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† Svéa & Sen †

Cela faisait quelques heures a peine, j’avais des difficultés à comprendre et croire ce qui arrivait actuellement, j’étais dans un nouveau monde, dans un autre univers … Non j’avais mis un casque, et j’avais pénétré dans un univers virtuel… ce n’était qu’un rêve, qu’une utopie, j’allais me réveiller probablement… mais voilà, en attendant j’étais là assise dans l’herbe juste à la sortie du tunnel qui joint l’île central, la mairie je crois, et l’île sur laquelle on m’avait dirigé. Je n’osais pas bouger, ni prendre appui sur mes frêles et fragiles jambes qui n’avaient plus fonctionnées depuis tants d’années… alors qu’il y a quelques minutes à peine elle se tenait sur ses gambettes tremblantes et hésitantes, le temps de traverser le tunnel et d’arriver là, et mes efforts d’un coup s’étaient évanouis.
J’étais assise dans l’herbe fraiche, un brise caressant mes joues, et je regardais mes mains, tremblante, perdue dans ce nouveau lieu, perdue dans mes pensées, j’étais où ? J’étais guérie ? Je ne savais plus rien, toutes ces annonces de ma mort prochaine par les médecins, et la dégradation de mon état progressif, la perte de l’usage de mes jambes, l’impossibilité de prononcer quelques sons que ce soit de ma petite voix cristalline, j’étais sauvée ? Dans ce monde virtuel ? Mais… j’allais devoir tout réapprendre aussi non ? J’avais peur, mes yeux emplis de larme, et la tête commençant à me faire souffrir de toutes ces pensées, ces questions compliquées, alors je me laissais aller, en silence, le son de ma voix ne se décidant pas a sortir encore, je pleurais en silence dans mes mains qui se trempais de mes larmes chaudes et salées. Ces sensations étaient si réelles en plus ! et mes parents ?...

J’étais bien trop perdue dans mes pensées, dans mes pleurs, que je n’entendis pas tout de suite que quelqu’un était là, juste à côté et prêt à m’aborder…

❝ Une arrivée mouvementée ❞

Est-ce un rêve ?

Un sms ? J'en avais reçu un il y a quelque temps. Mon téléphone portable avait vibré sur la table de cheveu, à l’hôpital. Mon frère avait disparu depuis un mois et, ce jour-là, j'ai eu l'espoir d'avoir de ses nouvelles. C'était tellement rare que je reçoive un sms que je sonnai directement l'infirmière pour qu'elle me l'apporte. Mais je fus très déçue, c'était juste un spam, un message inutile que des entreprises envoient en masse pour se faire de la publicité. Je demandai à l'infirmière de répondre "oui" au message, pour m'amuser, et je me rendormis.

Quelques jours plus tard, je reçus un jeu vidéo par la poste. C'était le même jeu que mon frère avait utilisé et où il était désormais coincé. Je ne savais pas pourquoi il était là, ni comment l'utiliser. Mais une chose était sure, je n'allais pas rater cette opportunité de retrouver mon grand frère. Sans appeler l'infirmière, je me glissai hors de mon lit et je rampai jusqu'au carton. Je l'ouvris, avec quelques difficultés, et j'en sortis immédiatement un casque type moto que je mis sur ma tête. Une image m'apparut et je me laissai tranquillement tomber au sol, fascinée par cette machine.

Je créai un avatar bien à moi mais à mon image. Je voulais qu'il me ressemble pour que mon frère me reconnaisse. Et en pseudo, je choisis Svéa, le nom de ma jolie petite chatte que je n'avais pas vu depuis longtemps. Et quand tout fut terminé, un grand flash apparu et je perdis connaissance.

Lorsque je me réveillai, j'étais allongée sur le sol, dans un immense champ. Et tout de suite, je suis impressionnée par la facilité avec laquelle je pouvais respirer. L'air était si frais, si bon, je voulais en remplir mes poumons jusqu'à éclatement. Et puis je me levai, avec une facilité déconcertante et je m'observai : je ressemblais à une jolie fille et surtout je n'étais plus aussi maigre qu'avant. Mes pieds étaient nus et je pouvais sentir le vent sur eux. C'était vraiment incroyable, j'avais perdu tous mes sens depuis longtemps et là, je me sentais revivre.

J'en criai de joie, j'avais envie de courir, de sauter, de faire tout ce que je ne pouvais pas faire dans le monde réel. Et c'est à ce moment-là que j'entendis un petit gémissement. Quelqu'un était proche de moi et pleurait.
Je m'approchai alors doucement de l'endroit d'où venait ce bruit et je vis une jeune fille, assise par terre, seule au milieu du champ. Que faisait-elle là ? Elle était perdue ? Si oui, elle ne pouvait pas compter sur moi, j'étais aussi perdue qu'elle.

