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  « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!
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Casus Belli


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Casus Belli

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MessageSujet: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeDim 19 Avr - 5:44

C'était fou comme les PNJ manquaient d'humour ; Casus s'en était fait vingt fois la remarque et s'était vingt fois rétorqué que ça n'avait pas franchement grand chose d'étonnant, sachant que leur créateur jouait les vampires et se planquait dans son grand et beau château dont il ne sortait qu'une fois par mois – petite balade mensuelle sûrement chargée de rappeler au bas peuple qu'il pouvait les atomiser d'un claquement de doigts. On met une patte dehors, on fait son petit tour et on rentre : il aurait dû souffler à Avast l'idée de le sortir plus souvent.
Il ne savait pas où sa geôlière en bikini était passée, ni si elle était repartie faire du baby-sitting pour ordinateurs ni si elle était allée se plaindre au big boss de l'attitude décadente de la faune qui peuplait son monde. Dommage, pensa-t-il en fixant d'un œil circonspect le plafond de sa prison, au moins y'avait quelque chose d'intéressant à regarder. Parait-il que son grand sourire n'avait même pas ému un tout petit peu les officiers présents, parait-il qu'il y en avaient même qui étaient habitué à le voir poser des bombes près des bâtiments importants (alors que lui, poser des bombes ? Ils avaient dû rêver) et que ceux-là étaient bien contents de le voir se prélasser derrière les barreaux. Stupid, puisqu'il n'allait pas mettre quelques heures à sortir et que sa première cible allait être ce foutu commissariat dans lequel il avait déjà marre de poireauter comme un imbécile. Casus s'ennuyait tellement qu'il s'était mis à compter les moutons ; puis il était passé aux ours, aux chevaux, aux anémones de mer, et il avait même pensé à dessiner un immense FUCK sur le mur tout gris, histoire de décorer sa jolie cellule et prouver au monde qu'il était, à vingt ans, le plus mature des hommes sur terre (ça aurait pu être pire : il aurait pu dessiner un d*ck comme protestation violente et imagée de la cause de son présent internement). Hélas, il n'avait ni feutre ni couteau pour dessiner le tout avec son sang.

La litanie que lui chantait son cerveau commençant à ressembler à celle d'un enfant de six ans forcé de faire cinq heures de trajet en voiture seul avec ses parents, il contempla les perspectives d'action qui s'offraient à lui. Perspectives qu'il trouva vite trop restreintes à son goût et qui l'agacèrent assez pour qu'il s'en morde la langue. Calm down. Il n'avait pas gardé son attitude nonchalante pour la faire voler en éclat une fois derrière les barreaux – quoique vu la gueule du type qui s'éclatait dans la cellule voisine, il aurait pu sérieusement porter plainte. C'était quoi cet endroit, merde ; une prison ou un asile ?
Need some pens and paper, a Molotov cocktail if you please.

Il allait quand même pas attendre que ses tortionnaires en aient assez de le voir lentement dépérir dans leur trou à rats, quand même ! No no no, il sentait déjà qu'il allait pas pouvoir attendre une heure de plus. Il aurait suffi de n'importe quoi, un simple bout de ferraille pour forcer la serrure et dire bye-bye à cet amas de cas sociaux sur pattes : n'en déplaise aux aimables représentants de la loi, Casus savait parfaitement violer un domicile privé. C'était pas une porte de prison qui allait faire la loi, quitte à la démonter à coups de botte s'il le fallait.
Mais avant ça...

Watch out, be careful. Il détestait devoir se lancer corps et âme dans une bataille dont il n'avait pas étudié tous les angles au préalable. Celle-ci se jouait à l'ombre d'une visière qu'il aperçut du coin de l’œil. Il redressa le dos avec un sourire, songeant qu'à sortir sans rien pour parer une potentielle attaque de la loi c'est moi et personne d'autre, on avait au moins rien trouvé sur lui qui soit vraiment compromettant.

A moins que se promener vêtu ne soit un crime ; et à bien regarder Avast (ce qu'il avait fait, n'en doutez pas)...

« T'es revenue t'assurer que je faisais pas fondre les barreaux avec mon regard ? » remarque qui, quoique sarcastique, aurait été bien pratique si elle s'était avérée correcte. Dommage pour son regard de braise, il laissait le métal complètement indifférent. Elle ne payait rien pour attendre.
Naïve jusqu'à la moelle si elle pensait sincèrement qu'il y resterait ou s’offusquerait à s'en rendre ridicule.

YOLO:
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Avast!


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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeMer 3 Juin - 16:24

Tequila Sunrise
« sex on the beach just for you boy. »


feat Casus Belli.

La porte s'ouvrit avec fracas. L'une des bottes armées d'Avast apparut brièvement dans l'entrebâillement avant de se rétracter, laissant une belle trace de semelle sur le battant. Puis la policière débarqua à sa suite en poussant sans ménagement un joueur menotté qui protestait avec vigueur. Faisant fi de ses cris, elle le traîna rudement - non sans bousculer un bureau sur leur passage - jusqu'aux barreaux d'une cellule, derrière lesquels elle le jeta sans hésitation.
Tournant les talons alors que le jeune homme se mettait à crier des trucs très intéressants à propos de sa mère et d'un type qui de toute façon, l'avait bien mérité, Ava retraversa le couloir longeant les cellules pour retourner à l'entrée.
Elle remarqua avec satisfaction que quelqu'un avait refermé la porte entre-temps. Pas si inutiles au final.
La jeune femme traversa la pièce en évitant les bureaux de mouvements de hanches précis et visiblement bien entraînés, balançant au passage quelques ordres à ses subordonnés. Elle n'avait pas l'intention de s'arrêter là pour la nuit - même si, merci Papa, elle devait tout de même dormir de temps à autre - mais après l'agitateur russe et un ou deux ivrognes kamikazes, même elle appréciait de faire une pause.
Que personne n'aille lui dire que Hope était une île tranquille, merci. Les joueurs d'ici faisaient tout autant de bordel que partout ailleurs.

Un coup de froid courut sur sa peau nue lorsqu'elle ouvrit le frigo dans l'arrière-salle. Ses cheveux noirs se hérissèrent sur sa nuque, et elle laissa la porte ouverte un instant pour profiter d'un instant rafraîchissant.
Puis elle saisit la première bière qui lui passa sous la main et referma le frigo.




« T'es revenue t'assurer que je faisais pas fondre les barreaux avec mon regard ? »

Avast s'accouda aux barreaux de la cage qui renfermait son anarchiste préféré et décapsula sa bière d'un coup de bracelet. Elle jeta avec amour la capsule sur le prisonnier avant de la siroter tranquillement, accusant sans broncher l'attaque du regard de braise susmentionné.

« Pause-café. Mais je t'en prie, j'aimerais bien te voir faire ça. »

En soi, il manquait bien quelques centaines de degrés à ses yeux blêmes pour parvenir à un tel résultat, mais la jeune femme pensa que Casus ne serait pas très intéressé par cette information. Et puis, elle prenait un malin plaisir à savourer sa victoire - qu'elle ne soit que temporaire était un détail en soi - sur le jeune homme en ce moment de calme, alors s'embêter avec des détails inutiles...
Dans la cellule de dégrisement, adjacente à celle du blond, un ivrogne se mit à geindre de plus en plus fort. Ava lui cria une insulte et balança un coup de botte ferrée sur la grille, ce qui le fit taire - lui et la plupart des bruits adjacents, en ce qui concernait des oreilles peu accoutumée à ses exigences sonores.
La jeune femme s'appuya contre la grille en appliquant le verre froid contre sa joue. Elle ne prit pas la peine de s'inquiéter du risque de se faire happer à travers les barreaux : après tout, ses collègues étaient largement à portée de voix.
Après s'il avait une arme... Mais bon, les flics de la Corp' n'étaient pas abrutis au point de ne pas savoir fouiller un prisonnier. Si ?

« Je vais voir si je peux pas te garder pendant une semaine, je suis sûre que ça te ferait plaisir. » Un sourire. « J'aime bien avoir ta belle gueule en vue depuis mon poste, comme décoration d'intérieur. »
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeDim 7 Juin - 20:38

Casus attrapa la capsule au vol, réflexe qui lui aurait valu cher si le projectile avait été une bombe. Heureusement pour lui, Avast n'était pas venue bourrer sa cellule de mines antipersonnel, juste faire sa pause-bière comme tout agent civilisé (et s'ils avaient de l'alcool plus fort dans les parages, ça aurait pu expliquer le comportement de certains de ses collègues) ; de toute façon, à Euphemia, la bavure policière n'existait pas.
Tenté de lui faire remarquer qu'il aurait d'abord fait un joli trou à sa casquette si ses yeux avaient pu tirer des lasers, il ravala ses mots au dernier moment. C'était à peine amer mais oui, il l'avait toujours sur l'estomac, et pas tant ses coups que le résultat des opérations. Il plaignit un très court instant l'alcoolique d'à côté, qui se prit une attaque auditive on ne peut plus délicate accompagné d'un jeu de jambes à la Avast, et se fit la remarque que wow, s'il voulait sortir d'ici, il n'avait qu'à l'énerver assez pour qu'elle démonte la porte de sa cellule à coups de bottes. Il garda l'idée dans un coin de sa tête, occupé à se demander si on pouvait égorger quelqu'un avec une capsule de bière. Il la fit sauter et la rattrapa, pensif.
Il risquait pas de scier les barreaux avec, ça au moins c'était clair.

