« Un arc-en-ciel, deux arcs-en ciel, trois arcs-en ciel, quatre poneys rouges...J'ai la tête qui tourneuh ! Un chat qui vole, deux chats qui planent, trois chats qui creusent, quatre plumes d'autruches...J'ai envie de vomi...r. Oh, pouf ! Trois meubles qui tombent... »

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Dans un matin des plus simples et des plus beaux, l'heure du réveil sonnait pour ma petite personne. Il était temps pour moi de me lever, d'aller manger un bout, de faire quelques pompes, d'aller remanger pour finir par passer un coup de serpillière sur le meuble proche de la porte d'entrée, puis remarquer que la poussière ne pouvait se poser dessus. Bon, je n'avais que des céréales étranges qui semblaient avoir perdu de leur couleur. Tant pis, c'était de la bouffe.

Vidant alors le paquet dans un bol, je gobai la moitié du récipient puis effectuai des pompes contre le mur, des « pompes belges ». Oui, je n'avais pas trop envie d'en faire de véritables. Suite à cela, je sentis comme un léger maux de crâne, bien que finis la nourriture. Ne gâchons pas, sérieusement. Cette fois-ci, ma tête tourna réellement. Mon esprit se floutait. J'avais perdu concept des trois dimensions pour ne visualiser que des images 2D.

Oubliant alors totalement la dernière étape que je souhaitais faire, je m'en allai dehors afin de prendre l'air. Cependant, ce n'était sûrement pas la meilleure idée à prendre. Ma démarche n'était même plus droite, j'étais saoul ? Impossible. Je n'avais pas consommé d'alcool, ou même de choses permettant aux mêmes fins. Malgré tout, je me sentais bien, comme si je vivais. Mais je n'étais pas cette sensation...Étrange n'est-ce pas ?

Atterrissant alors dans un endroit appelé bar, je pensais y prendre de l'eau afin d'apaiser la situation. Manque de pot, cela passa mal et je fus amené à prendre un verre ou deux d'un liquide dont le nom m'est passé par la tête. Rapidement, je fus expulsé de cet endroit. Sachant alors que ça allait finir dans une situation dérangeante, grâce au peu de lucidité qu'il me restait, je pris un cachet pour tenter de calmer un mal de tête. Étrangement, c'était bon. Je n'avais plus mal, mais je ne ressentais plus grand chose non plus.

Marchant de ci de là, la journée passa à une vitesse époustouflante, si bien que l'on était déjà l'après-midi. Pourtant, mon état était toujours le même. C'était alors que j'avançais vers ce qui semblait une ouverture. Ma tête tournait, j'avais envie de dégueuler, je voyais des chats et des arcs-en ciel...Bref, c'était à ce moment là que ma situation s'aggrava de façon tragique. J'avais mis les pieds dans un magasin d'électroniques pour tomber à la renverse sur la première étagère d'articles, s'échouant elle aussi emportant deux de ses amis.

Ma respiration était forte, mais je n'avais plus la force de me lever après avoir si bien chuté. Même si je savais que j'avais posé problème, je ne pouvais rien faire pour le moment. Le médicament agissait, et avait presque fini d'agir, mon état second s'était presque enlevé, mais il était déjà trop tard.

« Je...Dodo. »

Ah la la, quelle puissance. Pour finir saoul par son propre petit-déjeuné, et dans un jeu vidéo, je ne savais même pas que c'était faisable. La lucidité me revenait peu à peu, mais ce n'était qu'une faible illusion pour me dire que la vie n'était pas aussi différente que celle de la normale, avant d'entrer à Euphemia en somme. Malgré tout, je me forçais à me réveiller, me rappelant tout juste de l'énorme connerie que j'avais faite. Mon esprit restait flou, mais après les premières paroles de la demoiselle qui semblait gérer le magasin, d'instinct, ou plutôt par obligation, je me levai tout en tenant ma tête pour y calmer la douleur.

Et puis, en une fraction de seconde, je vins à oublier la moitié de mes actions. Étais-je saoul, demandait-elle. Cela ne se voyait peut-être pas. J'avais juste une démarche aléatoire, une prestance inégalée, dans un sens ironique...Que cela me serve de leçon d'ailleurs, ne plus jamais manger une chose qui semble étrange...Hormis les sucreries.

Bref, tout ça pour dire que je n'étais pas vraiment en forme. Me redressant donc difficilement, certes de manière extrêmement élégante aussi, mon envie de vomir remonta d'un coup, m’empêchant de parler un bout de temps, vu que je devais couvrir ma bouche pour ne pas tout rejeter. Reprenant un air convenable, je vins à me rappeler de ses paroles, ou du moins tenter de me souvenir. Appeler les secours... ? QUI EN A BESOIN D'EUX ! Ahem. Vieille réaction de mon temps délinquant, il ne fallait pas prendre en compte cette avis mental. Mais...Les formalités ? What...

