Évidemment qu'ils sont biens, tes ch'veux. Mais ils sont encore mieux quand tu es dans TON corps. Et pour le coup, t'es tellement accaparée par le compliment et la recherche d'une façon de récupérer ton "bien" que tu vois à peine la petite brune plantée sous ton nez. Oui, ouais, y a pas à tortiller du cul, ok, c'est cool, c'est mignon. Ah c'est à lui, ça ? Enfin...A elle en l'occurrence. Du coup, tu sais pas trop comment le qualifier. Tu te sens juste terriblement mal dans un physique qui n'est pas le tien. Et un peu trop petite aussi. Il est où ton mètre soixante-quinze ?

« J'aimerais bien récupérer le mien aussi, surtout que je me sens un peu trop petite, là tout de suite maintenant. Enfin... Sans vouloir te vexer, hein ! »

Gentille petite Loli que tu es. Et c'est sans un regard en plus vers lui (elle), -pas parce que t'en as rien à foutre, plutôt parce que t'as les jetons et que t'es perturbée, que tu vas vers ton propre corps pour tripoter ton visage, avant de grimacer, les larmes aux yeux, vu que t'es prise d'une violente envie de pleurer. Ce que tu fais.

« On peut toujours... se séparer en groupe de deux pour essayer de les trouver ? JE VEUX MON COOOOOOOOOOOOORPS. »

Ne pas l'étriper, surtout ne pas l'étriper. Tu serres les poings encore et encore, tu détestais qu'on te rabâche que tu étais petit. Certes, tu n'étais pas bien grand, mais tu n'étais pas un nain non plus. Tu étais sans doute, d'ailleurs, le plus vieux de la bande, alors qu'ils ne critiquent pas ta TAILLE. Te voilà en train de pester, de lâcher des jurons alors que tu croises les bras. Réfléchir, rester calme, keep cool, zen. Trouver l'autre abrutis qui vous a mit dans cet état, c'était ton objectif premier. Tu écoutes les gens, chacun leur tours, exposer leur idées... Et voilà que l'autre qui s'accapare ton corps chiale en proposant de se séparer en deux groupes. Ne pas lui foutre de la claque, ne pas abîmer ton visage.

« Se séparer c'est pas une bonne idée, pour récupérer nos corps d'origines, j'pense qu'il faut pas qu'on soit éloigner. »

Ce n'était qu'une idée comme une autre, mon dieu que ta voix t'agaçais. Tu suis du regard la fille aux cheveux bonbons qui s'arrête à un stand, autant la suivre, peut-être avait elle une idée.

« Autant continuer d'avancer, on tombera forcément sur quelque chose... A priori. »

C'est beau d'espérer.