« Je vais voir si je peux pas te garder pendant une semaine, je suis sûre que ça te ferait plaisir. (il lui rendit son sourire avec une sincérité on ne pouvait plus touchante) J'aime bien avoir ta belle gueule en vue depuis mon poste, comme décoration d'intérieur. »

Et dire qu'Avast avait découvert son point faible ; oui, il adorait jouer les plantes d'intérieur, il faisait une déco terrible. Là, assis sans bouger, parce que quand un prisonnier s'agite trop ça a tout de suite tendance à rameuter la moitié du poste encore éveillé ou en état de tenir sur ses jambes. Ça l'aurait bien arrangé qu'ils soient tous ivres morts, tiens.
Si elle tenait tant que ça à le garder près d'elle, qu'elle lui mette une laisse, ce serait tout aussi efficace.

« Wow, et moi qui pensais que t'en avais marre de me voir. Je suis super flatté. »

Il pouvait aussi lui offrir un portrait de lui ou se proposer pour lui apporter une bière tous les midis, s'il lui manquait tant une fois sorti. Lui, rester une semaine entière ici ? Elle devait bien se douter qu'il allait trouver un moyen de sortir la porte de ses gonds avant ça. L'ennui, l'attente et l'urgence le rendaient curieusement plus imaginatif, et il la voyait pas faire le pied de grue devant sa cellule H24 – et ça même si elle se mourrait loin de lui, of course.
Casus se redressa souplement et ôta une poussière imaginaire de son jean. Laissant là son manteau (il risquait pas de crever de froid à l'intérieur), il s'approcha assez près des barreaux pour lancer une pichenette sur la poitrine de son aimable interlocutrice. Maintenant qu'ils étaient limite intimes, hein, pourquoi se gêner ?

« Où je dois porter plainte pour détention abusive et arbitraire ? » demanda-t-il en haussant un sourcil, incapable de garder un pseudo-sérieux qui ne sois pas taché de sarcasme et d'ironie. C'était vrai, quoi ; elle l'interrompait durant sa promenade nocturne, le frappait, manquait de le castrer, le jetait là et le tout sans lui avoir offert le plus petit bout d'explication – à part le fameux « mais tu sais pas lire non t'as pas le droit d'être là ». C'était léger comme motif d'arrestation, non ? Et s'il était illettré pour de vrai, hmm ?

Il savait bien que ça faisait un bon moment qu'il lui cassait les pieds et lui échappait en prenant la poudre d'escampette. Madame était fière d'avoir réussi à le coincer, mais il ne comptait pas lui laisser le point trop longtemps : à force, elle aurait été triste de ne plus l'avoir à foutre le bordel au coin d'une rue.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeJeu 2 Juil - 2:10

Sans se douter que c’était exactement la pensée qui venait de passer par la tête de son prisonnier, Avast se demanda si on pouvait tuer quelqu’un avec une capsule de bière. En prenant une autre gorgée qui laissa une traînée glacée dans son œsophage, elle décréta intérieurement qu’avec un peu de motivation, on pouvait tuer quelqu’un avec à peu près n’importe quoi.
En l’occurrence, Casus en avait pléthore, de la motivation.

« Wow, et moi qui pensais que t'en avais marre de me voir. Je suis super flatté. »

Quelque part ça se sentait dans l’aigreur qui suintait de chacun de ses mots. Il avait plus ou moins – de près – l’air d’avoir mordu dans un citron. Ou de s’être pris une barre de fer en travers des dents, la gueule cassée en moins.
Ava para le geste inapproprié de l’agitateur avec son bras, collé contre la grille, et en échange retint le magistral poing dans la gueule que lui aurait en toute autre occasion valu cet affront.
Intimité peut-être, mais un peu de respect quand même. Bon sang.

« Où je dois porter plainte pour détention abusive et arbitraire ? » Reprit Casus qui, visiblement, s’ennuyait tellement qu’il ressentait un irrésistible besoin de papoter. Pire qu’une nana.

En guise de réponse, Avast lui tendit sa bouteille à travers les barreaux.
C’était vraiment la journée de la gentillesse, tiens.

« Là, votre Majesté. Si cela peut aussi fermer ta grande gueule une seconde. » Ajouta-t-elle avec tout l’amour du monde.

Elle retira son bras, histoire de ne pas se faire mordre – Casus n’avait pas grand-chose de l’alligator, certes, mais elle n’avait pas non plus l’intention de tenter le diable. Surtout qu’elle commençait à le connaître, l’animal.
Malheureusement, l’inverse était sans doute à ce jour tout aussi vrai.

« Abusive peut-être, arbitraire… Si tu apprenais à te balader là où tu as le droit, t’en serais pas là. »

Absolument. Elle refusait de croire le jeune homme assez naïf ou stupide pour ignorer les zones interdites d’Euphemia. Lui imaginer une autre motivation que simplement vouloir briser les règles et emmerder la police lui aurait presque tiré un éclat de rire. Elle se contenta d’un sourire en coin, balayant les cellules des yeux tout en appréciant le moment de repos et le soutien que lui procurait la grille.
Nonobstant le crocodile enfermé à l’intérieur.
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Casus Belli


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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeDim 23 Aoû - 4:27

Casus prit l'insulte à sa volubilité naturelle avec beaucoup de philosophie, se contentant de hausser un sourcil en direction de Madame et son inhabituelle générosité – wow, donc elle voulait vraiment passer tout un quart d'heure à l'admirer ? Pas que ça le dérange, et si elle pouvait lire dans ses pensées, ça faisait longtemps qu'elle lui aurait décalqué la figure contre un mur : pourquoi se priver ?
La seconde dûment passée, il n'avait plus à se sentir coupable de se retransformer en pipelette ; dommage pour lui, Avast lui coupa une parole qu'il n'avait même pas pensé à prendre pour lui expliquer qu'il n'entrait pas dans la catégorie mono-neuronale tolérée dans les zones interdites et qu'il devait de ce fait payer cet affront de sa personne. Au moins, elle reconnaissait qu'elle avait plus ou moins foutue les règles en l'air pour le coller dans cet enclos, c'était déjà ça. Eeeeh, mais s'il se promenait là où il avait le droit d'être, où était le thrill ? Et surtout, où était l'utilité ? Inutile de se faire passer pour un attardé ou un bon samaritain avec sa matricule, mais il pensait Avast capable de foutre un handicapé ici-même sans le moindre état d'âme. Machine, va.
De sa bouche, la chose n'avait rien d'un compliment.

« Pardonne-moi d'être daltonien, à moitié aveugle et complètement stupide, fit-il avec un hochement de tête entendu, c'est dur de reconnaître les panneaux « interdiction d'entrer » juste avec les mains. »

Il ouvrit sa paume nue et la referma avec toutes les formes du sarcasme. Elle pouvait deviner que ça ne l’enchantait pas de passer sa nuit dans ce trou à rats (à qui ça pouvait bien plaire, franchement),  mais il n'allait pas lui faire le plaisir de l'afficher pour autant. Chacun ses priorités. S'il avait pu deviner exactement quelle attitude et quels mots pouvaient la faire sortir de ses gonds en un rien de temps, il ne se serait pas privé – le commissariat entier n'étant hélas pas sourd ou drogué à en voir des éléphants roses flotter dans la pièce (… probablement), attraper n'importe quelle partie de son corps à travers la grille était une super mauvaise idée. Sans garantie qu'elle garde les dents serrées, c'était l'échec. Et comment la garder motus et bouche cousue ?

Il passa les doigts sur la capsule dans sa poche ; il allait devoir utiliser son petit cerveau comme tout un chacun pour se sortir de ce pétrin. Comme ce n'était pas la première et sûrement pas la dernière, il n'avait aucune raison de s'en plaindre.
Il balança la bouteille au bout de ses doigts et après l'avoir contemplé d'un œil critique, jeta tel un alcoolique professionnel :

« C'est avec ça que vous vous détendez ici ? C'est faible. »

La réputation de son pays natal tenant en un seul mot (la sacrée « Vodka », quoiqu'à égalité avec « Bortsch » et « Poutine ») et Avast ayant apparemment attrapé son CV quelque part dans le château de Father, la réplique allait presque de soi. En bon russe, il passait ses nuits à se défoncer à la vodka dans un bar louche, quand il n'entrait pas par effraction dans des endroits interdits au public pour atterrir à la case « prison ».
Vive les clichés. N'empêche, vu la dégaine de certains flics, il devait au moins y avoir plus fort quelque part dans le poste, à moins que ce soit leur état naturel, et là Casus n'avait bizarrement pas envie d'approfondir le sujet. Le jeune homme jeta un bref regard derrière l'épaule de sa geôlière, pensif.

lol vodka:

its 4h25am right:
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeMer 7 Sep - 23:36

Le jeune homme recevait ses commentaires sans broncher, ce qui interloquait quelque peu Avast ; mais au fond, avait-elle raison de s'en étonner ? Après tout, langue de vipère exclue, Casus lui avait toujours paru être un homme d'action. Peut-être plus enclin à réfléchir avant d'agir qu'elle-même, et avec une propension agaçante à faire le malin en plein acte, mais tout de même.
Ava envisagea l'idée qu'il n'avait rien à foutre de ce qu'elle racontait au point de ne même plus lui répondre, ce qui lui permettrait de conclure qu'elle n'avait rien d'intéressant à fiche ici et de retourner somnoler à son bureau.
Mais le russe ouvrit tout de même la bouche pour répliquer.
Raté.

