Agonie. Destruction. Décadence. Une simple mélodie de mots se perdant dans les gammes d'un air nouveau. Le vent siffle, il susurre la venue de ta mort. Et lentement, en ton esprit damné, s'emprisonne. Dans ta tête, pour la soirée, à jamais, il raisonnera. Comme un serpent perfide ondulant d'un désir accru, la flamme inextinguible de l'immortel soleil en ton esprit tordu s'abandonne. C'est la fin d'un rêve, d'un songe qui dura ne serait-ce qu'une journée. Et tu t'endormiras ce soir. Et demain, l'aube d'une utopie encore inédite à ce jour. Ou pas ? Toutes les journées se ressemblent. Tous les astres se confondent. Un rêve incessant. Une histoire sans fin. Toujours les mêmes substances qui te font divaguer, qui te font planer.

C'est la nuit, c'est l'hérésie qui ronge ton être, la drogue est en toi, comme un parasite qui te dévore lentement. Elle rentre dans tes veines, les brûle. Oh Opium tu es à ses côtés, ton cher cousin, ton Overdose. C'est l'éclate écarlate dans tes pupilles. Tu trembles et tu prends sa main, si tard et le temps semble s’enfuir lentement, comme parcimonieusement ennuyé. Pourquoi ?  Un lot d'absolu pour ce réel perdu. Opium Opium tu ne sais plus ce que tu fais, tu ne sais plus ce que sait. Overdose est là, Overdose près de toi, plaisir intense et coma. Vous vendiez ce rêve magique et maléfique à ses pauvres âmes en peine qui ne savent plus ou elles en sont. Un essai, puis deux puis emballé c'est pesé. Tu es un connard fini Opium, tu te délectes de cette naïveté. Cette opiniâtreté que tu avais de dévisager chaque geste de sa part. Comme un passe-temps.

Oui, la nuit c'était de l'autre côté du miroir. Le firmament et ses aurores boréales. La fenêtre des jeux interdits. Le danger vous prend à la gorge, resserrant ses drames et ses angoisses comme les doigts s'enfonçant inexorablement dans votre nuque haletante. De l'autre revers de l’abîme. Opium tu la connais cette extase ou plus rien n'a de sens. « Cousin … J'ai l'impression que ma tête va exploser ! Ahah ! » Tu ries comme un enfant, tu ries d'un air dément. Tu es fou Opium, tu es dangereux Opium. De l'acide dans les veines, tu cours. Tu avais l'impression que ton sang allait faire fondre ton corps. Tu as couru encore, tenant la main d'Overdose, tenant la main de ton comparse. Dans les yeux d'Overdose tu as vu le nirvana. Avec lui tu es bien, avec lui la vie n'est qu'une farce.

Tu voies ton lieu de travail, Opium le jour, le chef de la police. Opium tu mens à tous le monde mais plus précisément à toi même. Un rictus forcé. Tu voulais lui apprendre, à cette mélodieuse mélancolie, le rythme extatique de la vie qui se raccroche à un corps abîmé. Et si cette envie sucrée te prenait au cœur, tu ne disais jamais rien. Tu t'approches du commissariat, tu planes, tu crânes devant ton cousin qui sait de quoi tu es capables. Anarchie totale. « Viens, on va s'amuser cous'. » Tu l'entraînes vers ton bureau, là ou tu juges des gens, là ou tu règnes en maître. Là ou tu donnes les ordres. Tu voies trouble et tu tombe contre le bureau en riant. Tu es un fou, tu fixes ta seule famille de tes orbites exorbités, de ton sourire édenté. Cheshire Cat. « Diiis... t'as pas un joint ? Je commence à redescendre. J'en veux plus. »

Oh Opium tu veux rester dans les airs, les paradis artificiels t'attendent à bras ouverts, tu en veux plus toujours plus, tu le veux lui. Goûter à ce plaisir interdit, perfide envie, sensuelle agonie, adorable tyrannie. « Cousin... je sens que ça va être la fête ! » Tu le plaques contre le bureau et tu te met à cheval sur lui. Tu ne sais plus, tu ne sens plus. Tu lui caresses la joue. « tout ira bien. » comme le soir de votre mort, Oh Opium, tu remet ça. Tu sors ton arme et tu la pointes vers sa tempe en riant. « Bang.  Supplie moi de te laisser vivre. Oh... » Opium tu fais pitié gamin, tous les humains sont fait de la même substance pourrissante que tous le reste. Tu es pourri opium. Tu est drogué opium. Tu es accroc Opium.

