Comme prévu elle ne répond pas. Mais ça ne me dérange pas. J'ai posé cette question mais à vrai dire, il n'y a pas grand intérêt pour moi à connaître son pourquoi. Même aucun à vrai dire. Je me contente juste d'alimenter la conversation. Oui j'alimente, ce qui n'est pas vraiment normal puisqu'habituellement je me contenterais juste de partir, tourner les talons pour ne plus revenir et même oublier le visage de la personne qui m'aurait parlé. Mais là ce n'est pas le cas. Face à elle je reste, je daigne lui adresser la parole, et même je la regarde sans aucune trace de mépris dans le regard, je lui ai souris. Moi j'ai souris, c'est presque inconcevable. Mais c'est comme ça. Le dragon descend parfois de sa montagne, laissant son trésor sans surveillance. Et moi, vais-je lui répondre ? Oui je vais le faire. Parce que ma raison n'est qu'un caprice. Elle n'est en rien personnelle ou importante. Je ne suis pas un de ces héros en quête d'aventures qui viennent en ce monde pour satisfaire leurs envie de voyage et de choses "merveilleuses". Mais ce n'est pas mon cas.
"Je suis ici parce que je n'ai pensé qu'à moi. Parce que mon ancienne vie ne me convenais pas. Rien de plus."
C'est peu de choses. Je suis venu dans ce monde totalement différent du mode réél. Et pourtant je vis toujours de la même manière. Je vis ma vie comme je l'entends et j'écrase tout ceux qui se collent sur mon chemin sans une once de pitié. Je les brises avant de les jeter comme des déchets ou je me contente de les ignorer, de simplement leur passer à côté sans leur adresser l'ombre d'un regard. Pourtant aujourd'hui je me suis arrêté, dans un café qui plus est. Et je discute avec quelqu'un qui se trouvait sur mon chemin. Parce que j'ai vu en elle quelque chose de différent. Quelque chose de puissant. Alors je suis là, à la regarder, à laisser mes lèvres se fendre en de multiples sourires, à laisser mon regard se perdre parfois dans ses cheveux. Je sais très bien ce que tout ça implique. Mais je ne veux pas le voir. Je préfère me voiler la face. Me dire que c'est une passade. Même si je continue à frapper sur la glace, à y faire jouer mes griffes et mes crocs. Je suis indéniablement attiré par la lune.