VALENTINE vs. NOIRE ; SHIKONAI & LOCK-ON •••

→ Les posts sont de 200 mots maximum.
→ La scène se passe en pleine journée, il fait chaud.
→ Chacun regarde son inventaire :
Noire : Fouet d'épine.
Shikonai : Bouclier miroir renvoyant à son utilisateur le pouvoir qui le touche
Lock-on : Petit robot qui crache des filets de capture.
→ Ordre des réponses : VALENTINE, NOIRE, SHIKONAI ET LOCK-ON.
Rappel : Si au bout d'un jour, la personne qui devait répondre ne l'a pas fait, elle se verra sauter son tour et devra attendre le prochain. Cela doit rester rapide et dynamique.
→ Valentine est le dernier rempart avant Prince qui garde le virus.
→ Vous ne pouvez tuer sans consentement de la personne visée.
→ Bonne chance !

Tout cela était démagogiquement très antidémocratique.
Sans compter l'aspect hautement gélatino-interstellaire de cet ignoble trou en plein milieu de la map. Valentine aurait deux mots à dire aux assistants graphiques de ce jeu, franchement. On avait pas idée de pondre un tel pâté artistique : il y avait des limites au pur minimalisme. Les mains dans les poches, mordillant un bâton de sucette vide et parcourant les lieux d'un regard distrait derrière ses lunettes noires, le jeune homme vit s'approcher trois silhouettes on ne peut plus infamilières. Repensant sans doute au message vocal récent dont il n'avait pas retenu grand-chose, mis à part que vouloir détruire le serveur était ubéreusement stupide mis à part pour les kamikazes en quête d'un paradis inaccessible par le biais de l'immolation sacrée - il se demandait bien qui pouvait avoir cette idée - il s'avança vers ses trois visiteurs. Non loin, un hurluberlu blond avait arrêté trois personnes qui allaient dans la même direction. Il supposa que c'était pour une sorte de démarchage quelconque. Manoeuvre commerciale hautement déconseillé à quiconque cherchait réellement à faire un profit quelconque, car comme chacun le sait, personne ne s'arrête pour écouter quelqu'un qui l'agresse sauvagement dans la rue.
Le jeune homme leva donc une main cordiale, un sourire éternel sur les lèvres.


« Yo, étrangers. Bienvenue sur notre magnifique site de post-modernisation de la physique de particules appliquée à l’intertidal du trou noir numérique. Vous avez de la chance, la visite est gratuite aujourd'hui ~ »


[Alors je préviens d'avance Val ne meurt pas. Oh. Il vient d'être validé le pauvre.]

Valentine fixa d'un air décontracto-intégriste le trio qui s'arrêtait devant lui avec l'air de touristes égarés dans un coin inconnu. Peut-être que leur avion s'était écrasé. Peut-être qu'ils venaient d'arriver sur Euphemia, qui sait. Peut-être que les dimensions avaient fusionner pour ouvrir le passage à des êtres venus d'ailleurs.
Quoi qu'il en soit, ils n'avaient pas l'air pressés de commencer la visite. Ce qui en soi n'était pas bien grave.
Valentine jeta un coup d’œil derrière son épaule en plongeant ses deux mains dans les poches de son jean.


« Vous êtes face à un très beau spécimen d'anthropo-ingurgiteur modélisé en mégapixels réalistes par le biais d'une technologie avancée d'insertion conceptuelle de l'être humain dans un univers virtuel fantasmagorique. En vous avançant un peu vous pouvez admirer sa remarquable négativité anthropomorphique. »


En s'approchant... mais pas trop. Parce que s'il avait bien compris mine de rien le but du jeu actuellement c'était que les trois zigotos n'aillent pas faire trop joujou avec ce truc-là. Sans compter le fait qu'ils étaient censés le mettre hors-service, lui. Mais bon, il n'allait pas non plus les empêcher de regarder.

Ahhh là là. Valentine pouvait presque sentir les ondes de stress et de malaisance qui s'échappaient des trois individus en compressant sauvagement leurs chakras au passage. Enfin, exception fait du binoclard qui semblait n'en avoir royalement rien à foutre et préférait tripoter son bidule extra-terrestre sans doute ultimement destiné à transformer le japonais en tartine grillée.
Ils auraient mieux fait de s'asseoir par terre et de faire une petite sieste. Le jeune homme ouvrit un peu les bras, paumes vers le ciel, et répondit au moins excité et au plus intéressant des trois (oubliant de fait de répondre à la seconde question sur laquelle il n'aurait de toute manière rien eu de très concret à dire) :


