'autre bout de la table, Beverly n'ose pas lever les yeux vers son frère.


« … Je sais que c'est pas ta faute. »



Les voisins n'ont jamais réagi, mais l'hôpital si, quand on leur a amené la gamine avec le bras cassé. Clic, clac, ils ont pris la clé de la maison et  retiré la garde des enfants à la mère qui, hystérique, s'est mise à pleurer en balbutiant des excuses.

Je voulais pas, ne faites pas ça s'il vous plaît, j'y survivrai pas...

Maman a un frère, c'est chez lui qu'ont nous a déposé. Une gentille tante, un belle maison, des cousines sympathiques. Ils ont effacé les bleus, ils ont tout arrangé pour qu'on soit heureux. Tu as bien la main de ton frère dans la tienne, Bev' ? Comme quand tu le tenais serré fort contre toi. C'est le rôle d'une grande sœur de protéger son petit frère, c'est sans doute pour ça que c'est toi qui a pris tous les coups pendant qu'il restait caché dans le placard.
Non ?

Elle disait vrai. Trois mois plus tard, elle s'est suicidée.

Et personne ne vous l'a dit.



« C'est ta faute, tu ne sais rien faire, tu m'encombres, tu m'énerves ! »

Un coup de pied, un autre, encore un autre, un coup de batte. Jusqu'à ce que la colère et la frustration se dissipent.
Il pleut, les gouttes roulent le long des cheveux blonds. Ça lave le sang qui souille l'instrument et la terre aspire celui qui a giclé.

« Je te détestes ! »

Un dernier coup, la forme finit par s'enfuir avec un jappement pitoyable, claudiquant sur ses pattes blessées.
Pauvre Pollux.

La gamine se laisse tomber sur le sol détrempé, dont sa jupe garde les traces brunes. Assise toute seule dans le terrain vague, elle pleure toutes les larmes de son corps.

Les bleus s'effacent mais la douleur reste sous la peau. Elle s'en écorche les bras la nuit. Et ça ne part pas, ça ne part jamais.



« T'es vraiment trop belle, Beverly !

-Et en plus t'es intelligente. La vie est injuste. »

La jeune fille rit, modeste, et tapote l'épaule de Melinda. Assises dans la grande bibliothèque de l'Université, ses deux amies rattrapent un devoir tandis qu'elle lit un livre recommandé par un camarade de classe. Ça, qui étale son titre comme une lettre de sang sur la couverture, l'a aspirée dans un monde pas si loin du sien et dont le cadre pourrait être sa ville natale. Les cauchemars des enfants de Derry se répètent en écho sous son crâne tandis qu'elle suit les pas d'un des héros, une fillette qui porte le même prénom qu'elle. C'est drôle ? Peut-être, oui. Ses traits se crispent dès qu'ils évoquent son passé. Et si le clown du roman venait la poursuivre, ses doigts crochus et changeants se tendant vers elle ?

Elle relève la tête avec l'impression trop réelle d'avoir reçu une claque sur sa joue. Elle se reprend assez vite pour que ses amies ne remarquent rien, plongées dans leurs révisions. Ça va faire dix ans que c'est terminé, et ça ne se reproduira plus. Ils sont loin, ils sont grands. Elle poursuit de brillantes études, elle a tout pour elle.

Ses poings se crispent sur la couverture du livre. Son sourire aussi, légèrement.
Sous ses manches, les égratignures démentent tout.

Hey Bev', pourquoi ton père est parti ? Tu le sais bien. C'est parce que tu as laissé tomber
le
bébé.


C'est faux !
Tu avais seulement six ans. Il a cru que c'était maman. Il a...
C'est faux !



« Arrête, arrête, s'il te plaît, excuse-moi, arrête, arrête... »

Allongé dans l'herbe, dans le terrain vague, Spencer pleure toutes les larmes de son corps. Il a le visage recouvert de taches sanglantes, les bras passés autour de sa tête pour la protéger. Au dessus de lui, Beverly suspend son coup, ouvre grand ses yeux couleur de la mer quand le ciel s'assombrit.

Tu as tenu ta promesse de toujours le protéger ?

Elle l'écoute pleurer. Elle arrête. Cette scène a un goût désagréable de déjà-vue sur sa langue. La pilule acide descend le long de sa gorge et elle prend sa tête entre ses deux mains, les larmes aux yeux.
Mon dieu mon dieu mon dieu...

« Je suis désolée, je voulais pas... »

Le petit frère risque un regard brouillé à la silhouette de sa sœur qui sanglote tout autant que lui. Le même qu'il jetait à sa mère quand elle les serrait contre elle en s'excusant. Et elle aussi elle pleurait quand elle s'excusait. Il tend la main, tremblant, vers elle.

