Alors on glande ou on s'occupe de la paperasse. C'est bien le cas de l'enquêtrice aujourd'hui, elle s'ennuie ferme et se créer un énième compte sur un site de jeu vidéo en ligne pour tuer le temps, ben elle n'en a tout simplement pas envie.
C'est trop calme sur Hope Corporation et même sur les autres îles d'ailleurs, elle a bien entendu parler d'un événement qui s'est déroulé avant son arrivée sur Euphemia mais elle ne va pas tout de même pas demander des comptes au Game Master qui a organisé ça si ? Ben non, elle ne va pas risquer sa peau pour une raison qui n'a aucune chance d'aboutir.

Surtout que son chef n'est pas là aujourd'hui, qu'est-ce qu'il fait d'ailleurs ? Comme si c'était le moment de s'absenter avec la sécurité désormais stricte de l'île. Ouvrant un paquet de mikados, un des bâtonnets rejoint ses lèvres comme si la friandise est une cigarette.
Un puis deux et ensuite trois, le paquet descend plus vite que la lumière... Lucifer se lève, prend la poubelle avant de la placer de l'autre côté de son bureau puis d'y revenir.

« Aujourd'hui nous accueillons Lucifer. Première dans les starting-block pour le lancer de paquet de mikados dans la poubelle de l'adversaire. La tension est à son comble mesdames et messieurs. La demoiselle se concentre, elle prépare son tir... »

Un œil fermé, elle tente de trouver le bon axe pour ne pas manquer sa cible. Le projectile une fois lancé, atterrit pile-poil dans le panier improvisé. Un cri de joie retentit, quelque chose qui aura sans doute alerter tout le bâtiment d'ailleurs.

« Youhou ! J'ai réussi, je suis vraiment la meilleure ! J'aurai du devenir joueuse de basket ! »

Mais dans la victoire de la future meilleure joueuse dans ce domaine, il y a des chutes. Et ici c'est le cas, elle s'est balancé en arrière avec sa chaise avant de basculer misérablement au sol accompagnée de cette dernière. Un vacarme des plus sourds se fait entendre tandis qu'une demoiselle pointe le bout de son nez dans son bureau, étrange elle n'attend aucun témoin pour une enquête et les plaintes se font rares.

Elle se redresse maladroitement du parquet avant d'appuyer une de ses mains sur son bureau qui a désormais acquis une nouvelle utilité à savoir celle de servir d'aide pour se relever lors des gamelles les plus improbables.

« Bonjour... Désolée de ce spectacle. Je vous en prie, installez-vous... »

Visiblement, Lucifer n'a pas reconnu de suite son interlocutrice pourtant c'est une personne qu'elle a déjà croisée. Alors comment Cinderella va-t-elle se présenter à elle ?

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle apprit cette demande. D'ailleurs, elle n'en revenait toujours pas alors qu'elle avançait vers Hope Corporation. Vu le dernier événement, il était déconseillé de traverser les quartiers, pourtant, il n'y avait pas vraiment de guerre entre Holy Sword et le quartier technologique. Elle marchait donc, sans vraiment savoir la cause de cette convocation, mais tout de même un peu curieuse.

De qui cela pouvait bien venir ? Elle avait tout d'abord pensée à Opium, mais c'était impossible. Pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait plus rien à voir avec la jeune fille. Rien que cette idée la rendit triste, et elle baissa la tête. Cela lui faisait toujours un peu mal au cœur. Elle s'arrêta pour secouer la tête. C'était pas le moment de penser à ça.

Elle finit par arriver devant le commissariat, et resta un instant silencieuse pour contempler le bâtiment. Il était très grand, et les structure paraissait solide. Cela avait un aspect high tech avec les écran sur les murs qui passaient les informations du quartier en boucle. En tout cas, c'était complètement différent d'Holy Sword.

Un peu timide, elle finit par oser entrer en regardant partout autour d'elle. Et si jamais elle le voyait ? … Non, elle ne devait pas. Sinon elle s'enfuirait à toutes jambes sans savoir ce que la jeune fille lui voulait. Car oui, elle se doutait que c'était une fille qu'elle avait déjà croisée qui l'avait fait venir. Elle montra son papier à l'accueil et on l'amena à un ascenseur qui la fit monter jusque l'étage. La jeune fille alla jusque la pièce indiquée et fut surprise de voir une jeune fille qui venait de tomber de sa chaise.