Revenant à moi, perdant l'état second que m'avait procuré des céréales...Des céréales quoi. Comment je pouvais être saoul en bouffant mon petit-déjeuné !? Étais-si faible mentalement ? Bref. En tout cas, j'avais de gros problèmes. Non, ce n'était pas du type gros rocher barrant la route, mais plutôt du type financier. J'avais juste détruit trois armoires pleines de machines inconnues à mon actif. Réalisant alors cela, je ne pouvais que cacher mon visage derrière ma main droite avant de me prendre pour invisible-man. Tentant alors de m'éclipser en secret, je perdis l'équilibre pour y retrouver tête la première sur le sol.

Je ne pouvais plus fuir mes responsabilités. Me relevant une nouvelle fois avec une tête larmoyante, je répondis enfin après toutes mes actions comiques, qui n'avaient au début pas ce but là.

« Je...Je...Je... »

Magnifique réponse de ma part, puis je partis me cacher sous l'un des meubles qui était resté couché avec ses deux amis. Fermant alors les yeux, je ne pouvais que marmonner cette phrase qui était plus que vérifiée.

« Elle m'a pas vu...Elle m'a pas vu... »

Frappant alors ma tête contre le sol en voyant mon idiotie, je refis face à elle avec une honte qui ne m'avait pas pris depuis longtemps. Après un large soupir, je lui devais des explications.

« Les secours seront inutiles...Sinon, je suis extrêmement désolé pour tout ce foutoir...Je n'aime pas du tout boire en vrai, mais c'est mon petit-déjeuné...Ouais, c'est lui qui m'a rendu saoul. Ces fourbes de céréales... »

Ah, j'ai dit quelque chose d'étrange ? Elle me croit pas ? Pourquoi ? J'ai pourtant uniquement révélé la vérité. Oh, ma lucidité m'est revenu entièrement. Esquissant un sourire satisfait, je tournais sur le sol avant de me rendre compte que la demoiselle était parti vérifier mes propos. Comme si je mentais, pff. Voilà, elle ne put qu'admettre que c'était possible ! Et voilà, bim ! Ahem. En tout cas, elle m'avait fait une remarque sur ma bêtise...C'est vrai ça, combien j'en avais mangé pour être dans un tel état...Suite à cela, je répondis à moi-même...

« J'en ai mangé une bonne dizaine...Non, une centaine... ? Disons que c'était assez pour remplir un bol entier, oui c'est ça... En tout cas, je sais que j'ai vidé le sachet, héhé ! D'ailleurs, ça me paraissait étrange, la couleur avait quelque peu changée... »

Alors que j'étais encore en pleine réflexion sur mon être, elle vint par la suite m'aider à me relever tout en prenant soin de ne pas abîmer encore plus ce qui était déjà détruit. Bon, ma fierté était tout de même piétinée, mais j'avais ce que je méritais. Cela m'apprendra à bouffer tout ce me passe par la main...Bien que je ne changerai pas pour autant. Bref, ceci étant fait, il me restait plus qu'à m'excuser et à part...J'avais oublié. Je ne pouvais m'en aller après une telle chute. Les formalités, tout ça...C'était comme le monde réel, en plus chiant. Je devais sûrement quitter cet esprit idiot un moment. Suite à un soupir, comme si je possédais une personnalité bipolaire, je fis preuve d'un sérieux indéniable qui se reflétait déjà sur l'atmosphère qui dansait autour de moi.

« Désolé. Je n'aurai pas dû sortir. Et pour tout dire, je ne pense même pas avoir assez d'argent pour finir le mois, sincèrement désolé. D'un autre côté, je pourrais faire n'importe quoi pour réparer cette erreur plus grosse que tout. Moi, Shaporo, en jure solennellement que je remplirais les conditions pour régler cette dette. »

Habitude d'autrefois, je me penchais en avant pour y certifier mon honnêteté et mon regret. Panse les plaies avant qu'il ne soit trop tard. J'avais l'habitude de penser cela dans le temps. Maintenant, je préfère cent fois mieux l'autre proverbe, mieux vaut prévenir que guérir. Mais pour le moment, il fallait agir. Tout était dans le désordre.

« On pourra éventuellement remettre les formalités un peu plus tard ? Le bazar que j'ai créé est toujours présent...Cela pourrait certainement perturber les passant et...Vous voyez ce que je veux dire n'est-ce pas ? Je vais aider. »

Commençant par prendre un matériel détruit au sol, ma peine se faisait plus grande. Tirant une expression pitoyable, j'en vins à rapidement relever les meubles pour y poser, en attendant de trouver un meilleur endroit, les objets ayant perdu de leur éclat. Quand j'y repense, mon état second et ce moment là...Je n'avais pas l'air de quelqu'un ayant perdu la lucidité. Franchement, c'était tellement digne de moi...Ou du moins, du moi d'Euphemia.