Mais comme cette jeune fille m'attristait - et que j'ai horreur des gens déprimés - je lui adressai gentiment la parole :

▬ Salut, dis... Pourquoi tu pleures ? Tu es perdue ?

Je m'approchais d'elle et délicatement je vins me coller à son dos, puis je frottai ma tête contre la sienne. Elle était vraiment mignonne et elle sentait bon, c'était dommage qu'elle ne soit pas heureuse. Par ma présence, je comptais bien la consoler !

To be continued ...

C’était une fille, qui c’était approchée de moi et c’est en entendant sa voix que je m’arrêtais de sangloter et que je la regardais mes yeux remplis de larmes et mes joues noyées. Elle avait de long cheveux argentés et de beaux yeux bleus et elle me demandait pourquoi je pleurais d’une vois si douce et si agréable, c’était rassurant de l’entendre. J’étais perdue, oui…
Elle s’approcha se me câlina dans mon dos frottant sa tête contre la mienne, et il n’en fallu pas plus pour que je me remette à pleurer en silence… et si je n’arrivais pas à lui répondre, si je n’avais pas retrouvé ma voix ici ? c’était tellement affligeant pour moi, un tiraillement, une crainte, et une perte totale de confiance en moi et de volonté alors je me laissais encore aller, me tournant de son côté pour l’enlacer, c’était la première personne que je croisais qui semblait se soucier de moi, et qui était agréable comme ça, dans ce monde où je n’avais croisé personne encore… Sa présence, c’était si doux … la chaleur de son corps, c’était un peu apaisant… je me laissais pleurer sur son épaule encore quelques instants avant de me calmer doucement et de me frotter mes yeux de rubis encore plus rougis par les larmes et d’entrouvrir la bouche pour essayer de parler.

-…

Pas un mot, a peine un bruit étouffé, ma voix avait du mal… encore… je soupirais, je sentais les larmes remonter, je fermais les yeux secouais la tête pour me reprendre et me les ressuyais d’un passage du bras avant de regarder a nouveau la jeune fille qui était là.

-je… ! oui… per-…due

J’avais réussi ! Ce n’était pas grand-chose, juste quelques mots, quelques bruits prononcés tout bas comme je le pouvais, mais j’avais réussi à parler quand même ! et à lui répondre… surtout. Je voulais lui en dire plus, il le fallait ! Je repris mon souffle, j’avalais ma salive bruyamment et je repris encore étouffé dans un murmure faiblard.

-ma-lade… peux pas….. peur … marcher.

Et je me souviens que j’ai pris un pseudo, que j’étais dans un jeu, et… mon pseudo, j’avais choisi un pseudo… Sen ? oui c’est ça ! il fallait que je me présente, je mets mes mains sur mon torse pour montrer que je parle de moi et je le dis, me présente.

-Sen, je… Sen

Je faisais décidément beaucoup d’efforts aujourd’hui… entre avoir réussi a marcher une fois, et réessayer de parler comme avant, alors que j’étais presque muette dans le monde réel, c’était presque surhumain pour moi, j’espérais seulement qu’elle allait me comprendre, et m’aider… si elle pouvait.

Elle continua de pleurer malgré mes câlins, mais je ne dis rien. J'attendis qu'elle se calme car dans son état actuel, elle ne pouvait pas me répondre. Et quand enfin elle sécha ses larmes et prononça quelques mots, j'eus du mal à la comprendre. Elle était perdue, elle avait du mal à parler et elle avait peur de marcher parce qu'elle était malade. Malade... Ce mot résonna en moi comme un coup de maçon. Moi aussi j'étais malade, allongée à vie dans mon lit d'hôpital et condamnée à voir les aller et venues incessantes des médecins qui ne trouvaient rien pour me soigner.

Cette vision me fit brouiller du noir quelques instants. Je m'assis à côté de Sen et je fixai l'herbe d'un regard vide. Mes parents, que pensaient-ils de ce que j'avais fait ? Avaient-ils trouvé mon acte courageux ? Ou s'étaient-ils pendus pour avoir perdu leurs deux uniques enfants ? Je me rendais compte que j'avais agis trop vite, en ne pensant qu'à moi et j'avais surement fait du mal à mes parents.