Elle écarquilla les yeux et la laissa parler. Apparemment elle était un peu gênée de la situation, mais la jeune fille se contenta de lui sourire. Ce qui la gênait un peu, c'était qu'elle la vouvoyait.

« Bonjour, et ce n'est pas grave, il m'arrive aussi de faire des maladresses avec un plus grand public.»

Ce qui était vrai. Combien de fois s'était-elle ramassée le sol devant tout le monde ? Seulement, ils commençaient par être habitués de la voir ainsi, et finissait par rire tout simplement. Parfois, cela faisait du bien de rire, cela pouvait mettre de bonne humeur même si c'était du à une maladresse. Alors elle s'assit sans vraiment savoir quoi dire, d'autre, mais prit tout de même la parole.

« Vous ne vous êtes pas trop fait mal j'espère ? C'était certes un beau but, mais il ne faudrait pas que vous vous soyez blessée. »

Soucieuse, comme toujours, elle regardait la jeune fille en fronçant légèrement les sourcils. C'était bien Cinderella. Inquiète, même pour les gens qu'elle ne connaissait pas.

« Non tout va bien, aucune blessure à l'horizon. »

Ça lui revient, elle a demandé la demoiselle de venir pour s'entretenir avec elle. Il s'agit de quelque chose de personnel, uniquement guidé par sa grande curiosité d'en apprendre plus sur le chef de la police et ses liens avec différentes personnes, cela peut se révéler utile par la suite.

« Autant se tutoyer. Je suis Lucifer, je travaille sous les ordres du chef Opium. »

Il faut de suite installer une relation de confiance avec Cinderella, la mettre à l'aise et tout ce qui s'en suis. Un soupire s'échappe d'entre ses lèvres, elle ne sait pas par où commencer et de quelle manière ni même si la jeune fille sera tenir sa langue.

« Tu es proche de lui ? Tu peux me répondre sincèrement car tout ce qui est dans ce bureau, y restera. »

La rassurer en disant la vérité, ce n'est pas elle qui ira raconter ça à Opium comme on parle de ses tracas devant un verre après le bureau. D'ailleurs, poser la question de savoir si ils sont proches a été fait sans détour, pas de gants. Lucifer elle est comme ça et se demande d'ailleurs si son interlocutrice va vouloir lui dire ce qu'elle sait ou va-t-elle être muette comme une carpe ?
Le silence commence à planer dans la pièce, ne voulant pas presser la jeune fille car elle n'en tirera rien dans ces cas-là. Patience, elle a tout son temps... Espérer que ce soit positif malgré tout sinon l'enquêtrice aura fait chou blanc.

Attendre l'effet escompté à savoir que Cinderella se livre n'est pas mince affaire surtout lorsqu'on ignore une bonne partie de certaines choses. Que faire si elle dit non, sortir son joker ? Pendant que les pensées prennent la tête de Luci, elle considère la personne avec qui elle discute de ses prunelles marrons.

Elle fut soulagée quand elle lui dit qu'elle n'avait pas l'air d'être blessée. Tant mieux, elle n'aimait pas voir les gens souffrir. Un sourire illumina son visage tandis qu'elle continua de parler. Cette fois, son sourire se figea et elle la regarda avec un peu plus de sérieux. Elle était donc sous les ordres d'Opium... Pendant un instant, elle eut mal au cœur et détourna le visage.

Quelque part, elle n'avait pas à avoir un telle réaction, surtout devant une de ses collègues, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Ce n'était pas de la jalousie, mais quelque d'autre. De la tristesse de se rappeler de lui. Elle pensait qu'elle était là pour une autre raison, mais au fond, ce n'était bien qu'un faux espoir.

Elle lui disait qu'elle pouvait parler en toute tranquillité, seulement elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle voulait qu'elle dise de lui. Et surtout, elle ne voulait pas parler de lui.

« Très bien, tutoyons nous alors... Mais je ne sais pas vraiment de quoi parler. Enfin, Opium doit bien faire son travail non ? J'étais assez proche de lui oui... »

Quelque part, cela ne l'étonnerait pas vraiment qu'il soit parfois à l'ouest. Peut-être s'injectait-il des doses dans le sang pendant son travail ? Elle écarquilla les yeux. Et peut-être que c'était pour ça qu'elle l'avait convoquée ici ? Parce qu'elle se doutait de quelque chose ? Mais dans ce cas, comment avait-elle pu faire le rapprochement avec elle ?

