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 Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT
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MessageSujet: Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT   Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT I_icon_minitimeDim 11 Aoû - 16:07

DOUBT - Paint it in white
IKASAMA LIFE GAME Hankubi soroeta JOKER wa. Warau. Yagate. Kanjou wa kiesatta. Sore demo sonzai riyuu nado Ato de kimeru mono. Warau. Hitori. Inore Michibiki no mama ni.
Comment s'appelait-elle avant ? » Avant de ne tomber dans la dépendance aux jeux, aux pixels et de changer de vie chaque nouveau jour, Doubt se nommait Isuzu Ming Yue, un prénom et un nom perdus entre Chine et Japon qui reste l'une des rares marques de son passé.

Quel pseudo a-t-elle choisi ? » Doubt. Elle ne l'a pas choisi, il s'est imposé. Au départ, ce pseudo n'était qu'un mot pris au hasard dans la langue anglaise, qu'elle maîtrise plutôt bien à vrai dire, puis il s'est révélé être parfaitement approprié à Isuzu.

Quel âge a-t-elle ? » Isuzu pourrait avoir 1000 ans, ou même 3 ans. Des dizaines de siècles derrière elle, ou même une existence antédiluvienne. En vérité, elle n'a que 16 ans. Mais c'est la première à mentir sur son âge sur la toile, de sorte que personne ne sait vraiment quel âge lui attribuer.

D'où vient-elle ? » Un père chinois et une mère japonaise - qu'Izusu a longtemps prise pour une geisha -, malgré cela la demoiselle n'a pu voir que les côtes Est du Japon et parcourir vaguement l'île d'Honshu. Elle n'a par ailleurs jamais connu sa famille du côté paternel. Mais elle aurait mille fois préféré aller visiter les pays européens que la Chine, de toute évidence.

Sur quelle île veut-elle se rendre ? » Le doute a longtemps hésité entre s'élever dans la sérénité des contrées d'Holy Sword ou frapper dans le grabuge du Crimson District. Les aventures chevaleresques ont toujours fasciné Isuzu, mais c'est pourtant dans le Crimson District qu'elle a décidé de se rendre. Cas de conscience ou auto-restriction ?

Que fait-elle dans la vie ? » Même dans le monde réel, les pixels la poursuivaient comme des parasites. Elle était joueuse de compétition et aidait à financer ses études en participant à des compétition entre gamers. Des études peu brillantes dans la programmation, en fait. La tentation du jeu était souvent bien plus forte que sa volonté à faire ses exercices. Mais peu importe, tout cela est fini depuis qu'elle a sombré dans Euphemia. Isuzu est désormais femme de ménage dans le manoir de Father. Sa fainéantise l'aura amenée à un boulot bien ingrat...

Quel est son pouvoir ? » Le destin rit de nous lorsqu'il décide que la menteuse aura le don de détecter n'importe quel mensonge prononcé devant elle. Le problème, c'est que Isuzu est le doute incarné. Elle est floue, sans contour, indiscernable. Elle-même reste dubitative face à son propre don. Elle ne saurait mettre de côté son côté indécise pour faire confiance à son propre pouvoir. Quand en plus de ça, il y a certaines choses que n'importe qui préférerait ne pas connaître, c'est assez pour convaincre la demoiselle de ne faire que très peu usage de ce détecteur de mensonges qu'elle considère presque comme un poids.


IRONY - Paint it in black
Kuroi RACE no kyoukaisen, mamoru hito ha kyou ha imasen.
La couleur de ses yeux et de ses cheveux » Depuis sa naissance, Isuzu fait tâche parmi le paysage brun asiatique avec ses yeux bleu azur. La faute, elle sait parfaitement à qui la refiler. Son père est officiellement chinois, mais officieusement européen. Si lui dit se sentir bien dans l'Extrême-Orient, ce n'est pas le cas de sa fille qui s'est reçue de nombreuses remarques de la part de ses camarades de classe sur la couleur de ses yeux et de ses cheveux. Car en plus de cela Isuzu est blonde. Un blond vénitien qu'elle n'a pas perdu au fil du temps, contrairement à d'autres. De sa mère, elle n'a gardé que la forme des yeux légèrement en amandes et d'autres futilités. Cela dit, société asiatique mise à part, elle est fière du bleu de ses yeux et du blond de ses cheveux, il n'est pas sans rappeler celui des princesses de contes de fée, non ?