« Cher amateur de la radioactivité décantée en huile de moteur, je comprends ton obsession monomaniaque portée à la compréhension technologique de la transcendance humaine. Si tu n'es pas né ainsi, la société t'a façonné de la sorte et alors ? Le monde est bien assez rempli de ruminants passifs trop occupés à regarder vers le sol pour se pencher vers le sens des choses : et même si la foi exutoire en la mécanique est vouée à l'échec, au moins a-t-elle le mérite de faire de toi plus qu'un basique primate obsédé par le stupre et l'artificiel. Je te signalerai cependant que le mot "bidule" signifiant "objet quelconque" est tout à fait inapproprié dans le cas qui nous occupe, chose, engin, machin, objet ou même truc restant des qualificatifs nettement plus adaptés et respectueux du prodige informatique que vous avez sous les yeux. Lequel a pour but la réinitialisation du système virtuel dans lequel nous évoluons afin de permettre la libre circulation des biens et des personnes entre le monde virtuel et non virtuel, chose pour laquelle les néo-altermondialistes militent depuis des années. Cependant il semble que votre compagnie n'ait pas dépassé le lv10 et que ses points d'intel soient limités, ce qui m'amène à vous conseiller de vous asseoir et réfléchir sur le sens de la vie ou encore d'aller farm sur les moutons du coin. Sinon je peux vous faire visiter Dream land aussi, c'est cool comme coin on croirait pas. Même si on peut devenir diabétique rien qu'en regardant les murs, mais à mon avis ça doit être fait exprès. »

ceci était un long monologue
Ceci tout en augmentant progressivement sa jauge de qui-vive, puisque les deux hurluberlus semblaient sur le point de lui sauter dessus pour le mettre en pièce. Génération aliénée par Call of Duty et la rage violente de l'ère numérique. Au demeurant fort triste et regrettable. Surtout pour lui.

Valentine regarda avec un intérêt non dissimulé son interlocuteur tomber à terre comme une masse de sommeil compacté. Quand il disait qu'il suffisait de faire une petite sieste pour y voir plus clair !
Visiblement, ses autres petits camarades ne voyaient pas les avantages d'une telle situation, puisque l'individu de sexe masculin n'eut rien de plus pressé que de se jeter sur le japonais en agitant le poing dans l'intention manifeste d'organiser une rencontre prématurée entre ledit appendice et sa figure.
Préparé - et pour ainsi dire sur ses gardes, même si son débit de parole et son air d'extraterrestre pouvait laisser un doute à ce sujet - le jeune homme évita le magistral coquard qui lui arrivait en pleine tête par la plus vieille technique du monde ; aka quelques bonds en arrière pour sortir de la zone d'élan de l'excité.
Valentine posa une main sur sa hanche et agita le doigt.


« Attention, je dois vous prévenir. Si vous cassez ces lunettes le monde sera détruit immédiatement. »

Il tapota soigneusement lesdites lunettes du bout de l'ongle, persuadé jusqu'aux tréfonds que nul n'oserait braver cet interdit. Et de toute manière vu qu'il aurait préféré se faire casser tous les membres que de laisser quiconque toucher à ses lunettes, personne n'aurait pu leur faire grand-chose.
Non pas qu'il soit particulièrement adroit en terme de bagarre, mais au moins il courait vite. Songeait-il en se préparant à éviter une nouvelle charge furieuse.
A moins que la danseuse SM n'ait l'idée saugrenue de lui enrouler son fouet épineux autour des chevilles. Il allait devoir jouer serré.

Apparemment, son avertissement avait porté ses fruits : fort satisfait de lui-même, Valentine observait ses adversaires démunis, l'un hésitant et cherchant à réveiller celui qui était lourdement tombé à terre, l'autre tétanisée, son fouet à la main. Qu'ils tremblent devant la perspective de la fin du monde, comme chaque faible mortel - lui-même inclus - se devait de le faire. A la question de l'étourdi qui émergeait péniblement de son sommeil, Valentine leva un doigt pour répliquer à l'adresse du trio :


« Votre camarade ici présent vient de faire l'expérience d'un endormissement prolongé propice au rattrapage de LP en-dessous du seuil moyen. Ce qui est, je précise, une excellente thérapie contre l'étourderie qui pousse trop souvent les gens comme vous et moi à commettre des actes irréfléchis potentiellement dangereux pour les autres et eux-mêmes. Je vous invite donc à vous asseoir avec moi pour partager une boisson de réconciliation et discuter posément du marché de la pomme de terre ou de l'incidence des trous noirs sur le corps humain. »

Comme les gens civilisés qu'ils étaient. Valentine tenta de lever un deuxième doigt pour poursuivre sa théorie sur la piste de la relativité de l'interprétation des feuilles de thé lorsque le monde se mit à lui faire des clins d’œil. Noir, trois zigotos, noir. Wow. Il plissa les yeux sur le bouclier que tenait le zigoto-mâle-éveillé à la main, ouvrit la bouche et. Bâilla. Avant de s'endormir comme une masse, face contre terre. Nonobstant le sacré coup qu'il devait s'être fait au nez, sa position de sommeil, visage enfoui dans ses bras, devait être assez confortable. Ou pas. Au moins ne voyait-il plus le reste du monde pour le moment - jusqu'à ce qu'on vienne le réveiller en fait, ce qui ne serait certainement pas tout de suite.

Valentine dormit du sommeil du juste. Pendant ce qui, d'après sa montre high-tech-intra-virtuelle du panneau de commande de jeu, fut en cumulé deux ou trois heures complètes. Là, par terre, sur le béton virtuel en miettes, aussi confortablement que s'il se trouvait dans un lit de plumes. Et puis, lorsque tout était fini depuis longtemps, le jeune homme rouvrit les yeux, s'assit, bâilla, s'étira, rajusta ses lunettes et se leva pour aller prendre un café au magasin le plus proche.