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 On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]
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Rose Madder


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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeSam 7 Fév - 1:35

Pas grand chose, pas grand chose... Rose décida de se raccrocher à cette idée, histoire de se rassurer : parce que soigner, elle savait faire, mais s'il perdait connaissance, elle n'était plus sûre de pouvoir gérer la situation comme une grande. On aurait pu lui reprocher qu'à vingt-et-un ans (et sûrement vingt-deux depuis le temps) elle aurait quand même pu se débrouiller sans aide, mais elle n'avait jamais suivi de cours de secourisme, elle, et se retrouver avec un corps inerte sur les bras, curieusement, ça lui faisait peur.
Mais respire, inspire et expire, il est toujours sur ses deux jambes et il peut encore se servir de sa langue. C'était fou comme Rose avait l'impression de s'ordonner des exercices de respiration depuis le début de la conversation, pire qu'un chômeur face à l'entretien de sa vie. Ses mains partirent en avant mais laissèrent finalement partir Done sans aide ; la jeune femme le suivait néanmoins pas par pas, de peur qu'il ne s'écroule sans prévenir. Elle était plus petite que lui et pas forcément très épaisse, mais si elle pouvait lui éviter une bosse sur le front en plus d'une main enrubannée, ça aurait déjà été pas mal.
Histoire aussi de se donner bonne conscience parce que malgré les mots rassurants de Done, elle se sentait toujours coupable. Le miroir lui renvoya l'image peu flatteuse de traits tirés avant de s'ouvrir et révéler une trousse blanche que Done tira sans sourciller de sa cachette. Mal à l'aise à l'idée de rester sur le côté, les bras ballants, à ne rien faire, son ami lui ôta bien vite ce poids de la poitrine. Aussitôt, Rose hocha la tête et arracha au robinet une gerbe d'eau gelée ; elle avait l'habitude, après tout, à force de regarder sa tante soigneur leurs blessures et passer elle-même l'éponge sur le bleus de son frère.

Elle tressaillit largement, assez pour lui tirer un sursaut. Bien, elle pouvait toujours mettre ça sur le compte vaguement précipité de la situation. D'une discussion calme autour d'une bière, ils en étaient passés à jouer les apprentis médecins dans la salle de bain – laquelle lui avait servi quelques minute plus tôt à se recoiffer. Même si mademoiselle se serait bien passée des imprévus de ce genre, elle ne pouvait pas non plus tirer sa révérence et partir en le laissant saigner là. On avait plus charitable et heureusement, heureusement que ce n'était pas son genre. Si elle ne lui avait pas demandé de l'agrandir, son bouclier, ils seraient toujours à table à rire.

Tout ça pour ça, oui. Au lieu d'aggraver une situation qui n'avait rien de catastrophique, elle aurait peut-être dû jeter un œil à cette fameuse trousse. Rose et le sens des priorités, décidément...

« Bon, ça devrait faire l'affaire, fit-elle après avoir vérifié que la trousse en question n'était pas vide ou remplie de bonbons, chez moi je t'aurais sûrement conseillé d'aller voir un médecin pour des points de sutures, on ne sait jamais, mais... Ce n'est sûrement pas nécessaire ici. »

Nez froncé, elle tentait de se convaincre elle-même, tout en espérant simplement avoir l'air assez assurée pour ne pas faire fuir Done. Oui, oui, je sais ce que je fais, ne t'en fais pas ! Quant à l'inquiéter, eh, elle n'avait pas non plus dit que de son humble avis, c'était fichu et qu'il aurait mieux valu amputer sur le champ.
Bénis soient médecins et infirmières qui, sans le moindre commentaire, s'occupent de toutes les blessures, aussi larges et profondes soient-elles. A Euphemia, elles avaient tendance à se rafistoler toutes seules, du moins c'était ce qu'elle avait pu récolter auprès de certains casse-cous toujours à brûler le pavé en sens inverse. Elle y avait cru pour se rassurer et en se disant que dans un jeu vidéo, c'était tout de même la moindre des choses.