« Je sais, c'est pas ta faute. »

Les pleurs redoublent.
Ce n'est pas la première fois, ni la dernière. Pourquoi il faut toujours que ça finisse comme ça ? Pourquoi tu restes caché dans le placard, pourquoi tu ne viens jamais m'aider ? Tu le mérites, tu le mérites !
Elle n'en pense pas un mot. Et elle serre son frère en promettant de ne plus jamais recommencer.

Tout comme sa mère avant elle.



Le garçon tabassé derrière le gymnase, ce n'est pas son frère qui l'a fait. Ce n'est pas lui qui aurait dû être renvoyé.

Pourtant...



Il lui dit « je t'aime » et le pense sûrement, tout comme elle. Ils sont jeunes. Assis à l'arrière de la voiture, Beverly n'y voit rien de dangereux ou d'inhabituel. Ils sont ensemble depuis quatre mois déjà, et il veut sûrement aller plus loin : elle s'en rend compte quand il passe la main sous son t-shirt.
Ses yeux s'écarquillent, l'angoisse lui noue la gorge. Incompréhension, peur, doute : chez Beverly, le poing part toujours le premier. Elle se rend compte de son erreur quand Wyatt gémit, la main sur son nez et le sang entre ses doigts. Tout son corps tressaillit d'horreur.

Non. Ne me touche pas. Non, non, non.

« Bev', mais qu'est-ce qui t'as pris ?! »

Elle ne sait pas, et ses lèvres s'agitent en silence. Finalement, elle ouvre la portière et se jette dans la rue sans un regard en arrière ou pour le ciel constellé d'étoiles. Ses talons claquent sur le bitume, elle manque de glisser à plusieurs reprises. Derrière elle, Wyatt l'appelle, il a sans doute peur pour elle.

Elle, elle a peur pour lui. Elle ne répond pas.

Alors Bev', qu'est-ce qui se passe ? La jeune fille croit voir une silhouette bien connue tapie dans l'obscurité. Elle se cogne au mur et tombe à terre, laisse filtrer un sanglot. Elle pleure encore.

Ça se finit toujours pareil. Et Spencer a beau lui répéter que ce n'est pas sa faute, elle a des tas d'aiguilles de culpabilité figées dans le cœur.
Comme sa mère, ses yeux sont beaucoup plus verts quand elle pleure. Et Pollux ? Spencer, est-ce que tu crois que papa avait les yeux bleus comme toi ?

C'est salé.



Elle en fait encore des cauchemars la nuit. Ça va faire dix ans.

« Elle ne reposera plus jamais les mains sur toi. » Lui avait dit son oncle. Et elle ne l'avait jamais fait. Normal, puisqu'elle est morte.
Emmêlée dans ses draps, Beverly rêve aux gifles et aux bleus qui ont jalonné son enfance. Elle pense au placard, elle pense à son frère qui s'y cache, elle revoit le plafond et elle a peur peur peur elle entend encore ses supplications et –

Il y a une photo sur la commode blanche. C'est vrai qu'avant, tu avais aussi une petite sœur. Oh, elle n'est pas restée longtemps. Quatre mois avant que... Comment elle s'appelait déjà ? Ah oui.
Caroline.

Elle se réveille en pleurant la nuit.


Ça fait toujours dix ans, Bev'. Il serait temps d'oublier.



« Je suis comme elle, exactement comme elle. »

Deux mois sur six, elle a son reflet en horreur. Une fois, elle en a brisé le miroir à mains nues. Ça a laissé une cicatrice.

Je suis exactement
comme
elle.



Assise sur son lit, les yeux dans le vague, Beverly sursaute quand son portable se met à vibrer. Doucement elle s'en saisit, effleure l'écran tactile.

{5:32 pm} Simon : Tu pourras prévenir Spencer que son rendez-vous a été fixé le 15 à 16 h ?

Elle soupire, envoie une réponse brève et positive à son oncle. Le matelas proteste quand elle se lève, et la porte fait pareil quand elle appuie sur la clenche. La chambre toute entière a l'air de vouloir la retenir au lit.
La moquette étouffe le bruit de ses pieds nus. Elle frappe à la porte de la chambre de son frère ; silence. Elle ouvre la porte mais ne trouve personne entre les quatre murs pastels de la petite pièce. Et Beverly se dit que c'est étrange, parce que son frère ne sort jamais et qu'il n'aime pas la compagnie des autres. Même pas de sa famille.

Les murs sont entièrement nus. Pas de posters, pas d'affiches, le décor est impersonnel au possible. Seules des dizaine de découpes de journaux embarrassent le bureau et le mur qui le surplombe. Leurs titres, différents et semblables, crient le problème qui ronge le cœur de celui qui les affiche comme une bouée de sauvetage.

S.O.S enfants battus, laissez un message sur le répondeur...

Elle n'a jamais levé la main sur lui, pourtant. C'est toi qui a tout pris. Mais tu le vois, non ? Tu vois comme il s'en veut ? Plus tard, il veut aider les enfants victimes de violences domestiques. Ça ressemble un peu à un pardon au feutre rouge, tu trouves pas ?