« Mais pourquoi veux-tu que je parle de lui ? … Enfin, ce que j'aimerais savoir, c'est comment tu sais que je le connaisses … »

Aller droit au but, surtout ne pas dire de bêtises qui pourrait le mettre dans une situation délicate. Ce n'était pas le moment de le mettre dans une situation difficile, elle en avait déjà fait assez. Elle eut un drôle d'air et détourna le visage.

Elle n'aimait pas mentir Cinderella, elle détestait ça même. Mais là, la situation était différente. Pourtant, si jamais Lucifer était au courant, elle pourrait peut-être l'aider non ?

Dilemme. Et elle ne savait pas si c'était une bonne idée de le lui dire. Elle la regarda et eut un air triste pendant un court instant avant de reprendre la parole.

« Je ne vois pas vraiment comment je pourrais t'aider... Il y a un problème avec lui ? »

Ce n'était pas vraiment un mensonge, car si ce n'était pas pour la drogue, elle ne savait pas comment l'aider sur lui. Et puis, elle pourrait mieux connaître la situation si jamais elle pose la question non ?

Elle décèle une réaction étrange chez son interlocutrice, cela la dérange-t-il de parler de son chef ? Lucifer hésite un instant à poursuivre sur cette pente. Parce que malgré son métier, elle ne veut pas blesser les autres surtout quand leurs sentiments personnels entre en compte.

« Est-ce que tu te souviens que nous nous sommes croisées une fois ? Je t'ai observé parce que tu m'intriguais puis j'ai fait quelques recherches là dessus. Mais sans plus de détails intéressants donc c'est pour ça que je voulais te parler directement. »

L'enquêtrice n'a jamais vu son chef s'être injecté quoique ce soit au bureau mais elle a des doutes, pas vraiment sur le fait qu'il se drogue. Malheureusement, cela ne reste que des pensées, des rumeurs et d'autres choses encore qui ne peuvent rien prouver.

« Ce n'est pas vraiment un problème mais disons que j'ai une intuition le concernant. J'ai l'impression qu'il cache quelque chose et crois-moi ce n'est pas que son pseudo qui me fait penser à ça. »

Elle se redresse légèrement de sa chaise pour se caler correctement dans le dossier. Lucifer hésite à lui révéler sa fameuse carte maîtresse de peur de faire fuir Cinderella qui pourrait croire que l'enquêtrice se sert déjà de ça. Prendre son courage à deux mains n'est pas chose facile mais elle va le faire parce qu'il le faut.

« Je peux obliger les autres à dire la vérité, voilà le pouvoir que j'ai choisi en venant sur Euphemia. Seulement, je ne m'en sers pas actuellement car pour moi il n'y a aucun intérêt à tout obtenir par la facilité. J'aime beaucoup les défis et puis... Opium fait quand même un bon boulot, j'aimerai bien pouvoir l'aider même en cas d'ennuis. »

Sans rire, est-ce que tu le penses vraiment ? Lui souffle sa conscience. Bien sûr, la jeune fille ne veut qu'aider les autres. Son existence n'a de prix qu'à faire ça, se racheter ici est un moyen d'oublier ses erreurs du passé. Lorsqu'elle sera sortie de ce jeu, elle pourra se féliciter d'être devenue quelqu'un de bien.
Elle reviendra chez sa famille et... Stop. Ce n'est pas le moment de divaguer.

« Alors, tu veux bien m'aider ? »

Encore l'espérance d'une réponse positive, elle finit par se demander si elle ne s'accroche pas un peu trop à la coopération de la demoiselle.

Elle se souvenait l'avoir vue oui, mais elle ne pensait pas qu'elle aurait si vite mise la main sur elle. C'était tellement étrange, mais tôt ou tard de toute façon, ils l'auraient trouvée à cause d'Opium. Rien que de penser à lui, son cœur se serra. Elle avait cette image de lui où il avait encore le visage grimacé à cause de la drogue. De la cigarette. Fermant les yeux, elle l'écouta encore quand elle parla de son pouvoir, et elle eut froid dans le dos.

Son corps se figea et elle se mordit la lèvre inférieur. Bon sang, alors elle finirait par savoir, que ce soit maintenant ou plus tard. Si elle était pas dans une belle affaire. Mais pourtant, elle avait envie de se confier, de tout lui dire, qu'elle puisse aider Opium aussi. Pourtant, le connaissant, il ne se laisserait sûrement pas faire. Pour lui, il pouvait faire ce qu'il voulait ici, vu qu'il était mort dans la vraie vie. Alors pourquoi rester clean quand on avait plus rien à perdre ?