« Allez, ajouta Rose en renversant du désinfectant sur un coton blanc, je vais essayer de ne pas te faire tomber en morceaux. »

Qu'il ne ressorte pas de là plus amoché qu'il n'y était entré.
Ah, quand on voyait qu'une simple coupure pouvait la mettre dans tous ses états, on était en droit de se demander comment elle aurait réagi si le jeune homme avait glissé et s'était cassé le bras.
Tout ce qui importait à Rose sur l'instant, ce n'était pas les si, mais de sourire et faire bonne figure. Just in case.
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév - 21:53

Sourire timide au coin des lèvres, Done se retira un peu sur le côté pour laisser à Rose toute la place nécessaire à son nouveau rôle improvisé d’infirmière. Assez morbide pour une première rencontre. Le serpent mort à l’entrée aurait dû servir d’avertissement … Le garçon était vraiment mal à l’aise pour le coup. Bien entendu, et le contraire aurait été étonnant, il aurait préféré que tout se passe sans accroc. Qu’ils aient continué à parler, à se trouver des points communs ou d’autres de divergence ; bref, une discussion normal entre bons amis en devenir.
Mais bon, tout ne se passait pas forcément comme on le voudrait au grand dam du fermier. Les engrenages de la vie n’étaient pas toujours si bien huilés. Dans ces moments là, il aurait vraiment voulu être capable de sortir bleu de travail et burette d’huile pour s’en occuper directement.
Enfin, là, tout ce qu’il pouvait faire était le petit garçon docile et sage que les doigts graciles de la jeune femme commencèrent à soigner du mieux qu’elle pouvait.
Il hocha simplement la tête à ses paroles tout en se mordillant la lèvre inférieure. Mais il n’y avait plus de place dans son esprit pour la douleur … Plutôt pour du remord, beaucoup de remords. Il l’avait dit lui-même, oui, que ça irait. Et ça irait. Ça allait même déjà mieux ! Vive le fait d’être dans un jeu vidéo, hein. En effet, même sans capacités de guérison, les blessures avaient la bonne idée de cicatriser beaucoup plus rapidement que dans la vraie vie. Et un point positif pour Euphemia. Mais bon, les blessures profondes n’arrivaient pas tous les jours non plus.

Hrrr.


« Allez, je vais essayer de ne pas te faire tomber en morceaux. »

Ah. Ahhh. Non, non, non. Pas ce genre de phrases. Teintée d’humour, plutôt vers l’autodérision mais … Non, non. Done se demandait à quoi elle pouvait penser … et pas besoin de don de télékinésie pour comprendre qu’elle devait se sentir coupable. Enfin peut-être faisait-il une fausse inférence, mais il se mettait à sa place aussi. En vue de la situation …

« … Rose j-aaahh … »

Le désinfectant sur la plaie pile au moment où il se décidait à ouvrir la bouche. Virant sa grimace d’un geste imaginaire de la main, il retenta un sourire qui se voulait rassurant : avec, heureusement, plus de succès que tout à l’heure-là.

« N-n-ne t’en fais pas, ça pique à peine, haha. Merci beaucoup, qu’est-ce que je ferai sans toi. »

Bonne question. Il serait encore dehors à boire une nouvelle bière. Ou bien en train de brosser ses vaches. Ou mort par venin de serpent ! Qui pouvait le savoir. Certes, c’était sa présence qui avait amené à ce qu’il se coupe – on pouvait difficilement le nier – mais il n’y avait pas à se sentir coupable. En fait, il n’y avait personne à blâmer. Même pas lui et sa baisse de vigilance pour mieux faire le fier coq, contrairement à ce qu’il aurait bien aimé penser instinctivement.
Que dire, alors ? Il voulait la rassurer … Efficacement, si possible. Pas de simples paroles qui lui passeraient dessus comme un courant d’air. Et tu brasses, et tu brasses.
Et si … Parler d’autre chose. Changer de sujet. Prouver que tout allait pour le mieux.