« Pardonne-moi d'être daltonien, à moitié aveugle et complètement stupide. C'est dur de reconnaître les panneaux « interdiction d'entrer » juste avec les mains. »

Comme quoi, il existait bel et bien une race de gens déterminés à toujours avoir le dernier mot. Pensive, Avast chercha dans les méandres de sa mémoire un seul instant depuis leur première rencontre que le délinquant n'aurait pas passé à se foutre de sa gueule.
On aurait pu s'en douter, mais elle n'en trouva pas.

« C'est avec ça que vous vous détendez ici ? C'est faible. » Ajouta Casus d'un air dégagé.

Avast haussa les sourcils et envisagea de lui répondre que l'hôtel ne faisait pas le service bar, avant de se raviser au vu de toutes les possibilités de répliques que cela offrirait. A la place, elle préféra enchaîner sur le ton de la conversation :

« D'habitude on prend un prisonnier et on l'attache à une cible d'entraînement, mais il paraît que ça ne se fait plus. »

Suivit un hochement de tête désolé qui semblait signifier quelque chose comme "de mon temps..." - mais la policière ne jugea finalement pas nécessaire d'approfondir la question. Elle doutait que cela manque à Casus. Quoique, il aimait bien parler d'attacher les gens apparemment, alors...
Victime d'une soudaine panne d'inspiration, la jeune femme détacha alors son regard de la grille et de son prisonnier - qu'elle ne pensait pas sur le point de tenter de l'étrangler à travers les barreaux, non - pour le promener sur le décor alentours. Au bout du couloir menant aux cellules, une partie de l'enchaînement des bureaux était visible, baignée dans une lumière jaunâtre et artificielle. Pas un bruit ne s'en échappait, signe certain qu'on était au beau milieu de la nuit ; la seule trace d'un des collègues d'Avast constituait en une paire de bottes reposant nonchalamment sur le dossier d'une chaise proche. Elle se demanda si l'officier en question était en plein milieu d'une sieste ou pas. Et où se trouvait les autres.
Sans doute partis fumer une taffe devant le commissariat. Estima-t-elle intérieurement.
Tiens, elle avait une idée.
La policière plongea les mains dans ses poches et changea de position pour s'adosser à la grille, puis déclara :

« En imaginant que je m'ennuie assez pour ça, je pourrais te trouver autre chose. » Sans relever le toupet qu'avait déjà Casus de se plaindre. « Enfin, encore faudrait-il que tu trouves quelque chose d'un peu plus intéressant à raconter. »

Donnant donnant. La brune jeta un bref regard sardonique par-dessus son épaule, en direction du pauvre prisonnier condamné à supporter son désœuvrement nocturne. Tirant une main de sa poche, elle déballa ensuite une mince languette de chewing-gum bleu qu'elle glissa entre ses dents.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeVen 6 Jan - 4:55

« D'habitude on prend un prisonnier et on l'attache à une cible d'entraînement, mais il paraît que ça ne se fait plus. »

Oh, dommage ; lui qui aimait tant se faire ligoter…
Casus ne savait jamais s’il devait prendre comme un compliment le fait qu’elle veuille l’épingler à toutes sortes de surfaces dures pour en faire un seau à trouer, mais il décida de le prendre comme tel. Si délicatesse il y avait en elle, elle devait être du genre à l’exprimer à coups de poings – ou coups de boule quand la situation l’exigeait. Ses mots étaient lourds comme ses gestes, et elle ressemblait à un tank en pleine charge, même au repos.
Il eut une pensée émue (mais pas trop) pour le vampire planqué en haut de sa tour et qui devait se la coltiner plus d’une heure par jour. Il aurait payé cher pour voir ça, tiens ; s’il lui disait « couchée », elle se couchait ?

C’était ce qu’un bon chien bien dressé faisait, et elle se vantait de lui obéir la queue entre les jambes.
Eh. Le silence était revenu. Casus le noya dans la contemplation de sa bouteille et des murs qui les entouraient, tendu sans trop savoir pourquoi. Le manque de cris ou d’exclamations formaient comme une bulle de vide qui le déprimait ; elle éclatait dans sa poitrine et les barreaux qui hachaient la silhouette d’Avast, tout près de lui, lui tapaient sur les nerfs comme des ongles sur un tableau noir. Ils le narguaient et lui rappelaient constamment qu’il s’était fait avoir, de la manière la plus déloyale qui soit. L’odeur du commissariat, la lumière vacillante, tout l’insupportait. Il détestait se taire.
Il n’avait pas l’habitude d’être seul.

L’univers eut pitié de lui et sa geôlière, dans son extrême bonté, décida de ne pas le laisser en tête-à-tête avec ses constatations nocturnes. Il papillonna des yeux à cette pensée, intrigué.
Il n’était pas fatigué.

« En imaginant que je m'ennuie assez pour ça, je pourrais te trouver autre chose. Enfin, encore faudrait-il que tu trouves quelque chose d'un peu plus intéressant à raconter. »

Et en plus elle l’insultait, tiens ; c’était quoi, pour elle, un sujet intéressant ? Le meilleur moyen de tabasser un SDF alcoolique ? Son ironie le fit grimacer et il agita la bouteille, pensif. Elle devait sacrément s’ennuyer pour risquer un haïku sur ses formes enchanteresses ou une autre claque bien ciblée qui lui coûterait sa main – à condition d’ouvrir la grille pour la lui arracher.
De toute évidence, il n’avait pas encore été assez insupportable.
Ah.

« J’ai une théorie sur toi », dit-il avec un petit sourire qui aurait légitimement pu laisser penser à Avast qu’il allait de nouveau user de l’humour grivois qu’elle détestait ; à sa décharge, ce ne fut pas le cas.

Salve d’applaudissements.

« Je pense que t’es pas un PNJ. Tu fais juste semblant. Je sais juste pas pourquoi. Parce que pourquoi tu ferais ça, hein ? continua-t-il sans la regarder, comme pour puiser l’inspiration du décor qui les entouraient, à moins d’avoir une sacrée dette envers l’autre psychopathe, là. »

Celui qui trouvait que s’appeler « Father » dans un jeu à la noix, c’était la classe.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeLun 24 Juil - 16:36

    « J’ai une théorie sur toi. »

    Alors ça, c'était inattendu. Elevant sourcil sceptique, Ava jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Le russe souriait, et un instant elle se demanda s'il n'allait pas se remettre à parler cuir et menottes.Mais non.

    « Je pense que t’es pas un PNJ. Tu fais juste semblant. Je sais juste pas pourquoi. »

    Adossée aux barreaux, la policière ne cilla pas. Ses yeux noirs parcoururent lentement les murs de la cellule, puis glissèrent sur le plafond dont elle suivit les craquelures noirâtres comme un filet de toiles d'araignées. On ne le remarquait pas forcément quand on gardait le regard à hauteur d'homme, mais la plupart des bâtiments de Crimson auraient fait faire un arrêt cardiaque à un inspecteur de l'insalubrité. Cessant de mâchonner, Ava souffla dans son chewing-gum jusqu'à produire, avec un bruit feutré de ballon de baudruche qu'on gonfle, une bulle bleue plus grosse que son poing.Casus n'avait pas terminé.

    « Parce que pourquoi tu ferais ça, hein ? A moins d’avoir une sacrée dette envers l’autre psychopathe, là. »

    La bulle éclata avec un claquement sec.Sans se presser, la policière récupéra les restes, puis plongea les mains dans ses poches.« Ne traite pas mon boss de psychopathe. »

    Non pas que ce soit fondamentalement faux, mais par principe.
    Le fait est qu'Ava ne s'attendait pas à ce que la conversation fasse un écart sur un sujet de ce genre, et qu'il lui fallait un petit laps de temps pour réajuster ses réponses. Que Casus ait tort ne changeait strictement rien : d'une, elle n'était pas censée discuter des coulisses d'Euphemia avec un joueur, fauteur de troubles de surcroît. De deux, les questions relatives aux entités virtuelles avaient une sale tendance à faire grésiller son cerveau. Elle n'arrivait pas à se concentrer dessus. Quant à soutenir un débat philosophique à ce sujet, n'y pensons pas. Mais parce que changer de sujet n'aurait servi à rien avec l'hurluberlu qu'était Casus, elle répondit tout de même :

    « Et où, ô Être humain, traces-tu la limite entre joueur et PNJ ? »

    D'un geste nonchalant, la brune désigna son collègue vautré sur sa chaise, que Casus ne pouvait évidemment pas voir.