« Eh bien... Je veux bien t'aider oui... Mais je dois t'avouer que, malgré ce que je risque de dire, il ne se laissera sûrement pas faire si jamais tu tentes quoi que ce soit. »

Qu'allait-elle lui dire de toute façon ? Elle ne voulait pas qu'il risque son travail avec ses révélations. Son ventre se tordait, et elle devenait de plus en plus blême. Si jamais il lui arrivait quoi que ce soit, cela allait être de sa faute, entièrement de sa faute. Et si jamais il perdait son travail, si jamais il lui en voulait encore...

Elle secoua la tête. Non, elle ne pouvait pas lui dire ça,  même si elle utilisait son pouvoir sur elle, elle ne pouvait pas détruire ce qu'il avait fait ici, et en plus, il travaillait bien à ce qu'elle disait. Alors pourquoi tout gâcher ? Pourquoi...

« Je n'ai pas grand chose à dire, pourtant, je peux juste te révéler une chose qui pourrait peut-être t'aider. »

Cela n'avouait rien, mais pourrait expliquer peut-être beaucoup de choses. Elle prit une grande inspiration, et la regarda droit dans les yeux. Des frissons lui courraient dans le dos, et elle trembla un instant. Elle avait tellement peur d'un coup, peur de ce qu'elle savait, peur de ce qu'elle pourrait révéler si jamais Lucifer usait de son pouvoir.

« Opium... Opium est... Il est mort dans la vraie vie. Je l'ai connue avant d'arriver ici, mais je ne savais pas que c'était lui. Et quand je l'ai croisée pour la deuxième fois, il m'a dit ça. »

Le savait-elle déjà ? En tout cas, rien que d'y penser, Cinderella avait mal au cœur. Car cela voulait dire que, si jamais elle arrivait au dernier niveau, elle devrait partir. Sans lui. Elle ferma les yeux, et secoua la tête pour se calmer. Non, il ne fallait pas penser à ça. Pas penser à ça.

Elle a l'air de se souvenir qu'elles se sont vues, c'est déjà un bon point pour Lucifer qui appréhende moins cet entretien au fil des mots que les deux jeunes filles s'échangent. L'enquêtrice n'a aucune idée des pensées de Cinderella, elle ne veut pas les savoir si ce n'est pas réellement utile. Bien sûr que si c'est utile de savoir que son chef se drogue idiote, c'est ce qu'elle aurait pu se dire si elle en avait la moindre idée. Lucifer a promis maintenant de ne pas se servir de son don, elle ne veut pas obtenir des informations par la force. Elle souhaite faire les choses de façon correcte sans recourir à une quelconque méthode peu orthodoxe.

« J'ai bien conscience qu'il refusera de l'aide. Surtout celle venant d'une simple collègue sous ses ordres mais qui ne tente rien, n'a rien n'est-ce pas ? »

Elle remarque que le visage de son interlocutrice pâlit à vue d’œil, Luci lui tendit alors une bouteille d'eau qu'elle venait de tirer de son sac, cela doit être quelque chose de grave concernant Opium pour qu'elle soit dans un tel état. Elle ne veut gâcher en aucun cas le travail de son chef peu importe ce que Cinderella doit lui avouer. En entendant que la demoiselle peut lui révéler quelque chose qui pourra sans doute lui être utile, Lucifer se penche légèrement vers l'avant pour faire comprendre qu'elle est tout ouïe, qu'elle peut tout lui dire sans une quelconque crainte. Elle écoute sans vraiment percuter de suite, il est mort dans la vie réelle ? Comment est-ce possible ? On peut donc être mort tout en étant vivant ici ? Rares sont les fois où l'enquêtrice a pu être perturbée par une révélation, de la surprise et un peu d'effroi concernant la situation de son chef se lit désormais sur ses traits. Et ça explique donc la peine qu'elle parvient à déceler dans le regard de la jeune fille.