« J’imagine que vous n’allez pas acheter mon outil révolutionnaire, ma bonne dame ? »
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeVen 5 Juin - 22:12

Au premier gémissement, les yeux de Rose quittèrent la plaie pour se poser sur le visage de Done, lequel semblait déterminer à la persuader que sa blessure était une égratignure de rien du tout et qu'elle pouvait y aller, même pas mal. Tendue à l'extrême comme si déraper pouvait mettre la vie de son hôte en danger, la jeune femme eut du mal à se concentrer sur les gestes qu'elle posait presque mécaniquement. Des craintes injustifiées et hors de propos lui parasitaient l'esprit ; et si un simple coton ne suffisait pas ? Et s'il fallait recoudre, et si ça s'infectait, et si... Elle dut se reprendre à coups de « on est dans un monde virtuel, calme toi » pour ne pas paniquer. La plaie allait se refermer d'elle-même, et peut-être même qu'appliquer du désinfectant était superflu. Tu ne fais rien de mal, Rosie.

« N-n-ne t’en fais pas, ça pique à peine, haha. Merci beaucoup, qu’est-ce que je ferai sans toi. »

Un rire nerveux filtra à travers ses lèvres entrouvertes, qu'elle se remit à mordiller la seconde suivante. La culpabilité toquait à la porte ; sans elle, il serait resté à l'extérieur, à siroter tranquillement sa bière sans rien ni personne pour le déranger. Une fin d'après-midi tranquille, retour à la maison et pas de démonstration se finissant avec une main en sang. Rose en venait presque à regretter de l'avoir abordé au lieu de passer son chemin. Pas parce que la compagnie de Done était désagréable (loin de là!) mais parce qu'elle pensait toujours, chaîne d’événements aidant, que sans sa présence, il se serait couché bien plus paisible ce soir. Soupir. Elle alignait les catastrophes, ces temps-ci. Rose avait appris à ne plus se demander si elle portait malheur ou si le hasard s'acharnait contre elle. Ses doigts tressautant de temps à autre, elle mit plus d'ardeur à soigner la coupure, comme pour se faire pardonner.

« J’imagine que vous n’allez pas acheter mon outil révolutionnaire, ma bonne dame ? »

Elle remercia Done d'un sourire. Sans lui, difficile de savoir ce qu'elle aurait pu sortir pour détendre l'atmosphère. De nouveau dans la peau de la cliente à la fois ravie et impressionnée, elle redressa les épaules et appuya le coton sur la blessure. Un, deux, trois...

« Hmm, il faut que je réfléchisse. Ça peut être utile contre les indésirables. »

Aucun voleur n'oserait plus se faufiler dans son appartement si elle menaçait de lui exploser la main à coup de plexiglas. Pour une pauvre fille qui passait de ciel à terre dès que la frayeur lui mettait la boule à la gorge, n'importe quel pouvoir aurait été plus utile que le sien. Et puis, malgré ce petit accident, la démonstration restait toujours accrochée à ses paupières. Facilement impressionnable, Rose ? C'était curieux ; elle n'en avait jamais eu l'impression, jusque là. Comme quoi...

« Bon... ça devrait aller, monsieur le prestidigitateur, fit-elle sans malice déplacée, retirant le coton avec un léger frottement, au cas où, il vaudrait mieux mettre une bande et une compresse... »

Elle avait beau savoir qu'il y avait 90 % de chance que la plaie se soit résorbée le lendemain, elle ne voulait rien laisser au hasard. Aucune envie de se rendre encore plus coupable pour rien. Bien qu'affairée à tout préparer, une pensée perça tout à coup le brouillard de son esprit, l'arrachant involontairement à sa tâche.