Comment ils font, les enfants qui sont trop petits pour attraper le téléphone ?


Finalement, elle voit le casque posé bien en évidence sur le lit soigneusement fait. Elle s'en étonne, puisque son frère n'aime pas les jeux-vidéos. Qu'est-ce que ça peut être ?

Beverly n'a pas reçu le SMS. Beverly ne sait pas. Et Beverly pose le casque sur ses cheveux blonds, parce qu'elle est curieuse.

Je suis pas comme Rosie, j'ai pas de peinture magique derrière laquelle me réfugier.

✗ Ton arrivée à Euphemia et ta réaction :

Et de toute façon, on peut pas s'échapper à soi-même, hein ?

Les doigts fins tirent les draps et passent sur la surface lisse dans un discret bruit de tissu froissé, à peine perceptible. Scritch, scritch. Rose n'en est pas certaine, mais elle a l'impression qu'il pleut dehors. Elle voudrait bien vérifier mais les rideaux sont fermés et pour une raison ou une autre, elle n'a pas envie de les ouvrir.

Plic, plic. C'est un murmure étouffé et pourtant, ça parvient à l'obséder. Pour le chasser, elle secoue vivement le dessus de lit, ses lèvres pincées. Il est encore là, accroché à son lobe et hurlant dans ses oreilles. Par-dessous, insidieuse, la petite voix se mêle de temps à autre au bruit du vent et des gouttes qui tombent au compte-gouttes pour lui faire des reproches. Une, deux, trois...

Tu devrais aller t'écraser avec elles dans la rue, Bev'. T'aurais ta place, la tête entre deux pavés.

Rose sait que quelque part, ça ne va pas. Parce que ses mains tremblent tout à coup et que ses jointures blanchissent. Elle serre fort le drap, trop fort.

« Je ne suis plus Bev', ni Beverly. Non. »

Et elle souffle un coup, tout va mieux et elle a l'impression de voir un rayon de soleil percer à travers le tissu lourd tendu devant la fenêtre. Elle sourit.

Ici, tout va bien.



» Toi le geek.



NOM/PSEUDO : Celle qui a déjà un clown et un terroriste en magasin.
AGE : 56 ans et des brouettes, baby.
JEU VIDÉO FAVORI : Super Mario 64 et les deux premiers Mario Party.
FILM FAVORI : Wall-E, et ce film est génial. OKAY ?
MANGA/SÉRIE FAVORITE : Y'en a trop niveau manga, et côté série j'aime inconditionnellement Cold Case. ♥
COMMENT T'AS DÉCOUVERT LE FORUM ? : UN PARTENARIAT MADAME. OU MONSIEUR ?
T'ES UN OUF DANS TA TÊTE ? : On verra une fois que j'aurais fait sauter deux ou trois banques.
MANGER OU BOIRE ? : Il faut choisir.
JE TE SAOULE AVEC MES QUESTIONS ? : C'est qui le stalker, à ton avis ?
UNE DERNIÈRE ALORS, C'EST QUOI LE CODE ? : My name is Desu.




Dernière édition par Rose Madder le Jeu 5 Sep - 17:03, édité 17 fois
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Umbra


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MessageSujet: Re: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitimeDim 1 Déc - 23:03

OWOWOW

Les paroles d'Avril Lavigne en signa j'adhère.

voilà, et bonne continuation dans ta fiche ! ^^

Et bienvenue 8D
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MessageSujet: Re: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitimeDim 1 Déc - 23:14

Bienvenue, bon courage pour ta fiche !
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MessageSujet: Re: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitimeDim 1 Déc - 23:19

Re-bienvenue. Enfin une jolie fille parmi tes comptes. 8D Je l'aime bien en tout cas. Bonne chance pour le reste. ♥
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Rose Madder


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Rose Madder

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MessageSujet: Re: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitimeVen 13 Déc - 14:26

Merci beaucoup à tous. ♥
Cette chanson d'Avril Lavigne gère complètement. Et ouais, un peu de féminité dans mon groupe de brutes, uhuh. /mur/

Et au cas où mon ordi me lâcherait, au moins j'aurais terminé Rose ! Je m'excuse à l'avance pour l'histoire un peu longue, mais je pouvais vraiment pas faire moins. J'en suis à mon gros minimum, là.

Donc voilà ! J'attends le verdict. ♥
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Cinderella


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MessageSujet: Re: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitimeVen 13 Déc - 16:51

iuzdrjazi'

Bon, c'est parfait, alors je t'envoies chez les jaunes huhu !♥

Tu sais ce qu'il faut faire ensuite, alors ne traîne pas !

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MessageSujet: Re: Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing.   Rose Madder ▬ Tell daddy you fell off the swing. I_icon_minitime

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