    « Prends Emilio, là-bas. Son répertoire est de 22 phrases construites et son imagination a du mal à en générer plus. Pourtant il paraîtrait qu'il vient du Montana, qu'il vient de se marier et qu'il a une petite fille d'un an et demi qu'il a appelé Tifa. »

    Tifa, c'était pas un personnage de jeu vidéo ça ?
    Ava recommença à malmener son chewing-gum en regrettant de ne pas pouvoir se faire apparaître une bière d'un claquement de doigts.

    « PJ ou PNJ ? »
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeLun 17 Juin - 21:26

Okay, la prochaine fois il le traiterait de vampire ; l’un allait bien avec l’autre, hein, vu sa dégaine. Il en aurait éclaté la bouteille de rage à trop parler de cet imbécile, alors il haussa simplement les épaules. C’était un bon petit soldat, qu’il s’était créé. Prêt à le défendre contre vents et marées. Un automate qui aurait pris la balle pour lui sans réfléchir.
Sans. Réfléchir. Sauf qu’elle avait un cerveau, alors soit il le lui avait retourné bien comme il faut, soit elle avait juste la flemme de l’utiliser correctement. Vu l’animal, il se laissa le bénéfice du doute.

Un énorme doute.

« Et où, ô Être humain, traces-tu la limite entre joueur et PNJ ? »

Il aurait dû l’attendre, celle-là. C’était la répartie de base, celle qu’on sortait à chaque débat du genre. Elle est où, la limite entre quelqu’un qui imite et quelqu’un qui ressent vraiment ? Est-ce qu’on peut seulement la tracer, ou juste l’imaginer ? Est-ce qu’à force de faire semblant, on devient vraiment ce qu’on espère être ? Ouais, il était un être humain, pas juste une masse de données compilées par un ordinateur.
Sans ça, il l’aurait pas emmerdée, elle devait s’en douter. Les PNJ avaient tendance à être sages, ou à piquer des crises quand y’avait un bug, mais pas à foutre le feu aux commissariats ou à s’infiltrer dans les labos. Ça aurait été complètement con et contreproductif de créer des entités rebelles. Father devait pas vouloir casser son petit jeu ; y’avait que là qu’il était le roi. Pourquoi bousiller son royaume ?

« Prends Emilio, là-bas. Son répertoire est de 22 phrases construites et son imagination a du mal à en générer plus. Pourtant il paraîtrait qu'il vient du Montana, qu'il vient de se marier et qu'il a une petite fille d'un an et demi qu'il a appelé Tifa. »

Tifa. Merde. Roman eut un flashback du Vietnam et se mit à rire derrière le dos de sa main. Si c’était un PJ, amen, il méritait de rester dans le jeu. La pauvre gamine. Il eut du mal à retrouver son sérieux pour répondre à Avast parce que Tifa, quoi. C’était pas sur elle qu’Arkady avait eu un crush ? Il savait plus trop, mais ça lui évoquait beaucoup de rires et aussi une jolie poitrine. Comme Avast. Oups, il s’était encore égaré.
Concentration.

Il toussota un peu et lui dit :

« Je sais pas, je lui ai jamais parlé à Emilio. C’est pour ça que la théorie c’est toujours foireux, anyway. »

Il se mordit l’intérieur des joues pour empêcher un reste de rire de le déconcentrer, et reprit :

« J’ai vu plein de gens dans ma vie, et toi tu fais… vrai. C’est tout. Du coup à moins de m’apporter la preuve que tu l’es pas, je reste sur mes positions. Et si je me trompe… »

Ce qui arrivait, et il n’était pas assez mauvais joueur pour ne pas l’admettre. Il aimait pas, mais il admettait.

« Tu en dis juste long sur les goûts du vampire pour qui tu bosses. »

Parce que personne allait lui faire croire qu’il gardait une potiche chez lui juste pour remplacer la plante verte dans un coin de la pièce. Il l’aurait pas sapée comme ça, sinon. Il lui aurait pas passé une laisse au cou, non plus.
Peut-être qu’il avait peur qu’elle s’éloigne. Vrai que niveau dommages collatéraux, elle mettait le paquet. C’était pas un peu débile, de créer un personnage qui en mettait plein la rue et plein les oreilles ?
Peut-être qu’il adorait combler la chaussée tous les deux jours, hein, qui était-il pour juger ?

Un PJ c'est un joueur qui manque à quelqu'un, dear.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeLun 8 Juil - 23:53


Ok, ça le faisait marrer. Faute de références adéquates - apparemment Father n'avait pas les mêmes goûts en termes de jeux vidéos que l'adolescent moyen - Ava ne s'y attendait pas, et jeta un coup d'oeil perplexe par-dessus son épaule. Surtout qu'elle n'était pas vraiment habituée, chez lui, à autre chose que l'agressivité, l'ironie, la provocation, les ricanements - eeet c'était à peu près tout. Presque bizarre à entendre.
Eh, il s'esclaffait bien dis donc. Elle ne savait pas bien dans quelle partie de la phrase se situati la blague, mais la private joke devait être drôle.
La bulle de chewing-gum bleue éclata une fois encore, le temps que le russe reprenne son souffle.

« Je sais pas, je lui ai jamais parlé à Emilio. C’est pour ça que la théorie c’est toujours foireux, anyway. » répondit Casus lorsqu'il eut enfin fini de glousser. « J’ai vu plein de gens dans ma vie, et toi tu fais… vrai. C’est tout. Du coup à moins de m’apporter la preuve que tu l’es pas, je reste sur mes positions. Et si je me trompe… »

Elle aurait adoré que la suite de la phrase soit quelque chose comme « ... je veux bien avaler cette bouteille sur-le-champ. » Elle se serait fait un plaisir de lui donner un coup de main.

« Tu en dis juste long sur les goûts du vampire pour qui tu bosses. »

Erf. Elle préférait de loin l'autre option. La jeune femme jeta un nouveau coup d'oeil par-dessus son épaule, noir cette fois. Elle se demanda, sur une échelle de 0 à 10, combien elle se ferait engueuler si elle lui déboîtait la mâchoire.
Puis elle se demanda si ça l'empêcherait seulement de parler.
Si quelque chose au monde pouvait seulement l'empêcher de parler.
Heureusement, avoir verrouillé son molosse errant et enragé derrière ses barreaux contribuait largement à détendre les nerfs d'Ava, qui se montra à nouveau capable de laisser passer l'insulte sans tenter de coller un cocard au jeune homme. Mais c'était limite.
Sans bouger de sa place, rigide comme un bloc de pierre, elle croisa les bras et recommença à fixer le mur d'en face - il était pas beau, mais au moins elle avait pas envie de lui mettre un coup de tête.

« Ne projette pas ton mode de pensée sur tout le monde, russian boy. » Grogna-t-elle, à nouveau aussi aimable qu'un doberman.

Avec une rage de dents, le doberman.
Mais parler avec Casus sans hurler ni essayer de lui briser la nuque avait un inconvénient : les incessantes allées et venues du jeune homme entre la franchise et le pur sarcasme étaient déstabilisantes. Et à force de ne pas savoir sur quel pied danser, Ava finissait par suivre le pas. Inconsciemment, elle se calqua sur son rythme. Et ne se mit pas à aboyer ni à le menacer de lui arracher la tête.
Sans pour autant devenir aimable, fallait pas pousser non plus.
Ni lui faire l'honneur d'arrêter de s'adresser au mur.

« T'es bizarre. Comme gars. »

Mais j'aime ça.
La remarque fusa dans sa tête, mais ténue, éloignée, vite disparue - comme un écho venue d'un monde parallèle ou d'un passé côtoyant la préhistoire. La voix de quelqu'un d'autre, clairement. Elle l'entendit à peine passer.

« Je vois même pas pourquoi tu te poses des questions pareilles. Ton cerveau explose s'il ne process pas une théorie du complot à 100 à l'heure en permanence ou... ? »

Remarque, il aurait suffi qu'il arrête de penser un moment et. Voilà. Ca aurait sali les murs, mais qu'est-ce qu'elle aurait apprécié le silence ensuite.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeMer 10 Juil - 23:55

Vu la gueule que tirait Avast, elle devait se demander comment le découper en morceaux et faire disparaître son corps ni vu ni connu ; qu’elle y aille franco, y’avait pas assez de monde pour s’étonner de la voir empiler les sacs poubelles devant le commissariat. Eh, au moins il aurait été à l’air libre, hein : toujours voir le bon côté des choses.
Ça devenait un brin difficile, dans les environs, mais il s’accrochait. L’avantage d’être parqué dans une cellule, c’était que les murs pouvaient s’écrouler. La grille aussi, et Avast – même s’il la pensait trop butée pour crever, fût-ce avec tout un bâtiment sur le dos.