« Dis, hm, est-ce que tu as quelque chose de « manuel » à faire, là tout de suite ? Ça risque de ne pas être pratique avec ça, alors... (elle agita la bande blanche, l'air contrit) Si je peux t'aider à préparer quoi que ce soit... »

Elle aurait bien eu envie d'ajouter qu'elle se proposait pas non pas (entièrement) par culpabilité, mais aussi par gentillesse, parce qu'elle savait d'expérience que certaines activités pouvaient être très pénibles avec une main enrubannée. Sutout que, la plaie étant profonde, il ne s'agissait pas de la refaire saigner en faisant l'idiot.
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeSam 13 Juin - 20:15

« Hmm, il faut que je réfléchisse. Ça peut être utile contre les indésirables. »

Ah bah, voilà qui était voir le bon côté des choses ! Ravi, le sourire de Done s’élargit, content de voir Rose reprendre elle aussi le masque de théâtre. Malheureusement, il ne pouvait pas empêcher les vilaines pensées de venir frôler leurs esprits … Surtout à cet instant où l’incident était encore beaucoup trop frais dans leurs têtes. Mais pour sûr, il l’espérait très fort en tout cas, très bientôt tout cela ne serait qu’une petite anecdote à raconter, encore et encore sous les rires et la bonne humeur. Hey, tu te souviens des circonstances de notre rencontre ? Tu sais, quand j’ai fait le gros malin en essayant de t’impressionner et qu’au final j’ai plutôt eut l’air idiot. Ha ha ha !

Lorsque Rose mit un terme à son rafistolage de tête brûlée, le fermier lui souffla un remerciement sincère et passa son regard sur sa blessure. Pas très jolie à voir, mais au moins ce n’était plus aussi douloureux, ajouté au fait que ça ne saignait plus du tout. Difficile à croire que demain il n’en resterait plus aucune trace, pas même une cicatrice.
Done, en véritable aventurier, eut la bonne idée de vouloir effleurer du bout du doigt l’entaille avant de se raviser plutôt vite, la douleur émergeant avant même qu’il n’y ait contact. Comment un truc aussi petit pouvait faire aussi mal … L’américain ne se savait pas particulièrement douillet, pourtant.


« Je vous fais confiance, mademoiselle l’infirmière. Et puis c’est vrai que ce n’est pas très joli à voir, hin hin … »

Non, pas du tout. Et puis, un peu comme toutes les blessures sans doute, difficile de ne pas en détacher son regard ou, mieux, ne pas vouloir la titiller un peu. Plutôt paradoxal et contre-productif, vous avouerez. Enfin, bref, Done laissa donc encore une fois la demoiselle s’occuper de tout. Ça l’embêtait plutôt, mais il ne pouvait vraiment rien y faire en vue de sa position. Faire quoi que ce soit de la main dont on n’avait pas l’habitude était une tâche ardue. Ça lui aurait bien pris beaucoup plus de temps qu’il ne l’aurait voulu, et le résultat aurait fait rire n’importe qui. Voire n’importe quoi.

« Dis, hm, est-ce que tu as quelque chose de « manuel » à faire, là tout de suite ? Ça risque de ne pas être pratique avec ça, alors... Si je peux t'aider à préparer quoi que ce soit... »

Errh. Donnel regarda Rose les sourcils inquiets sans pour autant répondre tout de suite … Il ne savait pas quoi encore, d’ailleurs. La requête était adorable de sa part et, s’il y pensait, en effet de l’aide ne serait pas non négligeable vu le supplice que cela lui faisait de simplement plier les doigts … Mais, de l’autre côté, le jeune homme ne pouvait tout simplement pas "séquestrer" son invitée de cette façon. Ils venaient à peine de se rencontrer, en plus … Certes, elle l’avait proposé d’elle-même mais … Mais …

« Hm … C’est très gentil mais … je ne voudrais vraiment pas te déranger plus encore … »

Tant de raisons défilaient dans sa tête. Même s’il ne la connaissait pas encore plus que ça, Done ne pensait pas que Rose ait fait sa proposition seulement dans le but de jouer les polies alors qu’au fond elle préférait être ailleurs pour s'atteler à des choses mille fois plus intéressantes. Ce n’était pas très sympa de sa part de mettre en doute sa sincérité et essayer de la chasser. Ça pourrait aussi leur permettre d’encore passer un bon moment ensemble, après tout, ainsi qu’un peu plus effacer les tâches de l’accident.
Oui, qu’elle reste était définitivement une bonne idée ; mais comment le lui dire sans avoir l’air d’un exploiteur ou quoi … Bon.


