✗ On a tous un passé :
Le passé EST et RESTE le passé. Pourquoi t'y intéresses-tu tant, Ordinateur ? Comme je l'ai dit un peu avant, je viens de Londres. Du centre-ville, pour être plus précis. La famille Garuna possède des industries de papier (mon attrait pour les livres viendrait-t-il de là ?). J'ai été élevé avec une cuillère en argent dans la bouche. Pas d'histoire de parents morts comme on en voit tant d'autres. J'ai été un "favorisé". Je vivais sur le tas de pièces qu'avait entassé ma famille depuis 1826. Mais la vie de riche est ennuyeuse. Je passais personnellement mon temps dans mon immense chambre, à lire ou à écrire, parfois à jouer, mais seul. Je ne parlais à personne. Je ne sortais pas. J'ai bénéficié de l'éducation très stricte et difficile de mes parents en matière d'école. J'avais de nombreux professeurs particuliers qui se relayaient devant moi pour m'apprendre tout ce que je devrais savoir afin de succéder à mes parents. J'étais et reste le seul héritier des Garuna. J'avais beau connaître mes leçons par cœur et avoir une grande soif de connaissance, ma passion restait les livres. J'avais tout l'argent nécessaire pour racheter les 3 plus grandes librairies du centre-ville. Pourtant, j'adorais aller sur place et discuter avec le libraire. C'étaient les seules personnes à qui je parlais de manière "normale". L'un est mort, l'autre est parti car il ne pouvait plus payer ses impôts, devenus exorbitants. J'ai proposé à ce dernier de racheter la librairie. Il a préféré partir dans l'honneur, en me laissant au passage tous ses livres. La bibliothèque de ma maison était gigantesque. Et uniquement pour moi, mes parents préférant l'économie et les sauteries entre riches. Au finale, mon passé fut pauvre d'évènements "marquants", mais riche en connaissance.
✗ Ton arrivée à Euphemia et ta réaction :
En recevant ce SMS, j'ai décelé une ressemblance avec un livre que j'avais lu plus tôt dans ma jeunesse. Est-ce pour cela que j'ai répondu "Oui" en un instant ? La chose attrayante était le fait de pouvoir plonger dans un "autre monde", comme je le faisais dans les livres. Après avoir reçu le casque, je l'ai tout de suite enfilé, avec une excitation que je n'avais pas ressenti depuis très longtemps, comme si je venais de découvrir un vieux livre au fond d'une réserve. La sensation de "virtualisation" fut extrêmement étrange. Et tu m'as rapidement fait décanter, Ordinateur. M'obliger à te livrer mes informations avant de rentrer, c'est comme si tu allais à la dernière page d'un roman policier afin de savoir QUI est le coupable. Mais ces informations sont censées rester confidentielles. Les gens là bas n'auront aucune idée de qui je suis et de ce que je fais ici. Huhuhu. Je sens que je vais bien m'amuser. Il est l'heure. Tu as eu tout ce que tu voulais sur moi. Maintenant, laisse moi partir, Ordinateur.