Folie. Démence. Aliénation. Il n'y a avait rien de tout cela derrière cet esprit le plus sain et censé qui puisse perdurer sur Terre. Tu est un drogué, une décadence de l'humanité. Et dans tes yeux, l’euphémisme d'une ère nouvelle régnait sur le corps froid et écarté de ton cousin. Cette oscillation que tu avais de faire les cents pas dans ton bureau, ton regard havane et presque monstrueux qui fixait l'attente presque matérialisée en un silence obscène. Ce fait de surseoir autant était presque une antinomie à ton caractère réputé. Oui, Opium tu n'étais pas célèbre pour ta patience légendaire. Un homme pondéré je l'accorde mais pas aussi brave et attentionné que son allure fraîche et jeune peut prétendre avec illusion... Délicieux simulacre qu'il nous offre. 

Opium tu es lourd, tu l'écrases, ta tête comme dans un four. Tu cherches le pays des merveilles, tu cherches l'extase absolue, tu cherches à franchir la ligne. Tu voulais te sentir vivant à nouveau oh Opium. Il te supplie, tu jubiles, tu respires la fumée. Elle envahit tes poumons fraîchement putréfiés. Ta tête va exploser, et la sienne aussi, car tu vas appuyer sur la détente. Tu vas rire. Tu vas t'enfuir dans les méandres d'une prolifération à venir. Tu le veux, le sentir tout contre toi. L'entendre respirer fortement, coller ton bassin au tien, pour s'adonner aux plaisirs interdits, franchir les limites de l'acceptable, aller encore plus loin. Tes prunelles le fixent, tu passes ta langue sur tes lèvres gonflées d'incertitude.

Petit impertinent, il te consommes et tu te consumes. Vos bouches orphelines qui n'ont plus rien à sucer qu'à mouiller dans le vide. Tu te rappelles la chanson bébé il t'a laissé tout seul. « Allume moi allume moi. Fais moi venir entre tes lèvres. » Tu parles de la cigarette bien sûr. Tu ne sais plus. Quand on se soulève dans le ciel contre la gravité du monde, c'est dans cet instant que tu frôles à nouveau la vie. Tu es mort Opium, tu recherches la petite flamme qui pourrait te redonner goût à quelque chose. Ce liquide de jouvence, drogue. Des étoiles dans les artères, un coup de poing et t'es par terre. Mais là t'es sur lui, tu le domines. C'est toi qui donne les ordres, tu mènes la danse, une valse enflammée. Tout va exploser.

Alors tu sors tes menottes, oh Opium ne fais pas ça, tu n'es plus toi même. C'est ton cousin pas une conquête, alors non non non ne défait pas sa braguette. Tu souffles la fumée au visage. L'hallucination est un rêve éveillé. Tu veux continuer à planer dans l'immortalité. « Je te respire et tu m'inspires jusqu'à nos expirations. » D'une main furtive tu te saisis de son menton, et tu fais venir la fumée entre ses lèvres, tu l'embrasses sans l'embrasser. Tu le possèdes sans amour, tu as juste besoin de détruire quelque chose de beau. Oui, le briser, le réduire en miette. Tu l'aimes Opium, c'est ta seule famille. Mais que faites vous ? Vous êtes en train de vous désillusionner, de vous prostituer, à cette substance illicites qui ne cherche qu'à vous soumettre. C'est que quand on est dépossédé de tout qu'on est libre. Tu n'es pas libre, tu es prisonnier d'Overdose, de sa drogue. Tu dois le protéger Overdose.