Son odeur, son poids et sa taille » Isuzu, elle pue la victoire à plein nez. Elle sent la sueur des jours d'entraînement passés devant son ordinateur pour exploser ses scores et adversaires, voire ses ennemis. Elle dégage l'odeur de la bouffe d'aujourd'hui qui traîne encore sur son bureau tant elle a eu la flemme d'aller la laver. Bref, heureusement qu'elle prend des douches régulières sinon la petite de senteur de fleur de Tiaré qui enivre vos narines lorsque vous la reniflez comme des chiens ne serait pas si agréable à l'odorat. Côté taille, voilà un autre aspect physique qu'elle tient sans aucun doute de sa mère puisque celle-ci est de petite taille. Elle n'excède pas le un mètre cinquante-quatre. Son poids s'accorde plutôt bien à sa taille, car Isuzu tourne autour des cinquante kilogrammes. Mais celui-ci dépend grandement du temps qu'elle s'accorde pour manger lors de ses journées de farming intensif.

Ses particularités physiques » Isuzu est très souvent habillée en gothique lolita. Elle aime ce style, elle l'a toujours trouvé mignon. Elle ne voyait donc pas pourquoi se soucier du regard des autres. C'était même la dernière de ses préoccupations. La première - au niveau du look - reste de savoir chaque matin si elle portera un nœud ou une petite fleur dans les cheveux ce jour-ci. Elle opte souvent pour le nœud. Du moins, quand elle n'a pas la flemme de s'habiller et ne reste pas en pyjama toute la journée... Sinon, à force de taper comme une malade sur son clavier d'ordinateur, Isuzu a une doigtée assez habile - et les ongles défoncés éventuellement -, mais bon, au pire, elle s'en fout. Ce n'est pas comme si elle allait révolutionner le monde avec ça...
« Why are you alive ? » you said. I guess I have decided for a single answer. Right, mainly it's cruel, petty, egoist. I don't want to end it here ! Myself. Myself. Just myself.


Geek, gameuse, qualifiez-la de tout autre synonyme, Isuzu, ou plutôt Doubt, ne cache pas au monde son addiction aux jeux, surtout lorsque ceux-ci mettent en jeu de gros butins ou une certaine reconnaissance dans le domaine. Elle passe le plus clair de son temps à torturer son clavier ou massacrer sa souris. Mais ce n'est pas seulement dans le monde virtuel que sa dépendance aux jeux prend vie, car tant qu'il y a de la compétition, elle essayera par tous les moyens possibles de gagner. Mettre sa vie en danger ? Du moment qu'il y a la carotte au bout, elle y va. N'essayez pas de la raisonner, Isuzu n'est clairement pas sociable. Elle ne possède pas une once d'empathie. Dans le petit monde qu'elle s'est créé n'existent qu'elle et les rares personnes auxquelles elle tient. Et elle s'y rend chaque jour, au creux de son petit jardin. Elle y cultive les pousses de ses ambitions et y récolte les fruits de ses songes. « Réalité », c'est un mot bien trop dur à entendre pour cette gameuse. Bien que sa perspicacité lui ait depuis longtemps déjà ouvert les yeux sur le monde réel et la société qui le peuple, Isuzu reste une simple gamine qui s'invente des histoires burlesques faites de dragons et de princesses en attendant que le sommeil vienne, la nuit. Blanc comme neige. Blanc pur qui, malgré son fort caractère bien trempé, reste vierge de toute salissure. C'est le portrait d'Isuzu que dépeint son entourage.

Et le blanc tourne au noir. Noire de désespoir. Noire de solitude. Noire d'un égoïsme qu'elle s'est construit au fil du temps. Noire de quelque chose qui lui échappe. Les gens connaissent tellement peu Isuzu qu'ils ne se rendent pas compte du mal qui la ronge. Mais qui pourrait réellement comprendre ce qui se passe dans sa tête ? Ce qui fait qu'elle passe du rire aux pleurs en une fraction de seconde. Ce qui la pousse à entendre les voix d'un soi-disant ami et à se prendre pour ce qu'elle incarne. Ce qui la rend si différente, trop différente, du reste du monde. Comme une angoisse qui l'oppresse. Quelque chose d’insaisissable, quelque chose qu'elle n'a pas voulu. Quelque chose dont elle n'est qu'à moitié consciente. Quelque chose qu'elle trouve banal mais qu'elle sait parfaitement étrange aux yeux des autres. Troublant. Désarmant. Handicapant. Elle se tuerait pour exterminer le mal avec elle, mais c'est trop dur, son estime envers elle-même est un excellent prétexte pour éviter de sombrer dans les méandres d'un pitoyable suicide. Elle s'accroche à cette estime pour garder les pieds sur Terre. Elle s'éloigne de la société en faisant ça. C'est un marché équitable, après tout : sa paix intérieur contre une vie qui ne peut être influencée par aucune personne extérieure. Elle est protégée des autres, elle ne craint que ses propres mots, ses propres faits et gestes. Mais ce qu'Isuzu n'a pas compris, c'est qu'en se préservant de la sorte, elle se déchire.