A force de faire des fuck à la mort, peut-être qu’on en devenait immortel. A tester, un jour moins minable que celui-ci.

« Ne projette pas ton mode de pensée sur tout le monde, russian boy. »

Wow, rude. Il fit un bruit de fond trop taché de son rire précédent pour avoir l’air sincèrement indigné. Il projetait rien du tout, c’était de la logique pure et dure ; mais allez faire comprendre ça à Miss Granit, qui parlait en poings américains et déclarait sa flamme en déboîtant des épaules à tour de bras. Il pouvait voir le côté excitant de se prendre un mur si c’était pour se rouler une pelle sauvage, mais pas pour se faire jeter au trou à coups de bottes et avec un sourire satisfait par-dessus le marché.
Ego blessé, oui, tout le tralala. N’empêche, s’il avait aimé se prendre des claques, Avast aurait été la première au courant.

Elle aurait adoré lui foutre des roustes sur commande, aucun doute là-dessus. A moins que ce soit le manque de consentement qui lui plaise.
A débattre.

« T'es bizarre. Comme gars. »

C’était pas exactement ce qu’il s’attendait à ce qu’elle lui lance et ça se lut sur son visage – heureusement pour lui, elle lui tournait le dos et préférait mater langoureusement le mur que son prisonnier. Il lui jeta un sourire qu’elle ne vit pas, accompagné d’un « merci, je sais » qui indiquait clairement qu’il prenait la chose comme un compliment. Elle aussi, elle était bizarre. La commotion cérébrale en moins, c’était pas si mal.

Il se décida à boire une gorgée plutôt que continuer à admirer la bouteille sans rien en faire. Son regard revint sur Avast lorsqu’elle décida de critiquer les routes sinueuses que prenait son imagination les jours de congé – quand il n’avait aucun bâtiment à faire exploser où se retrouvait pieds et poings liés comme maintenant. Même sans vraies chaînes, c’était putain de désagréable.

« Naaan, je pense juste beaucoup à toi. »

Il fit un pas ou deux pour se coller à la grille, et fixer la jeune femme sans ciller. Elle pouvait être un PNJ, elle pouvait mentir, elle pouvait dire la vérité, elle pouvait même être Father avec une perruque – n’importe quoi d’absurde qui ne l’était pas tant que ça. Elle n’avait pas dit non, elle n’avait pas dit oui. Les paris restaient ouverts.
Il pouvait pas être le seul à s’être posé la question. Y’avait un ramassis innommable de crétins dans ce jeu, mais devait bien y avoir quelques têtes aussi. Il avait besoin de ça pour pas perdre foi en l’humanité.

Parce que sans ça, coincé dans ce trou à rats fabriqué par un psychopathe bourré de fric…
Urgh.

« Tu l’aimes bien, ton boss, ou tu fais juste ce qu’il te dit de faire parce que t’es un bon toutou ? »

Ou une bonne petite chauve-souris, pour aller avec la cape du vampire. Bouuuh.
Il lui envoya son doigt dans l’épaule juste pour la faire chier.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeJeu 25 Juil - 23:55


Si le remerciement lui fit lever les yeux au ciel, le commentaire suivant lui tira un regard en coin des plus sceptiques. Clairement, s’il passait moins de temps à foutre la merde, il aurait beaucoup moins l’occasion de penser à elle. Mais apparemment, monsieur aimait lui donner toutes les raisons du monde de lui courir après à longueur de journée. Ou en tout cas, il ne détestait pas suffisamment qu’elle essaie de le foutre en geôle pour arrêter.
Elle aussi elle avait mieux à faire de ses journées que de passer son temps à lui faire des prises de catch.

Un bruit de frottement et un imperceptible déplacement d’air l’avertirent du déplacement de son prisonnier. Ava n’en resta pas moins immobile comme un parpaing. Certes, les probabilités pour qu’il essaie de l’étrangler à travers la grille ne jouaient pas en la faveur de la brune. Elle le croyait assez frustré par son impuissance momentanée pour tenter quelque chose de stupide – ne serait-ce que pour le plaisir d’avoir le dessus une demi-seconde. Elle l’aurait fait, après tout. Cependant, elle ne voulut pas lui faire l’honneur de rétablir une distance de sécurité.
Contre toute attente, Casus se contenta de s’appuyer à la grille. Elle ignora royalement le bleu inquisiteur de ses yeux.
En dépit de son apparente passivité, son regard allait et venait entre la cellule, le mur et les bureaux depuis le début de la conversation. Elle n’était pas du genre à se mettre en veille au moindre relâchement de pression, ou à laisser une discussion – quand bien même aussi passionnante que celle-là – troubler sa concentration. A moins évidemment de la mettre suffisamment en rage pour la focaliser sur autre chose.
Ce que Casus faisait habituellement très bien.

« Tu l’aimes bien, ton boss, ou tu fais juste ce qu’il te dit de faire parce que t’es un bon toutou ? »

Grincement de dents. C’est qu’il n’allait pas lâcher l’affaire. Il s’acharnait sur sa relation avec le Grand Méchant Créateur d’Euphemia comme un chien sur son os, et c’était elle le bon toutou ? Il espérait quoi, que sa langue fourche et qu’elle lui serve les clés du manoir et l’emploi du temps de son boss sur un plateau pour qu’il puisse aller se défouler ? Sorry, not gonna happen.
La jeune femme tira son chewing-gum de sa bouche, le cala sous sa botte et lâcha un claquement de langue agacé.

« Je l’aime bien. » D’un geste, elle vira le doigt qui s’amusait à l’asticoter.

Why do you care. C’était stupide comme question. Ou en tout cas totalement hors de propos.
… Ah oui, il allait sûrement ressortir le whole sex and the city thing. Ava leva les yeux au ciel et compara leurs conceptions du monde… ou pas. A la réflexion, elle n’y tenait pas.
Father était Father. Elle était ce qu’elle était. Et ils étaient liés. Point.
De toute façon, elle n’avait pas d’autre endroit où aller, ni autre chose à faire.
La jeune femme se carra contre la grille et plongea les mains dans ses poches. Elle aurait dû prendre une autre bière. Et elle avait envie d’une clope.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeMar 30 Juil - 19:34

Avast n’eut pas l’air d’apprécier sa question et Roman sourit, sans aucune pitié ni remords. D’un côté, elle appréciait rien – ou alors elle appréciait Father, et là il allait devoir se mettre dans sa petite tête d’urgence. Il connaissait pas le grand créateur de près, et l’envie lui en manquait atrocement. Ça, il le concédait. Mais quelque chose lui disait qu’un type capable de foutre autant de vies en l’air ne pouvait qu’être méprisable. Le genre d’ami qui vous vend au diable, et regrette son geste dix ans plus tard, à condition d’y repenser de temps en temps.
Enfin, peut-être qu’Avast n’avait ni peur, ni reproches ni cœur. Qui se ressemble s’assemble. Peut-être qu’elle les aurait tous foutus en l’air, elle aussi.

Peut-être qu’elle – ah.

« Je l’aime bien. »

Il retira sa main, trop occupé à fixer la botte sous laquelle elle venait de coller son chewing-gum. Au calme. Sans pression. Comme si c’était normal. Cool. Eh, au moins elle les crachait pas partout, c’était super citoyen de sa part. Elle pétait le pavé à coups de pieds mais elle le salissait pas, elle méritait une médaille.
Oh wait, c’était peut-être ça qu’elle faisait avant de piquer un sprint, en fait.

Casus avait toujours pensé qu’elle allumait des réacteurs sur ses bottes, something like that. Mais non, elle fonçait juste comme une fusée au naturel.

Dis donc, il en avait des qualités, le chien de garde de papa. Il était même aimant en plus d’être obéissant.
Woof.

« Je te fais chier, hein. »

Tant qu’à tirer des évidences à la kalachnikov, right.
Il ne la quittait pas des yeux, malgré le fait que son visage fermé ne lui apprenait jamais rien – à part l’imminence d’une raclée quand elle le croisait en train de vagabonder dans des lieux interdits d’accès ou moins interdits d’accès. Paraît-il que son passif le rendait suspect, qu’on se portait mieux sans lui aux alentours. Mieux sans lui tout court. Ça le blessait au fond de son petit cœur imbibé de vodka. Qu’est-ce qu’il aurait fait sans Avast pour lui infliger une surdité précoce ?

Pour ruiner ses balades nocturnes – il songea à lui dire qu’il avait un lapin de compagnie à nourrir et qu’il pouvait pas trop se permettre de passer la semaine en prison. Pauvre boule de poils, elle allait crever la dalle.
M’enfin, il allait vite sortir. Pas là sur le champ, parce qu’un tractopelle lui bloquait le chemin, mais…

« T’étais même pas obligée de me répondre, fit-il en lui posant gentiment la bouteille sur la poitrine, alors merci Malyshka, t’es un amour. »

Une fois ses mains libres, il ajouta à son ton dégoulinant d’ironie une claque sur les fesses de sa flic préférée – enfin, ce qu’il pouvait atteindre ; on fait avec ce qu’on a. Vif comme l’éclair et pas fou pour un sou, il recula pour se mettre hors de portée du rottweiler.