« Ecoute, quand tu auras fini on retournera terminer de boire tranquillement et … j’y réfléchirai, d’accord ? Merci en tout cas, vraiment … »
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeSam 8 Aoû - 1:41

« Hm … C’est très gentil mais … je ne voudrais vraiment pas te déranger plus encore … »

Rose balaya l'inquiétude d'une négation rapide ; si elle proposait de bon cœur (encore que Done ne puisse pas vraiment savoir si elle se forçait ou non d'un simple coup d’œil), c'était que ça ne la dérangeait pas et qu'elle avait encore du temps devant elle. Employée modèle, jamais en retard ou à traîner des pieds, elle ne pensait pas qu'on la fustige pour un petit quart d'heure de retard quand d'autres s’octroyaient plusieurs heurs d'affilées : et si elle perdait son travail, eh bien alea jacta est. IRL, la situation l'aurait angoissée à lui en faire passer des nuits blanches (ah, le monde des adultes, si doux et candide), mais à Euphemia, marcher dans les rues toute la sainte journée en ne faisant rien de concret ne semblait pas en handicaper beaucoup. La vie était plus belle, plus simple, bien moins prise de tête, et une fois la pression retombée, Rose arrivait enfin à voir le bon côté des choses. Le cœur de nouveau calme, elle se répéta que, comme c'était tout de même un peu sa faute, elle pouvait bien faire un petit effort.
Aider les autres n'avait jamais été une corvée pour elle ; on ne l'avait jamais entendu ronchonner en acceptant un quelconque tutorat ou une aide après les cours. Elle persistait à croire qu'en tendant la main, on pavait un meilleur chemin. C'était, de son humble point de vue, bien plus mature et intelligent que d'en arriver aux mains ou aux insultes.

Aux mains...

« Ecoute, quand tu auras fini on retournera terminer de boire tranquillement et … j’y réfléchirai, d’accord ? Merci en tout cas, vraiment … »

Mademoiselle hocha la tête sans insister et sans aucune envie de s'imposer : si Done estimait être assez fort pour tout gérer tout seul, elle n'allait pas proposer et proposer inlassablement son aide. Elle savait quand tirer sa révérence, histoire de ne pas s'attirer les foudres d'une toute nouvelle connaissance. Les faux jugements voyageaient à la vitesse de l'éclaire, et pas besoin de l'ouvrage « tout sur la politesse » sous le bras pour comprendre qu'on dépassait les bornes. Après un petit « on  ne touche pas » qu'elle aurait pu adresser à un enfant turbulent, Rose posa la compresse sur la coupure et déploya la bande blanche. Habituée à faire et défaire les bandages de son frère, elle n'y passa pas plus d'une petite minute. Experte, elle noua le tout et s'assura que rien ne puisse bouger avant de laisser partir la main de son compagnon. Ses muscles finirent de se détendre et elle lui adressa un grand sourire.
Tu vois, ce n'était pas grand chose, au final. Quelle idée de s'en faire pour si peu quand tout sera parti au petit matin.

« Bonne idée, dit-elle simplement, on ne peut pas prendre de bonnes décisions la gorge sèche, après tout. »

Sur cette phrase de bon buveur au ventre tendu, Rose s'appliqua à tout remballer consciencieusement avant de sortir de la salle de bain, Done supposément sur les talons. Elle s'inquiétait toujours qu'il pense qu'elle ait proposé son aide pour les mauvaises raisons, mais que pouvait-elle faire à part attendre et espérer que la blessure ne soit pas trop douloureuse, le tout en finissant tranquillement de siroter sa bière ? D'autres ne se seraient pas inquiétés, mais elle s'en faisait trop. On te l'a déjà dit, Beverly. En désespoir de cause, elle s'accrocha à cette plénitude agréable qui l'avait un instant envahie pour la quitter aussi vite, craignant de ne pas parvenir à feindre la quiétude.