Je me retenais de pleurer à mon tour et pour l'éviter, pour rester forte devant une jeune fille qui avait besoin de moi, je relevais la tête et lui dis :

▬ Moi aussi je suis malade. Je... Enfin, en vrai, dans le monde réel, je passe ma vie dans un hôpital.

Une brise vint effleurer mes épaules dévêtues et je frissonnai un instant. Nous étions proches d'une montagne enneigée et, bien que je ne l'aie pas remarqué avant, il faisait assez froid. Je me levai rapidement, m'étirai et tendis la main à Sen pour l'aider à se mettre debout. Je lui dis alors :

▬ Viens, prends ma main, tu ne risques rien. Je sais ce que c'est de n'avoir pas marché depuis longtemps. Mes vraies jambes sont atrophiées. Mais ici, c'est différent, tu peux faire tout ce que tu veux !

Je la tirai très doucement pour qu'elle prenne appui sur ses jambes par elle-même. Et j'étais là pour la soutenir, pour l'aider à faire ses premiers pas dans ce nouveau monde.

▬ Oh, je ne me suis pas présentée ! Je m’appelle... Svéa. Je suis perdue comme toi, je viens d'arriver. Mais ne t'inquiètes pas, je vais te trouver une ville où tu pourras te reposer.

To be continued ...

Je lui avait parlé et elle sembla avoir compris mes propos, avec un peu de mal, mais on s’était comprise, j’en souris alors qu’elle me répondit qu’elle était aussi malade, enfin dans le monde réel qu’elle passait sa vie à l’hôpital, mon sourire s’effaça, on avait des points communs au final. Je la vis frissonner et regarda les alentours, la montagne, l’herbe, l’air frais, moi j’aimais bien, j’appréciais cette fraicheur, c’était mieux que la chaleur et l’atmosphère si étouffante de ma chambre d’hôpital, et de mes parents tristes de me voir malade…trimant pour me payer mes soins inutiles pour une condamnée.
Elle se leva et s’étira, dans une brise, ses cheveux volaient, ça lui donnait un air d’ange alors qu’elle me tendait la main, en me disant de la prendre que je ne risquais rien et qu’elle savait ce que c’était de ne pas avoir marché depuis longtemps, elle avait ses jambes atrophiées mais ici elle pouvait faire ce qu’elle voulait. J’acquiesçais prenant sa main alors qu’elle me tirait pour m’aider à me mettre sur mes frêles jambes. Un effort surhumain pour moi, tremblotant, et hésitant sur ses jambes qui ne ressentait rien, je tombais, mais essayait de rester debout tout de même, grâce à elle, et l’appui que je me donnais sur ses bras qui me soutenaient. Elle reprit, se présentant, Svéa, et elle était aussi perdue que moi, elle venait d’arriver, mais je n’avais pas à m’inquiéter, on trouverait une ville ou se reposer. J’acquiesçais.

-Merci…

Un seul mot, c’était plus simple à prononcer ! et j’étais sur mes jambes, mais je ne les sentais toujours pas, je n’étais pas sure de pouvoir marcher… et s’il y avait eut un problème et que moi je ne retrouvais pas l’usage de mes membres ? Après tout, j’étais restée albinos, et ma maladie dégénérative y était étroitement liée… Je repris mon souffle, presque entièrement en appui sur Svéa, ma nouvelle amie, car elle était là.

-Je ne sens pas … mes jambes… un bug, c’est… possible ?

Encore difficile de parler correctement mais déjà je parlais un tout petit peu plus fort, et je prononçais plus de mots, ça allait revenir, c’était bon signe ! il fallait que je reste confiante.
Tiens il me sembla ressentir un mouvement, dans un pied, un orteil qui a eut un léger spasme, peut-être que ça revenait ? Doucement ? Peut-être que ce n’était que par intermittence que j’allais pouvoir user de mes membres. Je relâchais doucement ma prise sur la jeune fille pour me tenir seule, le plus possible, pour essayer de marcher, faire un pas, mais je tombais… décidément… Je me relevais, j’avais besoin d’aide.

-tu… resteras avec moi… dans la ville ?

Un regard un peu suppliant mais pas trop, elle avait quand même le choix, mais on avait l’air d’avoir tellement de point commun, j’espérais qu’elle accepte, pour avoir un soutient… la ressemblance, outre la maladie venait aussi de notre physique, nos cheveux et notre âge, seul les yeux et la longueur de notre coiffure nous différenciait mais on était toute les deux très jeune quand même.