Alors tu sors tes menottes, tu griffes le bois du bureau. Tu ries d'un air fou, tu caresses ses poignets fébriles. Tu es défoncé. Et si tu ne fais rien, lui aussi va le finir. Mais à quoi tu penses ? Tu l'emprisonnes en riant, et tu l'embrasses à nouveau en mordillant sa lèvre inférieur. Ce n'est qu'un jeu pour toi. Demain tu ne t'en souviendras pas. Vous ne faites que des conneries. Allongé sur lui alors que ses poignets sont bien liés, tu caresses sa nuque, longeant la courbe de son cou. « Attends... si je suis le dominant, tu es le dominé ? » Tu pouffes de rire, extatique extasie. « Tu vas prendre cher cous'... c'est des malades bordel... » Tu lèches sa joue et tu sors des seringues de sa poche. « Il m'en reste encore.. » tu te piques, tu t'injectes. Tu lui enfonces... dans le bras. Tu sens ce liquide si bienfaiteur. Tu ne tiens plus debout. Bad trip.

Indécision. Imprécision. Incision. Le bruit de la seringue déchirant ta chair. Le bruit de ta respiration saccadée par l'inquiétude. Vas tu le sauver ? Ou ne jamais le réveiller. Laisser son cadavre impur comme un déchet. Même celui qui tient ta vie entre tes mains finira d'un tas d'humus en décomposition. Dur labeur de la vie. Injustice de Dieu. Peu importe, tu as vendu ton âme au diable. Et c'est bien mieux ainsi. La nuit était déjà bien entamée. Le voile de ténèbres recouvrait alors la ville pour lui donner cette ambiance endiablée. La torpeur ne devait pas gagner ton corps... Si tu voulais retrouver une pensée lucide et indemne. Devant la cacophonie de ta douleur et le mutisme de ton cousin, c'était bien un paradoxe malsain.

Bienvenue dans les tréfonds de la débauche. Oh Opium tu souffres. Le mal de l'air, tu ne planes plus, tu tombes, en chute libre d'ailleurs. Et quand tu t'écraseras, ça sera l'apothéose . Il était une fin, il était Opium l'homme aux milles desseins. Un soupire putride, un rire perfide et un sourire malsain. Overdose, il est à toi, il va craquer. Il va pleurer les larmes de la vie que tu lui as arraché. Car c'est ta faute s'il est mort. Tu as fait les mauvais choix. Et tu continues d'ailleurs. C'est le moment. Le temps n'a plus qu'a ravaler ses aiguilles. N'ayant pas dormi depuis maintenant quelques nuits, tu as le teint blafard et carcéral, comme si tu étais sur le point de succomber. Douce ironie. Douce agonie. Tu jettes un rapide coup d’œil à ton assistant, à ton frère de sang, se demandant ce qu'il faisait, ou plutôt s'il était encore vivant.

Opium tu avais cette capacité de te submerger d'idées provenant de ton imagination insatiable. Tu n'aimais d'ailleurs pas lancer des discours panégyriques à tout va Overdose, cette chose qui te tient compagnie, cette complicité esthétique, ce sculptural cadavre qui venait de s'infiltrer dans ta vie comme un microbe dont tu aurais épouser la tumeur, avait su attirer une attention particulière. Il tombes, il t'attires dans sa chute, dans sa déchéance.  Alors le choc est dur Opium, tu perds l'équilibre après le baiser glacé qu'il a déposé sur ton buste nu et maintenant souillé. Tu commences à le sentir, le sentir s'enfoncer dans ton palais, le triste goût du péché défendu. Tu n'aurais pas du qu'il t'a murmuré, qu'il t'a craché avec ses tripes comme si sa vie en dépendait, ces cinq syllabes idylliques que tu as ignoré.

Tu as déchiré son haut brutalement à son tour. Il devait recevoir ce qu'il t'avait infligé. Les sensations n'étaient plus les mêmes. « Ov'... je crois que je vois des couleurs qui n'existent pas. » C'est ta rédemption, tu plaques ses poignets au sol. « tu es prêt à mourir à nouveau ? » tu embrasses son torse. C'est un mauvais rêve, réveille toi oh réveille toi de ce songe impur. Bad trip. Tu restes là, immobile, dans l’obscurité adulée. Silencieux, tu t’apprêtes à savourer. Chaque parcelle de sa peau. Opium tu plonges ta tête dans sa chevelure pourpre, pour t’enivrer de cette fragrance masculine qui te dégoûte au plus profond de toi même. Tu fais claquer ta langue sur ton palais d'un petit ton satisfait. « Putain, putain ! Bordel de merde... » la jouissance de tes muscles qui lâchent. « Staz j'ai mal. »