Le bonheur est infidèle, on le sait tous. La bonne santé aussi, pensa-t-elle avec un brin d'ironie.
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 3 Sep - 12:56

Aïe aïe aïe. Il avait joué les mauvaises cartes, il le savait, il en était sûr. Maintenant, Done devait passer pour ce mec remplit de fierté qui n’acceptera jamais l’aide d’autrui alors même que ça semblait évident. Huuu. Il fallait qu’il se rattrape. Il se rattrapera.
Légèrement en retrait, bras bien collés contre lui pour ne pas prendre trop de place, il suivit Rose depuis le rangement de la trousse de secours jusqu’au retour au salon, un sourire coupable esquissé à ses lèvres. Pourquoi, soudainement, son programme de la journée était tout flou dans sa tête ? Il n’arrivait plus à se souvenir ce qu’il comptait faire à part paresser sur sa clôture. Pourtant, chaque matin, il se faisait un briefing et réussissait à s’y tenir sans accroc, à force d’habitude. Mais là … Sans offense, l’on pouvait dire que la demoiselle le perturbait quelque peu. Allez, il faut se ressaisir. Don’t be a jerk.

Les deux retrouvèrent ainsi leur place à la table de la salle à manger, face aux bières que les gouttes de condensation avaient rendues humides sur toute leur surface. Done espéra qu’elles étaient toujours bonnes … Il n’était pas partis si longtemps après tout. Ahh, tant d’inquiétude. Mieux valait casser la glace pour détendre l’atmosphère, tandis qu’il cherchait toujours à se remémorer entre deux pensées coupables son programme de l’après-midi.
Tout d’abord, il prit une gorgée de bière afin de dessécher sa gorge. Ha. Ça allait.


« Haha, tout est bien qui finit bien … On dirait presque que rien ne s’est passé ! »  

Mis à part … Son bandage … Et les quelques traces de sang par terre. Non, rien ne s’était passé, tout à fait. Machinalement, le fermier fit glisser son doigt de bas en haut et de haut en bas le long de la surface lisse de sa bouteille. S’il ne trouvait rien pour l’après-midi, peut-être ferait-il mieux penser autrement : Qu’avait-il fait ce matin ? Tout ce que lui imposait son devoir quotidien, non ? Il se souvenait de sa liste et … Bon. Vraisemblablement, et malgré toute sa volonté, il n’avait rien à proposer à Rose. La tendance changea du tout au tout : il devait trouver quelque chose à présent. N’importe quoi qui ne fasse pas trop sorti du chapeau et qui lui donnerait l’impression d’être utile. Il devait bien y avoir une tâche non urgente qui avait échappé à son caractère consciencieux.

« Pour tout te dire, je crois bien que j’ai fait le plus gros de mes tâches quotidiennes ce matin. Je n’ai donc rien de majeur de prévu pour cet après-midi. Je comprends que tu aies pu avoir très envie de m’aider, mais malheureusement … »

Qui ne rêvait pas de mettre la main à la pâte et devenir fermière le temps d’une journée, pas vrai ? C’était bien ce genre de pensée qui l’avait amené à choisir ce métier. Qui plus est, les habits de la demoiselle s’accordaient à merveille avec le thème champêtre et bottes de foin. Les pensées de Done allèrent de la grande, en passant par le lait pour en revenir à ses vaches … Oh. Pourquoi chercher bien loin alors que la solution était là, juste sous son nez ? Espérons que la perspective lui plaise.
Mine de rien, comme si l’idée avait suivi le courant fluide de sa réflexion, Donnel continua donc :