Elle se leva non sans mal et tenta de faire quelques pas. Mais ces efforts furent vains, elle s'écroula par terre comme si son poids la tirait vers le sol et l'empêchait de marcher. Je l'avais lâché un instant pour regarder sa démarche. Ses genoux ne pliaient pas assez, ses chevilles n'étaient pas tournées comme il le fallait et elle ne posait pas le pied à plat au sol. Et surtout, ses pieds, ils avaient une courbure vraiment étrange, ils semblaient crispés.

Un bug ? Vu la forme de ses pieds, peut-être... Mais cela m'étonnerait vraiment. Je m'approchai d'elle pour la consoler et l'encourageai afin qu'elle ne pleure pas une nouvelle fois :

▬ Ne t'inquiètes pas, ça va venir ! J'ai mis un peu de temps pour m'habituer, moi aussi. Ce n'est pas un bug, et même si ça l'était je ne te laisserai pas tomber, d'accord ?

Je passai doucement mes mains sur ses frêles jambes et vins toucher ses pieds. Ils étaient vraiment froids et un peu enflés, cela m'inquiétait. Alors, je lui soulevai le pied, les orteils vers le ciel et je commençais à la malaxer un peu, avec les mêmes gestes que faisait mon infirmière. Elle avait le don de me redonner usage de mes jambes parce que ses gestes permettaient d'assouplir les muscles de la jambe en entier et de « réveiller » un peu les nerfs.

▬ Ça fait du bien ? Mon infirmière me faisait ça avant.

Pendant que je la massais, je regardais le paysage autour de nous. Il n'y avait personne, c'était assez effrayant. Étaient-elles seules au monde ? Où était la ville la plus proche ? Vers où ; surtout ? Tant de questions sans réponse. Cela me tracassait terriblement. Si une chose était sûre, c'est qu'on ne pouvait pas rester là. La nuit pouvait tomber à n'importe quel moment dans ce jeu et des monstres pourraient nous attaquer.

Je réfléchis un instant sans quitter Sen des yeux. J'étais sûrement à un point de départ du jeu, ça voudrait dire qu'il y a un village pas loin. A moins d'un bug, mais ça je ne pouvais pas le prévoir. Bon... Maintenant, où peut-il être ? Je me rappelai alors du carton du jeu. Sur son emballage, il y avait de multiples photos du jeu vidéo pour donner envie d'y jouer, et l'une d'entre elles montraient le menu virtuel. Il suffisait de glisser la main de haut en bas... A peine fis-je cela que cinq petits ronds apparurent devant moi. Ils correspondaient dans l'ordre à mon profil, à l'inventaire, à la création de groupe, à une carte et au bouton de déconnexion.

Je savais que le bouton de déconnexion ne marchait pas, l'information était passée plusieurs fois aux informations, à la télévision. Et pourtant, j'eus un léger espoir en appuyant sur cette touche virtuelle. Sauf que, rien ne se produit. Devant moi, un message d'erreur apparu, m'indiquant qu'il n'était pas possible de quitter le jeu actuellement. Sen regardait comme moi, elle devait avoir si mal, elle devait se sentir prise au piège.

Je regardai alors le bouton pour la carte. J'appuyai dessus et « hop » une carte gigantesque apparue. Une petite croix indiquait notre position et de petites maisons symbolisaient les villages. C'était parfait ! Il y avait un village juste à côté de nous ! D'après la rose des vents il se trouvait un peu plus au nord. Je fis immédiatement part de ma découverte à Sen :

▬ Regarde, il y a un village pas loin ! On peut y aller le temps de trouver une solution pour tes jambes. Bon... Comment te déplacer ? ...

Je réfléchis encore longuement, elle ne pouvait pas marcher et il n'y avait personne autour. Appeler à l'aide n'aurait servi à rien. Peut-être même que cela aurait été dangereux.

To be continued ...

J’étais découragée, mais il ne fallait pas que je perde confiance, au moins j’avais un soutien ! Et … ce n’était qu’un jeu vidéo après tout ? il ne fallait pas que je perde ça de vue, un jeu, un simple jeu…. Et comment j’étais dans la vraie vie, dans quel état ? Est-ce que ça s’aggravait ? Est-ce que ça allait mieux ? Mes parents qu’allaient ils penser de ce jeu… Svéa me rassurait avec ses encouragement, qu’il fallait un peu de temps, et que même si c’était un bug, il ne fallait pas laisser tomber, j’acquiesçais silencieusement à cela. Et puis je mis un peu de temps avant de sentir qu’elle me massait les pieds, je commençais a retrouver quelques sensations, des fourmillements… et ses mains qui me massaient, ça faisait du bien, elle me demanda si ça faisait du bien, précisant que son infirmière lui faisait ça aussi, je souris.