Il tenait à son bras et à tout le reste.

« J’espère qu’il t’adore aussi, ton boss, vu tout le mal que tu te donnes pour nettoyer ses rues. »

Il jeta un œil entendu au plafond.

« Je pense que je poserai une petite bombe là, la prochaine fois. On verra si toi ou tes collègues attardés vous arrivez à la trouver avant qu’elle fasse boom. »

Libérant un flot de fumée et d’ivrognes hébétés.
Une vraie apocalypse. Personne s'en remettrait jamais.
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MessageSujet: POMME QUI M’ALLUME ET QUI ME QUITTE    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeMer 31 Juil - 10:41


… tenter quelque chose de stupide, disait-on. Allons-y.

« Je te fais chier, hein. »


Rien de nouveau sous le soleil. Avast! s’apprêtait à le lui faire remarquer, lorsque la sensation du verre froid contre sa peau nue envoya son cerveau hors-piste.
Bizarre qu’elle persiste à imaginer qu’il n’oserait pas. Un coup d’œil à la bouteille de bière dans son décolleté valait plus que mille démonstrations mathématiques sur ce coup-là.

« T’étais même pas obligée de me répondre, alors merci Malyshka, t’es un amour. »

Tout ce miel assorti d’une belle claque aux fesses.
La brune faillit en faire une descente d’organes.
En un quart de seconde, la bouteille se fracassa à terre et le poing de la policière fusa entre deux barreaux, mais il ne rencontra que le vide. Ce foutu connard était rapide. Fumante de rage, Avast expira lentement entre ses dents serrées. Une main blanche sur les barreaux de la cellule, elle décrispa l’autre avec difficulté, une jointure après l’autre, puis agita les doigts dans le vide pendant que Casus continuait son petit monologue.

J’espère qu’il t’adore, hein.
Non, probablement que non. Peu importe.
Pas que tu puisses comprendre.

Elle lui aurait bien expliqué tout ça, si elle n’avait pas juste l’irrépressible envie de l’encastrer dans le mur à ce moment précis. Le moins qu’on puisse dire était qu’il savait distraire son attention.

« Je pense que je poserai une petite bombe là, la prochaine fois. » Reprenait le blond, impavide, en admirant le plafond. « On verra si toi ou tes collègues attardés vous arrivez à la trouver avant qu’elle fasse boom. »

Lentement, très lentement, Ava récupéra sa main, son coude calé sur un barreau, un bras pendant, le front appuyé contre le métal, et un regard noir à en faire pleurer les veuves soudé à son prisonnier. Un bref instant, on aurait presque pu croire que c’était elle qui se trouvait coincée derrière les barreaux.
Pas de chance, ce n’était pas le cas, et c’était elle qui avait les clés.
Concaténé à la rage aveugle qu’elle savait si bien interpréter, son cerveau tentait de ralentir pour éviter la surchauffe.

Oui, elle en avait parfois par-dessus la tête du petit manège de cet abruti heureux. Et pas seulement parce qu’il prenait tant de plaisir à la provoquer. Ce n’était pas qu’il la provoque elle le problème.
C’était son monde, c’était son rôle, et shooter dedans en rigolant avec l’envie manifeste de vouloir tout foutre en l’air l’atteignait, la touchait, la mettait en colère.
Continue à rire, pour voir. Elle n’avait pas l’intention de laisser des imbéciles dans son genre ne serait-ce que menacer son système. Ne serait-ce que poser un doigt provocateur dessus. Et lui en était beaucoup trop proche.
Ah, et aussi, au cas où personne ne l’aurait remarqué, ses manières lui sortaient par les yeux.

Bon, dans deux minutes, son bras-droit allait entendre ses hurlements et venir la sortir de là avec une bonne clé de bras avant qu’elle ne démonte la tête du russe.
Mais ça lui laissait deux minutes.

Avec la vivacité quasi-reptilienne de celle qui a pris sa décision sur un coup de tête, Ava s’arracha à la grille, déverrouilla la porte d’un coup de badge, attrapa Casus par le col et le poussa sur la banquette vissée au mur du fond, tout en lui balançant un coup de tête assez magistral.
Seul problème de la manœuvre – intentionnel, elle n’avait pas décidé de lui casser le nez non plus – la différence de taille ainsi réduite fit qu’elle lui heurta le front plutôt qu’un quelconque cartilage plus tendre, et que ça lui fit donc tout aussi mal qu’à lui.
Abrutie.
La jeune femme se plia d’un tiers, une main sur le visage, en crachant un torrent d’imprécations en tchèque.
Il lui fallut un moment pour réapprendre à respirer et à parler d’autre chose que de testicules passés dans un broyeur.

« Et toi, tu espères arriver à quoi en emmerdant le monde à tout faire sauter dans tous les sens, hein ? » Feula-t-elle enfin avec un regard furibond derrière sa main, sans cesser de le tenir assis sur son foutu banc.

Question rhétorique, ou presque. Malheureusement, on ne pouvait pas dire que la policière ait jamais été chercher plus loin que « cet emmerdeur aime me balancer des pavés dans la tronche ». Elle était pas payée pour ça, après tout.
Et là, sa colère avait beau être redescendue d’un degré ou deux, elle avait putain de mal au front, donc pas envie de réfléchir.
Chacun son type de clébard. Comporte-toi comme un adulte si tu te crois mieux.

« Tu pourrais te contenter de fumer et de sauter tout ce qui passe comme les trois quarts des gosses qui profitent de leur liberté dans le coin, tu crois pas ? » Respire, Ava.

Illumination soudaine ou obscurcissement total, Ava lâcha le col du jeune homme, mais ne s’éloigna pas plus qu’elle ne se redressa. A la place, elle préféra se pencher sur lui en appuyant les deux mains sur ses cuisses.

« Va peut-être falloir penser à se calmer, koťátko. »

Il y eut un moment de blanc.
Puis Ava baissa les yeux sur ses mains.

« Ah, ça, oui. On est jeudi. » Vu la tête de Casus, le rapport n’avait pas l’air d’être évident. « C’est un peu une institution, chez nous. Le jeudi, on est légalement obligés de passer sur tout ce qui franchit la porte du poste. » Elle crut bon de justifier avec un regard entendu : « C’est écrit dans notre contrat. »

C’était surtout une grosse blague de son bras-droit et ses potes qui n’avaient rien de mieux à faire que de picoler un jour sur deux et sortir des énormités à tomber par terre le reste du temps. Ava se demandait qui pouvait bien les avoir inventés, ceux-là.
Mais ça Casus ne pouvait pas le savoir. Et avec un peu de chance, le doute le tiendrait en place les deux secondes qu’il faudrait à la brune pour le planter là et retourner verrouiller sa cellule.


Spoiler:
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MessageSujet: il veut mourir lol    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeDim 4 Aoû - 4:39

Le regard noir d’Avast lui tira une énorme satisfaction, autant que les débris de bouteille à ses pieds. Il l’avait toujours mauvaise d’avoir été attrapé comme un imbécile, il pouvait au moins se permettre ça.  Elle détestait qu’il la tripote, soit ; elle allait devoir établir une distance de sécurité, parce qu’il avait les mains dotées d’une conscience propre et elles étaient super baladeuses. Attirées par les jolis renflements, tout ça. L’avantage, c’était qu’elle pouvait directement aller porter plainte pour harcèlement sexuel. Il était déjà au fond du trou.

Physiquement, parce que moralement la barre venait de faire une percée. C’était suuuper cathartique d’énerver Avast, il s’en lassait jamais. Il se serait pris une branlée monumentale en temps normal, mais il profitait des barreaux qu’on lui avait foutu devant la tronche. Trouver un avantage à tout, même à une cellule de prison. A moins qu’elle décide de tout fracasser juste pour lui déboîter la mâchoire, il était en sécurité, et elle bonne à piétiner en fulminant.

Selon ses calculs savants, le défoncer était en dessous de l’urgence de le garder bien au chaud en prison dans la liste des priorités de sa geôlière.
Avast mâchonna et recracha ses équations juste pour lui donner tort.

Le temps qu’il se rende compte que si, elle avait bien ouvert la porte de sa cellule pour lui en mettre une, elle l’avait attrapé par le col et lui en avait déjà mis une. Il heurta la banquette sans s’en rendre compte.
La surprise et la douleur lui tirèrent mille exclamations injurieuses ; et pendant qu’elle l’insultait dans une langue inconnue, il faisait la même chose. Putain de bordel de blyad’

Les mains sur son front, il siffla à travers ses dents serrées. Toute pensée cohérente s’était barrée par la porte ouverte. Ça faisait putain de mal et il avait juste envie de la défoncer. Lui en mettre une. Ou deux. Lui faire regretter d’être née ou de posséder une paire de seins, vu qu’elle lui avait fait regretter de posséder une paire de –

« Et toi, tu espères arriver à quoi en emmerdant le monde à tout faire sauter dans tous les sens, hein ? »

L’air de ses poumons suivit ses neurones endommagés, direction la sortie. Il arrêta de jurer pour lui lancer un regard d’obsidienne par-dessous ses mains crispées.
Wow. La connasse. Même ses lèvres refusèrent d’esquisser un sourire sardonique. Ce qu’il espérait ? Rien, juste lui ajouter du travail en plus. Il avait que ça à foutre. Ahaha, ce qu’il se MARRAIT.
Il dut se forcer à respirer pour ne pas mourir asphyxié ou tenter de l’asphyxier elle. Calme. Tu frappes tu perds. Tu frappes tu perds.

