✗ On a tous un passé :


Aelina. Aelina c'est l'histoire d'une petite fille adorable, pleine d'amour. Aelina, c'est l'histoire d'une fille presque parfaite. Du moins qui faisait tout pour l'être.

J'étais née dans une famille pauvre, là haut, chez les inuits. Dans les bras de ma mère, j'avais été bercée, allaitée, toujours emmitouflée dans un manteau dont je ne préférais pas savoir la composition. Ma mère et mon père s'aimait. Comme des fous. À en mourir l'un pour l'autre. C'était beau à voir.
Vers mes 3 ans, mon activité préférée, c'était le traineau à chien. Imagine, une terre blanche, à des kilomètres à la ronde. Huit chiens, devant toi, qui t'emmène à travers cette neige, où il n'y âme qui vivent. J'avais plusieurs fois croisé la route d'autres animaux : de phoques, de pingouins, d'ours… C'était mon fun, ces balades là.

Et puis y'a eu cette fois-ci. Celle où tout à commencer à mal aller. Je devais avoir 5  ans, à tout casser. Je suis rentrée dans la petite cahute qui nous servait de maison. Spectacle d'horreur. Vraiment. Rien ne bougeait plus. Un ours était passé par là… Et puis dans un recoin, dans les bras de ma mère, une petite boule s'agitait. Attrapant le drap, je le découvrais. Un petit bébé. Un garçon… Mon frère.
On a été adopté, on a déménagé un peu plus au Sud.

Notre nouvelle famille était aimante, attentionnée. C'est là que j'ai commencé à être parfaite. Je m'occupais de mon frère, de la bouffe, du ménage, des animaux. Mais, aussi adorable j'essayais d'être, il y avait en moi ce traumatisme, cette image de mort, ces pensées noires. Je devenais agressive, pessimiste. Je n'avais plus goût à rien. Seul mon petit frère, Aiden, me faisait encore sourire.

Et puis il a disparu. Il est parti.

Il a fugué. À 13 ans. Je veux même pas savoir comment on peut partir à cet âge là. Pas un mot pour moi. J'avais tout perdu pour le coup. Et puis il y a eu ce sms. J'ai répondu oui par reflexe.
24h après, ce paquet dans ma boîte aux lettres. J'ai écris un mot que j'ai déposé sur le plan de travail, et j'ai couru dans ma chambre.

✗ Ton arrivée à Euphemia et ta réaction :
Ce jour là, j'avais juste enfilé le casque, en pleurant. Il parlait d'une vie facile, je n'attendais que ça. Alors pourquoi ne pas saisir la chance qui s'offrait à moi ? J'avais envie de renouveau, maintenant que j'avais tout perdu ici. Je deviendrais quelqu'un de différent. Je serais moins noire, plus joyeuse. Je ne perdrais plus jamais personne. Je ne savais pourquoi j'avais été choisie mais quelle importance ? Après la capture de mes informations, je tombais à "La Mairie".

Ma première réaction ? Bouche bée. Les odeurs, les paysages, les sons… Tout semblait plus que réel. Je m'observais dans le reflet d'une vitre. J'étais plus que réelle. En touchant mes cheveux, mon corps, je me rendais compte que rien n'avait été oubliée. J'étais sciée.
J'avoue que ça me faisait flipper. Être coincée ici. Forever & ever. Et si ce n'était pas aussi paradisiaque que prévu ? Et si on risquait nos vies ?
MÉBON. Faut en profiter. Dans la vraie vie aussi on crève hein.

Je me tapais les joues toute heureuse. Pour moi, direction le paradis des bonbons. Faut pas croire, quitte à rester avec cette apparence pour toujours, autant que je sois dans un monde de sucre. J'vais pouvoir bouffer jusqu'à en être repue ! Et même pas de risques de diabète !