-oui ….quelques fourmillement, peut-être que… va revenir…

C’était bon espoir qui se fait là. Et elle s’arrêta, me regardant dans les yeux, elle semblait pensive après avoir regardé les alentours en me massant les pieds, et finalement elle fit apparaitre devant elle une sorte de menu transparent, l’interface du jeu, elle avait réussi, j’en avais presque oublié encore que c’était un jeu, vrai que l’interface n’était pas visible autrement et que tout le paysage était bien trompeur. J’oublié bien vite la réalité des choses… Elle essaya le bouton de déconnexion en vain… dommage, elle aurait essayé... On était coincé là… puis elle fit apparaitre la carte pour pouvoir nous situer, il fallait bien, si la nuit tombait… on ne savait pas ce qui nous attendait ici après tout, si c’était pour se faire attaquer non merci ! il fallait trouver un abris et vite. Elle me montra un village sur la carte non loin, qu’on pouvait y aller mais qu’il fallait trouver une solution pour mes jambes, je lui fis signe que c’était bon de la tête.

-je vais marcher. Avec soutient.

Un regard déterminé, je voulais le faire, je pris appuis sur Svéa et me relevais, pour tenir sur mes frêles jambes, je sentais l’appui cette fois, elles étaient là, j’avais des sensations sur presque toute la jambe et presque tout le pied, je pouvais même remuer mes orteils, ça allait aller, j’allais pouvoir avancer !

-Serait bien si on avait bâton dans inventaire pour prendre appui dessus en plus…

Mais il n’y en avait pas on venait d’arriver et l’inventaire était vide, totalement vide… mais peut-être qu’on en trouverait un sur la route ? Ça ne servait à rien d’attendre ici de toute façon, je regardais Svéa, lui fit une bise sur la joue et regarda droit devant moi, le poing en avant serré avant de pointer du doigt en face.

-Allons-y ! Merci Svéa !

L’usage de la parole presque revenu, je m’attachais vite à cette fille, en même temps je n’avais jamais eut l’occasion d‘avoir une amie, c’était ma première, j’espérais ne pas l’avoir gênée avec ma marque d’affection que je lui avais montré, suivant les pays on avait des réactions différentes à chaque choses…
On avançait doucement, mais on avançait, d’abord je trébuchais un peu, le temps de retrouver l’habitude, et finalement c’était bon, je pouvais marcher, avec un soutient moins présent et on put accélérer un peu tandis que la nuit tombait vite finalement, comme dans tout univers virtuel, les transitions nuit/ jours se faisaient en un rien de temps… c’était typique ! Ne restait plus qu’à espérer qu’on ait aucun ennui sur la route restant avant d’atteindre le village !

Je voyais Sen s'accrocher à l'espoir avec une grande ferveur. Elle était un bel exemple de courage dans une telle situation où nul ne sait comment s'en sortir. Je me glissais sous elle et la soutenais du mieux que je le pouvais. Elle marchait, doucement et avec difficulté, mais elle marchait. Je ne pouvais pas la forcer à aller plus vite. Le soleil se couchait et Dieu seul sait ce qui nous attendait la nuit dans ces contrées.

De la sueur coulait le long de mon front. Sen n'était pas vraiment lourde, elle faisait tout juste ma taille, mais j'avais du mal à la soulever parce que je n'étais pas très musclée. Elle me voyait peinée, alors elle essayait de plaisanter sur un bâton qui pourrait l'aider à marcher. L'espace d'un instant, j'y ai cru : le créateur du jeu aurait pu avoir pitié de nous et mettre un bâton dans l'inventaire. Mais non, bien sur, c'était trop facile ! Ce monstre préfère nous voir souffrir.

Malgré cela, je n'abandonnais pas et Sen non plus. Nous étions trop proches du village pour nous arrêter. Chaque pas nous rapprochait un peu plus de notre objectif.

Soudain, je sentis une grande présence magique qui m'entourait. Je lâchais Sen, incapable de résister à cette force qui m'entraîna avec elle. Lorsque je pus rouvrir les yeux, j'avais atterri au milieu d'une grande place, en plein cœur d'une ville. Les joueurs autour semblaient tout aussi étonnés que moi et d'autres apparaissaient sur la place, comme téléportés. Deux personnes, surement très puissantes, étaient en train de discuter. Cependant, mon attention était plutôt tournée vers la foule : Sen avait disparu.

The end

» Svéa.
» Svéa (terminé)
» Svéa ♣ Petite puce
» » Je vend du rêve. #JeuDeMots
» Demetri - Dans un rêve cybernétique aux confins de l'irréel.