« Tu pourrais te contenter de fumer et de sauter tout ce qui passe comme les trois quarts des gosses qui profitent de leur liberté dans le coin, tu crois pas ? »

Même si, pour le coup, elle l’aurai pas volé.
Si elle tenait tant que ça à ce qu’il fume et saute, comme elle le disait si bien, elle avait qu’à se porter volontaire. Il demandait que ça. Elle avait déjà la gueule de l’emploi, ça aurait pas fait une grande différence.
Il lui mettait sa main ailleurs qu’aux fesses anyday.

Il allait lui cracher quelque chose à la figure, ou peut-être lever la main, mais elle le lâcha et posa les siennes sur ses cuisses, court-circuitant sa colère. Il enregistra à peine le surnom dont elle l’affubla, et dont la sonorité ne lui plut qu’à moitié.

« Ah, ça, oui. On est jeudi. »

Et quoi, le jeudi on tripote les prisonniers ?

« C’est un peu une institution, chez nous. Le jeudi, on est légalement obligés de passer sur tout ce qui franchit la porte du poste. C’est écrit dans notre contrat. »

Ouais, le jeudi on tripote les prisonniers. Un rire mi-moqueur, mi-incrédule se faufila le long de sa gorge et jusque sur sa langue.
C’était un autre truc qu’il ne comprenait pas, chez elle. Elle le démontait s’il osait la toucher, et la minute d’après elle lui sortait l’ironie à coups de sous-entendus scabreux. Il pardonnait la première fois ; mais la deuxième ? Elle savait bien où il allait foutre ses mains. Elle tenait tant que ça à souffrir, ou elle s’attendait à ce qu’il file la queue entre les jambes comme un bon petit toutou ?
C’était elle la chienne, pas lui.

Ses mains se refermèrent comme des serres sur les poignets d’Avast. Il l’envoya aussi violemment que possible contre le mur, sans lâcher prise. Il serra assez pour lui faire mal. Il avait envie de lui faire mal.
De lui passer dessus, aussi.

Il se colla à elle et posa son front contre le sien. Ça faisait toujours un mal de chien, bordel.

« Ben vas-y, t’attends quoi ? (il y avait encore trop de rage contenue dans sa voix) Que moi je le fasse ? Sauf que je le ferai, contrairement à toi. »

Alors frappe-moi, t’es bonne qu’à ça.
Mais qu’est-ce que t’es bonne à ça.


WOW:
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeDim 4 Aoû - 11:42

Elle aurait dû lui péter le nez. Lui refaire l’intégralité du portrait pièce par pièce façon art contemporain. Sa mère l’aurait remerciée. La société dans son ensemble l’aurait remerciée.
Avast regretta bien assez vite d’avoir épargné la belle gueule de son prisonnier. Les montagnes russes continuaient, sans mauvais jeu de mot. Ses altercations avec Casus n’étaient rien d’autre que de grandes parties de ping-pong avec une grenade dégoupillée comme balle et un hachoir en guise de raquette.
Chaud, froid, chaud, froid.

Elle aurait dû se douter que la riposte allait être à la mesure de l’attaque. Vu le record de secondes durant lequel il n’avait pas réagi, elle lui avait au moins fait un combo triple-kill, là. Il l'avait rarement regardée aussi mal. Ça lui restait visiblement en travers de la gorge.
Et donc, qu’elle ait baissé sa garde un poil trop bas ou que Casus soit tout simplement trop énervé pour qu’elle l’arrête, la jeune femme ne put l’empêcher de l’éclater contre le mur. Cette fois, ce fut vraiment douloureux. Elle ressentit le choc dans tous ses os et verrouilla sa mâchoire pour ravaler une exclamation. Elle se serait étouffée avec sa fierté si ça avait pu l’empêcher d’émettre le moindre son. Mais elle ne put retenir un sifflement de douleur dû à la pression de son agresseur sur ses poignets.
Si un regard avait pu tuer, le russe aurait immédiatement succombé d’un foudroyant arrêt cardiaque. Le ressac n’avait pas duré une minute, et Ava était à nouveau folle de rage. Chaud, froid.
Chaud.

Si la brune s’appliqua à ne pas réagir à la pression de son corps sur le sien, le souffle de Casus sur sa peau ne lui en donna pas moins des envies de le mordre jusqu’au sang. Et si elle ne lui donna pas instantanément un deuxième coup de tête, ce fut parce que son crâne l’élançait toujours depuis sa dernière connerie.
Ce qui ne l’empêcha pas de ressentir une bouffée d’intense satisfaction, comme chaque fois qu’elle manquait lui faire perdre son sang-froid. Arracher ce sourire narquois de son visage à coups de griffes était l’une des expériences les plus gratifiantes disponibles sur le marché à ce jour.
Intense, mais brève, la satisfaction.

« Ben vas-y, t’attends quoi ? Que moi je le fasse ? Sauf que je le ferai, contrairement à toi. »

La flic retint un éclat de rire inapproprié. Le stress. Son premier réflexe avait été de tester la prise du jeune homme sur ses mains et le fait qu’elle n’ait même pas pu bouger d’un pouce n’augurait rien de bon. Le stress et la rage. Elle détestait constater qu’il avait l’avantage physique. Pas plus que lui, elle ne supportait les blocages et l’impuissance. Elle força contre sa poigne, juste assez pour que la moindre faiblesse de sa part lui permette de se dégager et lui mettre une main dans la figure. Ca allait la fatiguer rapidement mais tant pis.
L’espace d’un quart de seconde, elle se demanda quelle partie de son combo précédent l’avait mis de si mauvaise humeur.

« Pas facile, sans les mains, trésor. Je sais que tu es très fort et tout ça mais quand même. » Répliqua-t-elle avec une colère glaciale dans la voix.

Ava se donnait l’air bien plus serein qu’elle ne l’était en réalité. Parce que là, elle n’appréciait pas du tout la position dans laquelle il la mettait.
Et parce qu’elle détestait ne rien pouvoir y faire et que n’importe quelle provocation était mieux que rien du tout, elle accentua la pression contre son bassin d’un mouvement des hanches. Vu l’espace entre eux réduit à néant, ce n’était pas bien difficile et il ne pouvait pas ne pas s’en apercevoir. Tout ça pour signifier qu’il pouvait grogner et montrer les crocs, elle n’avait pas peur de lui.
Et toi, t’attends quoi ?
Ah oui, je t’enfermerais dans ce trou pour les dix prochaines années.

Ce n’était pas parce que son petit manège ne lui faisait pas grand-chose qu’elle n’allait pas s’octroyer le droit de jouer avec les mêmes armes. Pour Ava, tous les coups étaient permis et ça faisait un moment qu’ils avaient dépassé le stade de s’offusquer devant telle ou telle pratique déloyale. Alors elle n’allait pas se gêner. Il était énervé, elle aussi.
Il la rabaissait à son niveau, c’était comme ça.
Pour faire les choses dans les règles, elle balança une vacherie supplémentaire :

« Mais je cherchais un moyen de contourner parce que. Tu vois. Pas assez grand, brun, lugubre, psychopathe pour moi. » C’était quoi les autres adjectifs qu’il aimait employer, déjà ? « J’ai déjà un planning super serré dédié à mon boss, tout ça. »

Puisqu’elle était la chienne au Grand Méchant Loup, c’était bien ça, non, à peu près ? Salopard.
Ava cilla. S’il pouvait finir par s’écarter, maintenant, ce serait pas mal. On savait jamais hein, elle aurait pu finir par apprécier ça et le garder en cellule ad vitam eternam.

« By the way, la porte est ouverte. Où est passé ton sens des priorités ? »

Tout ça lui inspirait surtout qu’il était fucking plus grand qu’elle et qu’elle allait devoir augmenter l’épaisseur de ses semelles.
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MessageSujet: lol c lon mdr    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeDim 11 Aoû - 3:50

La force qu’elle mettait dans ses bras, il la lui renvoyait au double ; ça allait lui faire mal à lui aussi, mais il aurait déjà fallu qu’il remette son cerveau à l’endroit pour réfléchir à autre chose que son joli petit minois qu’il avait envie de défoncer.
C’était fou comme la colère pouvait rendre froid à en poser des gestes regrettables. Il s’était juré à de multiples reprises d’arrêter de marcher aux coups de sang, mais quand on tapait juste on tapait juste, c’était pas sa faute ; s’assommer de remontrances, ça marchait qu’une fois le mal fait. Oops, comme on dit, mince alors je ferai mieux la prochaine fois.

