✗ On a tous un passé :

Will était fils unique. Étant le fruit de deux jeunes gens à fond dans les affaires, il fut totalement délaissé par ses parents durant son enfance. Il grandit principalement avec sa nounou, seul personne qu'il pouvait estimer comme sa vraie famille. Pourtant il la haïssait. Ce n'était pas sa mère, et ce petit détail suffisait pour faire de cette femme son souffre douleur. Il enchaînait les caprices et les pleurs, allant se plaindre au téléphone à ses parents jusqu'à ce qu'il décide de la renvoyer et en embauche une autre. Le téléphone... C'était toujours la même chose. Ils faisaient semblant de l'écouter, lui promettaient de lui offrir un jouet qu'il désirait et qu'ils rentreraient bientôt. Il s'endormait le soir le sourire aux lèvres, et était réveillé le matin par sa nouvelle nounou. Il avait toujours eu son cadeau, pour le reste, il trouvait simplement une note sur le frigo pleine d'excuses et une grande maison vide.
En grandissant, il reporta sa haine sur ses camarades de classe. Il les martyrisait, aussi bien physiquement que mentalement. Ses parents n'étaient présents que rarement, et se contentaient d'étouffer les histoires qui circulaient autour de leur fils, payant le silence des autres de leur poche parfois. Il ne laisserait tout de même le comportement du petit Will porter atteinte à leur fierté... Et c'est ce qu'il fit pourtant. Il cassa le bras d'un de ses camarades, et cette fois les amadouer avec de beaux billets verts ne suffit pas. Ils furent obligés de l'envoyer dans une école privée, très à cheval sur la discipline. Les résultats furent là. Les notes du jeune garçon et son comportement s'améliorèrent, sans lui ôter cet arrière-goût amer au fond de la gorge.
Wilfried poursuivit ses études et devint photographe. Observer la nature, attendre le bon moment pour capturer sa beauté... Ça devait être la seule chose qui lui permettait d'oublier quelques instants sa douleur, même si au fond elle ne l'avait jamais quittée.

✗ Ton arrivée à Euphemia et ta réaction :

Il n'avait lu le message qu'une fois. Ce genre de chance, on n'en a qu'une. Depuis le temps qu'il rêvait de quitter ce monde pourri... De toute façon, qui s’inquiéterait de son absence? Son patron peut-être, et encore... Un nouveau départ, c'est tout ce dont il avait besoin.
Il avait admiré le paysage quelques instants avant de s'avancer vers la mairie. Il avait griffonné les deux trois informations nécessaires sur son formulaire avant de choisir Holy Sword, sans vraiment y prêter un grand intérêt. Tant qu'il pouvait avoir un appareil dans les mains, tout irait bien.