« Enfin, j’aurais bien eu envie de brosser un peu mes vaches … Si ça te dit, on peut faire ça, et en plus tu pourras faire la connaissance des deux autres ? »

Voilà. Lui, en tout cas, était plutôt optimiste vis-à-vis de sa proposition. Ils sortiraient se dégourdir les jambes sous le ciel bleu, tout en faisant quelques heureuses au passage.
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeSam 18 Juin - 15:55

Une fois rassise, Rose reprit sa bière en mains et se permit de rire à la suite de Done ; c'est comme si rien ne s'était passé. Elle pouvait fermer les yeux et oublier la coupure, le sang et les bandages, faire comme si la main abîmée de son compagnon n'existait pas. Tu es forte à ça, non ? Maintenant que l'idée séduisante s'était offerte à elle, elle ne cessait de lorgner la paume au travers du tissu, anxieuse qu'elle ne se remette à saigner. Rose n'avait aucune idée du temps qu'une blessure de ce gabarit prenait à Euphemia pour disparaître ; le server semblait capricieux à ce niveau, et il arrivait que les coupures ne cicatrisent qu'en temps réel. Pas très au point, comme système, pour un monde bluffant de réalisme. Chaque univers virtuel a ses défauts et ses problèmes, songea-t-elle, malgré tout soucieuse. Elle ne pensait pas qu'une infection toute en pixels soit possible, mais de là à se moquer des potentielles conséquences et mettre les mains à la terre à peine le sang essuyé...

Elle frissonna. Certains réflexes ne la quitteraient jamais. Celui de la prudence pour éviter tout risque de tétanos en faisait partie.

]« Pour tout te dire, je crois bien que j’ai fait le plus gros de mes tâches quotidiennes ce matin. Je n’ai donc rien de majeur de prévu pour cet après-midi. Je comprends que tu aies pu avoir très envie de m’aider, mais malheureusement … »

Elle secoua la tête et lui fit signe de ne pas s'inquiéter. Elle ne voulait pas soulager sa culpabilité en soulevant des sacs de terre, ni lui montrer plus ou moins ostensiblement qu'elle était une gentille fille bourrée de bonnes manières. Elle se sentait coupable, ça oui, mais ça n'allait pas plus loin... Hésitante, elle fouilla un instant les yeux verts de son vis-à-vis. Elle était contente, quelque part, qu'il ait tout fait avant la catastrophe. S'il lui avait dit qu'il devait encore labourer, traire ses vaches, semer du grain, nettoyer une grange en plus de faire le ménage, son sourire serait sûrement retombé aussi sec.
Rose s'estimait travailleuse et courageuse, à un certain degré, mais elle n'avait jamais posé le pied dans une ferme. Elle avait beau admirer le travail des agriculteurs, ce n'était et ne serait jamais le sien : dans quel monde une gourde qui n'arrivait pas à passer une clôture sans se déchirer les genoux pouvait-elle faire une bonne fermière ?

Elle se retint très fort pour ne pas soupirer. Même avec une main en moins, Done devait être plus dégourdi qu'elle.

]« Enfin, j’aurais bien eu envie de brosser un peu mes vaches … Si ça te dit, on peut faire ça, et en plus tu pourras faire la connaissance des deux autres ? »  

La proposition la surprit. Elle reposa sa bière et ne mit pas une grosse seconde à acquiescer. Si ça ce n'était pas dans ses cordes, rien d'autre ne le serait ! Brosser des vaches, brosser un cheval, la différence devait être maigre... D'ordinaire, la demoiselle aurait réfléchi à deux fois avant d'aller câliner une vache, mais les jolis chapeaux qui ornaient leur tête leur donnaient l'air affable et tout sauf vicieuses. Leurs sabots étaient dangereux, elle l'avait compris, et elle aurait eu l'air bien maligne à finir dessous si son pouvoir s'activait inopportunément, mais...