La putain de blague. Il apprenait que dalle, cette nuit, elle avait réussi à l’avoir trois fois. Ça pour taper bien, elle tapait bien, la salope. Direct dans les guts.
Pas une troisième. Dire que c’était même pas son égo, qui était en jeu.

« Pas facile, sans les mains, trésor. Je sais que tu es très fort et tout ça mais quand même. »

La colère dans sa voix et ses yeux ne fit qu’attiser la sienne. C’était tout de suite moins drôle d’être celui qu’on cloue au sol et qu’on menotte, hein ? A jouer la plus forte et rouler des droites à la moindre occasion, elle avait dû oublier ce que ça faisait de s’en prendre une. De sentir qu’on a pas l’avantage et qu’on peut se faire sauter à tout instant – sans mauvais jeu de mots, il était pas ce genre de salopard.
Il le regretta vaguement quand la pression de ses hanches lui fit serrer les dents. Elle avait ça pour elle qu’elle était bornée à l’excès et capable de s’enfoncer juste pour avoir le dernier mot. Great, et s’il avait été ce genre de type, hein ?

Il s’en serait pas sorti indemne, mais elle non plus. Et quitte à parier, il aurait mis sa main à couper qu’elle l’aurait regretté plus que lui. Ça fait un mal de chien de se faire arracher sa dignité et son emprise sur soi-même ; il en savait quelque chose, dans un autre registre.

Alors cogne, cogne, ça te sauvera pas toujours. On l’apprend à nos dépends.

« Mais je cherchais un moyen de contourner parce que. Tu vois. Pas assez grand, brun, lugubre, psychopathe pour moi. J’ai déjà un planning super serré dédié à mon boss, tout ça. »

Un rire méprisant lui échappa. Ouais, son boss, celui qu’elle adorait tellement qu’elle était prête à fermer les yeux sur la partie « psychopathe » en question – à moins que ce soit vraiment ça qui l’excite, qui était-il pour juger. Cuir, fouet et menotte, hein ? Vu la gueule qu’elle tirait, pas besoin de se demander qui attachait l’autre.
Peut-être qu’il s’occupait mal de son toutou et qu’elle était en manque. Il aurait fallu quelqu’un pour lui souffler l’idée de la sortir plus souvent.  Fallait vraiment s’ennuyer, pour vouloir culbuter une armée de prisonniers.

« By the way, la porte est ouverte. Où est passé ton sens des priorités ? »

Il lui sourit, avec la même bienveillance qu’un chien de combat.

« Wow, je me demande la faute à qui elle est ouverte, tiens ; et ton sens des priorités à toi, il est passé où ? »

Il aurait dû être flatté qu’elle risque sa sécurité pour lui en foutre une personnellement, mais il était pas trop d’humeur à ça. Sûrement la faute aux coups de pieds et de poings dans le tunnel, aux cris dont elle lui rabattait les oreilles et aux ultimatums dont il avait rien à faire.
Elle se plaisait ici, tant mieux pour elle. Lui pas –  on peut pas tous s’épanouir entre les mains d’un taré, chérie.

Il lui serra les poignets encore plus fort, se colla à elle plus encore.

« J’adorerais t’entendre crier à l’aide. Je m’en prendrais une rien que pour ça. »

Et puis en une fraction de secondes il était déjà près de la porte, le souffle court et la poitrine brûlante d’indignation. Il mentait pas ; il serait resté juste pour l’obliger à crier. A appeler ses collègues. A avouer tout haut que parfois on est impuissant et on y peut rien. Il se serait pas donné la peine pour un autre, mais il avait un compte à régler avec Avast.

Roman dut analyser très vite la situation, parce que sitôt hors de la cage la tigresse allait sûrement bondir sur lui pour lui faire manger ses dents. Allez, à combien le risque que ses collègues soient assez sobres et éveillés pour le coffrer s’il mettait un pied dans la salle ? A combien le risque qu’elle le rattrape avant qu’il ait pu atteindre la sortie ? Il jouait serré.

Tough luck, mais il avait une autre carte dans sa manche.

Le pauvre mec endormi sur sa chaise dut se demander ce qu’il se passait en le voyant débouler comme s’il avait le diable aux trousses ; il lui adressa un signe moqueur de la main et sans attendre, abattit son poing sur un interrupteur.
Le courant grilla dans une flopée d’étincelles qui le surprit ; peut-être bien que sa colère influençait son pouvoir, il avait pas trop le temps de penser à ça s’il voulait sortir de là sans menottes ni flic attaché au pied. Avec un peu de chance, la panne allait durer assez longtemps pour faire beugler les autres prisonniers.

Allez, cours, chaton.
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MessageSujet: Re: « One of these cocktails will be a molotov » ▬ Avast!    « One of these cocktails will be a molotov »  ▬ Avast! I_icon_minitimeJeu 29 Aoû - 17:39

La force que Casus exerçait sur ses poignets ne faiblit pas, et il ne recula pas, refusa de lui laisser le moindre pouce de terrain. Il poussa même l’insulte jusqu’à lui retourner un sourire – lequel, ne faisant qu’un tour, le sang d’Ava lui ordonna d’arracher à coups de dents. La lucidité très relative de la brune commença à foutre le camp et la fureur à monter dans sa gorge. Elle l’incendia du regard, l’écorcha sur place, lèvres serrées sur des crocs qui ne demandaient qu’à mordre.
Lâche. Moi.

« Wow, je me demande la faute à qui elle est ouverte, tiens ; et ton sens des priorités à toi, il est passé où ? » La colère dans sa voix, loin de l’apaiser cette fois, ne fit qu’empirer les choses.

Getting personal here, right.
Quelque part, c’était prévisible. A force de se croire invulnérable et de ne pas réfléchir aux conséquences. D’avoir l’habitude de leur passer à travers, aux conséquences. Sauf que ce n’était ni la première fois, ni même la deuxième, qu’il lui damait le pion ce soir-là.
Et quelque part, insidieusement, ses paroles ripaient sur les nerfs d’Ava comme un couteau mal aiguisé sur de l’os.
Elle lui aurait envoyé son genou dans le ventre, déboîté les genoux, les couilles puisqu’apparemment il aimait ça, mais putain il était trop près. Putain.
Elle en aurait hurlé. Pas de doute que ça lui aurait fait plaisir.
Ses dents restèrent verrouillées.

« J’adorerais t’entendre crier à l’aide. Je m’en prendrais une rien que pour ça. »

Le mercure de la jauge de patience d’Ava transperça le verre d’un coup sec, grillant le feu rouge et écrasant deux-trois piétons au passage. La faute à ses mots, à son putain de sourire, à la pression intensifiée sur ses poignets ou à celle contre ses hanches ? Il n’avait pas craché son dernier mot que la jeune femme donna un coup de pied dans le mur et rua violemment contre sa poigne. Elle l’aurait tué pour ça.
Elle lui aurait arraché le visage, sérieusement. La langue. N’importe quoi à sa portée.
Mais le russe était déjà loin.
Hors d’haleine et folle de rage, Avast reprit son équilibre en s’appuyant d’une main contre le mur qu’il l’avait laissé quitter. Une brève pause de Casus à la porte de sa cellule leur donna l’occasion d’échanger le regard le plus fou d’amour qu’il eut été reporté de mémoire d’homme. Etonnant que ni l’un ni l’autre n’en soit mort sur le coup.
Ou une pauvre victime collatérale.
Ou les murs du commissariat.
A ce sujet, justement…

Le jeune homme brûla la politesse à Ava avant qu’elle ait pu récupérer suffisamment de souffle pour se remettre à hurler. La brune éructa une insulte et s’étouffa dessus. Elle avait les jambes tremblantes de fureur, pas prêtes à piquer un sprint du tout. Il l’avait eue, ce salopard.
Un million d’injures particulièrement sales en tout un tas de langues traversèrent l’esprit de la jeune femme.
Puis toutes les lumières s’éteignirent.
Les éclats de voix à l’étage lui parvinrent comme à travers une épaisse couche d’ouate. Son cœur battait à ses oreilles sans ralentir, ses jambes n’arrêtaient pas de trembler, elle avait les poumons en feu et tout ça ne faisait qu’exacerber le reste. Tout le reste. Elle fixa l’obscurité un bon moment, respirant la rage à pleins poumons, la brûlure dans les reins qui ne partait pas et n’était pas due au béton, tandis que ses collègues à l’étage se remettaient de tout ce bordel.

Puis son poing frappa le mur. Une fois. Deux fois.
La troisième, elle se retourna avec un hurlement et encastra ses phalanges dans le béton.

Quand son second descendit prudemment l’escalier dix minutes plus tard – dans le vague espoir de la ramener à Crimson – Ava était encore en train de hurler et de démolir la cellule à coups de bottes.

Oh la prochaine fois, elle allait lui passer à travers. Et s’assurer qu’il ne s’en remettre pas de sitôt.
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