« Je vois... Je ne le savais pas. Maintenant je commence à cerner un peu mieux pourquoi tu te soucies beaucoup de lui. »

Lucifer ressent de l'empathie face à tout ça, apporter un peu de réconfort même si ce serait mince comme soutien. Il n'y a rien à faire pour une personne morte dans notre monde, rester avec ces gens sur Euphemia ou revenir à la réalité ? Elle-même n'a pas la réponse à cette question, dans les deux cas, la décision n'a comme fondement que son propre égoïsme ou celui des autres.

Cela parut surprendre la jeune brune. Elle ne savait peut-être pas qu'il était possible de vivre ici mais pas dans la vraie vie. Quelque part, cela lui fit mal. Elle baissa la tête et serrait ses mains avec force.

« Je me soucis beaucoup de lui oui... Et je veux rester jusqu'au bout à ses côtés. Il a beau faire le fort, personne ne peut supporter la solitude. Quelque part, je suis sûre qu'il a juste besoin de compagnie seulement... »

Seulement, c'était égoïste de vouloir imposer sa présence non ? Alors pourquoi le ferait-elle ? Ça se trouve, lui ne voulait pas de sa présence, mais celle de quelqu'un d'autre. Fermant les yeux, elle essaya de calmer son pouls qui commençait à s'affoler. Bon sang, pourquoi au juste se faisait-elle des films comme ça ?

Et si ce n'était pas des films, mais la réalité ?

« Je ne suis pas sûre que lui souhaites ma présence. Je ne veux pas le forcer à me supporter. On pourrait croire que je veuilles être avec lui par pitié, mais ce n'est pas ça... Enfin, je voudrais juste lui faire oublier tous ses malheurs, même pendant une seconde...»

Un pauvre sourire se dessina sur ses lèvres. Elle s'égarait sur le sujet, ce n'était pas bien. Prenant la bouteille d'eau en faisant un signe de la tête en guise de remerciement, elle bue quelques gorgées et la reposa. Elle était trop sensible, c'était son problème. Et avait l'impression de trop parler. Pourtant, elle ne se souvenait pas avoir eu de mentions de bavardages à l'école.

Enfin, cela remontait à loin tout ça.

« Désolée, je me suis égarée. Je ne sais pas quoi rajouter d'autre qui pourrait t'aider sur lui, et je suis contente de savoir qu'il travaille bien ici. »

Si son boulot lui allait, cela lui suffirait. Elle partirait et le laisserait tranquille si jamais c'était ce qu'il voulait.

Elle le pense maintenant du plus profond de son être que Euphemia n'apporte qu'un espoir temporaire aux gens. N'oublie pas pourquoi tu es ici, Alis. Elle ne le sait que trop bien, c'est pour se racheter d'avoir été si mauvaise dans la vie réelle, d'avoir blessé ses proches à cause  de ses mauvaises manières mais elle n'en parlera pas car ce n'est pas le sujet. L'enquêtrice n'est là que pour aider Cinderella. Après tout, c'est son travail de venir en aide à ceux qui en ont besoin, enfin même sans son travail ici, elle serait quand même venue lui filer un coup de pouce si cela avait été nécessaire. Certes, Lucifer se mêle sans doute de ce qui ne la regarde pas mais sa détermination à tendre la main vers les personnes dans le besoin est bien réel, elle n'a pas besoin de ce serveur pour se prouver qu'elle est quelqu'un de foncièrement gentil derrière ses airs parfois un peu blasés. La jeune japonaise griffonne alors un numéro avant de se lever de sa chaise et ainsi se planter face à son interlocutrice.

« Si tu as des soucis, appelle moi. C'est mon numéro privé, pas celui du boulot. Tu n'as pas à hésiter. »

Lucifer lui adresse un sourire d'une simplicité on ne peut plus naturelle, ce n'est pas totalement amical mais au moins il est sincère. Elle a tenu parole, l'enquêtrice ne s'est pas servi de son pouvoir sur la demoiselle. Son honnêteté devrait avoir au moins réussi à gagner la confiance de Cinderella. Elle n'en est pas sûre, ce n'est pas avec un premier entretien qu'on peut déterminer cela. Un de ses collègues vient frapper à la porte, elle l'invite à entrer puisque la discussion est terminée. Il lui indique qu'un petit mouvement de foule a lieu dans un coin du centre-ville et qu'il faut s'y rendre immédiatement. La brune s'excuse alors de son manque de politesse envers la jeune fille, elle attrape son gilet et son insigne avant de filer à toute allure vers la sortie du bâtiment. En même temps, elle charge un autre de ses collègues de raccompagner Cinderella.