Bha, j'ai déjà accepté. Plus de retour arrière possible. La culpabilité l'en aurait empêché. Dans ce genre de cas, Rose rencontrait toujours un mur avant d'avoir pu faire machine arrière.

« Pas de problème,ça me plairait vraiment, fit-elle savoir à son interlocuteur, et comme je ne suis pas un serpent, je ne risque rien. »

Elle avait toujours envie de s'excuser. Cette sale manie ne partait pas, lui serrait le cœur plus qu'elle ne l'aurait voulu. S'il n'était pas tombé sur elle, sa journée aurait été plus tranquille, et...

… Et comme toujours, elle le cachait derrière un sourire, une protection qui ne lui avait jusque là jamais fait défaut.
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MessageSujet: Re: On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie]   On boira du lait le jour où les vaches mangeront du houblon [Rosie] - Page 2 I_icon_minitimeSam 9 Juil - 22:46

Done se demanda un instant ce qu’elles faisaient, d’ailleurs, ces grosses bêtes. Ses yeux eurent un mouvement distrait pour les fenêtres donnant vers l’extérieur, mais pas l’ombre d’une tâche … Rien d’inquiétant, loin de là. Juste un bref moment de curiosité. Les vaches étaient assez grandes et fortes pour se débrouiller toutes seules. Et, au pire, s’il y avait eu un problème, ils auraient eu tôt fait de s’en rendre compte. C’est en vivant à la campagne qu’on apprend que le chant du coq n’est pas la seule chose à redouter.
En tout cas, Rose ne sembla pas hésiter longtemps :


« Pas de problème, ça me plairait vraiment. Et comme je ne suis pas un serpent, je ne risque rien. »

La petite pique pour les événements précédents agrandit le sourire du fermier qui laissa échapper un rire léger.
Déjà, il était très content qu’elle accepte. Si les ruminantes pouvaient attirer le regard, vouloir s’en approcher était une autre histoire. Sauf pour les plus téméraires … dans le sens défiant. Il était clair que ce n’était pas non plus des chats, et il valait mieux ne pas les embêter de trop. Heureusement, les trois Prim’holstein, du moins pour le moment, s’étaient toujours montrées calmes et patientes avec les plus jeunes. Aucun accident à déplorer. Il n’aurait plus manqué que ça. Allons bon, ce n’était clairement pas le moment d’imaginer le pire. Done devait garder confiance.


« Hahaha, oui. En effet, tu n’as rien d’un serpent … Tu es plus … »

Jolie … ? Oulah. Trop direct. Et légèrement déplacé, non ?
Done fit semblant de faire exprès de chercher ses mots, soufflant par le nez avec un air volontairement décontracté.
Volumineuse ? Hum. Là encore, il doutait que ça passe. Dans le dictionnaire des compliments, cela devait bien être le dernier mot que l’auteur aurait pensé à mettre. Il doutait aussi que faire des blagues sur l’état mort et écrasé du reptile soit vraiment ce qu’il y avait à faire … Malheureusement, Done n’avait pas toute la nuit à réfléchir et dû, malgré lui, utiliser l’adjectif le moins inapproprié à défaut du plus intelligent.


« Plus … chevelue. »

Ses sourcils furent les premiers à esquisser un moment de doute. Hu, oui, il avait vraiment dit ça. Fermant les yeux dans une grimace, Done témoigna du caractère gênant de sa remarque. Est-ce que « jolie » était vraiment pire que ça ?… Hm. Non, à bien y penser, « chevelue » avait bien été sa meilleure option, sur l'instant. Au moins jouerait-il la carte de la sincérité. C’était vrai que les plaisanteries et lui … On ne pouvait qualifier leur relation d’alchimique.

« Bon sang, désolé, mon humour ringard … »

Le blond serra les dents sur un sourire très gêné, sa tête étant un peu plus rentrée dans ses épaules. Ses oreilles étaient rouges ? Bon, qui savait ; elle allait peut-être passer au-dessus de ça ou au moins faire semblant … Ce qui serait le pire, en fait. Oh non.
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