Tu as besoin de l'amour d'Overdose, tu as besoin de le sentir, de le toucher pour aller mieux. Tu es malade Opium, tu es accroc à ses expirations. Tu sentais cette ivresse qui traversait chaque cellule de ton corps. Alors tu le retournas sur le ventre, tu te levais pour écraser son dos, avec ton pied. Tu diriges les choses. Tu donnes les ordres, tu es le chef de l'ordre. Tu ne voulais pas perdre cette douce chimère, et tu avais peur, peur de voir ton visage arrogant déchiré par le plaisir le plus intense. Alors ça serait toi, qui lui infligerait ce supplice. A cheval sur lui, sa colonne vertébrale, dissimulée sous cette peau d'homme est ton seul champ de vision. Tu embrasses son dos, tu descends ta langue qui happe ce corps avec ferveur. Assis sur son postérieur, tu sors de l'herbe et tu la roules. Ecstasy. Tu fumes, tu tousses. Tu t'écartes Et c'est tu descends son pantalon. Tu ne sais plus ce que tu fais. Tu effleures cette nouvelle étendue mise à nue pour ton plus grand plaisir. Que le jeu des vices commence.

Douleur. Malheur. Horreur. Oh Opium on approche la fin de l'histoire. Inexorablement. Tu la sens cette amertume au bout de tes lèvres chaudes. C'est bientôt l'apothéose inacceptable de votre jugement. Dans cette pièce lugubre, alors que tous le monde te connaît sous un certain angle. Cette nuit, tu es Opium, tu es vivant. Cette nuit, tu n'es plus que l'esclave de tes pulsions primitives. Oh pourquoi Opium ? Pourquoi fais tu ça ? Ne cherchais tu par la rédemption sur Euphemia ? Pourquoi Overdose devrait-il t'accompagner dans ta déchéance ? Il a l'air d'aimer ta torture, il a l'air de jouir de cette incontestable domination. Car vous n'êtes plus que des corps sans âmes. La nuit les a volé, oh la nuit les a volé. Dans le froid des ténèbres, tu cherches cette chaleur. Tu cherches le réconfort que tu n'as jamais eu. Tu cherches à fuir la solitude qui te ronge comme un parasite emprisonnant tes sens.

Alors doux jeune homme aux prunelles débordant d'illusions. Tu te dénudes sous tes envies. Ta main qui caresse son visage endormi. Un enfant a rejoint les songes ce soir, rongé par l'extase extatique de ecstasy qui coule dans ses veines.  Alors que tu allais franchir la limite, alors que tu allais découvrir ce que la décence refuse de vous montrer... tes yeux picotent à leur tour. Tu continues d'embrasser son dos de tes lèvres impudentes. Tu ne vois plus ses yeux miroir de l'esprit incongru, tes doigts fins parcourent la cambrure de ses reins tandis que tes iris te brûlent. Presque aveugle tu deviens alors que ta langue suintante d'indécence se glisse sur sa peau laiteuse. D'un gémissement étouffé, aussi pur qu'un soupire à l'aurore, il t'offrait enfin le frisson unique de l'allégresse. Ta voix devient un mélange cinglant d'arrogance et de fermeté hésitante. « Bonne nuit cousin... »

Oh Opium sans Overdose, tu n'as plus de raison de survivre dans ce monde. Et même sous drogue, sous artifices, s'il quitte la scène, tu n'as plus qu'à faire tomber le rideau. Fin de la pièce merci bonsoir. Alors que tu allais pour rejoindre son intimité de tes doigts joueurs et rieurs, excité par cette situation qui n'a rien de normal... Tes yeux s'éteignirent dans un dernier effort. Alors tu tombas net sur lui dans un ronflement d'épuisement. Demain, tout cela sera oublié. Il ne sera rien passé parce qu'ils sont cousins, n'abusons rien. On vous aura bien eux, lecteurs, oh combien montrez nous que vous êtes déçus.
Oh Opium tu rêves bien ? Ton cerveau est éteint. C'est mort. Tu dors. Comme un enfant trop fatigué pour faire des bêtises. Ton corps longiligne reposait en paix sur le sol à côté de ton compagnon, ton fidèle associé. Et c'est tout hein.