Son orientation sexuelle » Si elle n'était pas déjà mariée à son ordinateur et ses consoles, peut-être aurait-on pu la qualifier d'hétérosexuelle. Mais pour quelqu'un d'aussi instable qu'elle, changer d'orientation sexuelle, c'est comme changer de pair de chaussette...

Ses rêves et ambitions » Fut un temps où le rêve le plus cher d'Isuzu était de devenir la numéro un sur tous les jeux auxquels elle jouait. Mais maintenant qu'elle est sur Euphemia, ses ambitions sont d'une fadeur sans pareil. Le seul désir qui la motive encore est de devenir la meilleure en tout. Absolument tout. Sa soif de notoriété ne s'étend plus qu'à de simples jeux maintenant, mais bel et bien au monde entier. À ce nouveau monde. Elle espère oublier ses incertitudes... Mieux, elle les ignore.

Ses peurs et phobies » Elle dit qu'elle n'a peur de rien. Elle ment comme elle respire. Même si Isuzu accepte l'existence de la mort bien plus facilement que n'importe quel autre humain, elle tremble en attendant son dernier souffle. Comme tout le monde. Et c'est sûrement ça qui la rattache aux autres humains. Aussi elle n'avouera jamais sa peur de la solitude qui l'enchaîne à une pseudo-folie. Mais parallèlement c'est aussi une agoraphobe. Sinon, elle craint les arachnéens, les screamers et tout un tas d'autres petits détails qui rendent sa vie un peu moins monotone. Et peut-être aussi aurait-elle peur d'elle-même ?

Ses goûts et préférences » Isuzu n'a d'autre passion que son ordinateur. Elle est née une souris et un clavier à la main. Mais lorsqu'elle était plus jeune et qu'elle n'avait encore aucun accès au monde d'internet, son loisir préféré, c'était les jeux de société, partant du plus enfantin au plus stratégique. C'est sûrement de là que lui vient son goût pour les stratèges et son esprit de joueuse. Mis à part cela, sa vie se résume en une simple phrase : manger, geeker, dormir. On pourrait ajouter le mot études mais il n'entre pas vraiment dans le vocabulaire de la demoiselle. Côté alimentation, on peut dire qu'elle a toujours préféré le salé au sucré. Quant à la phase dodo de sa vie, soit à peu près 10 heures par nuit, elle a six coussins, un traversin, un drap l'été et deux couvertures l'hiver. Ces précisions vous conviennent-elles ?


ISOLATION - Paint it in red
The memories that I can see no way keep on suffering me. The crossover feelings are caught in a whirl. I want to get closer to you even if I grovel in the dirt. Still I have an illusion and keep on dreaming an endless dream. In the darkness, I feel you. Pull me in your arms as still being naked. I'll kill the others, I'll do that just for you.
Tu mens. Tu mens quand tu dis que tu n'as jamais visité les pays européens. C'est petit, insignifiant, mais tellement ridicule. Je ne sais même pas pourquoi tu me le caches, papa. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, pourtant. Je sais simplement que je suis née dans une famille qui transpire la malhonnêteté. Dans ce Japon, non, dans ce monde qui ne mérite aucune confiance. Maman elle-même s'invente une vie à me raconter pour palier à la frustration de son chômage. Heureusement, ton boulot rapporte gros, sinon nous serions tous les trois des résidus d'individus bons à jeter à la poubelle. Oui, c'est du haut de mes dix ans que je vous lance ce gros fuck, à vous deux, à vous tous. Parce que dans ses bras à Lui je sais que je ne crains rien d'autre qu'une légère claque. Quelque chose de pas bien méchant. Je m'en sentirais presque invincible. Celui que vous avez toujours vu comme le génie de la famille, mon grand-frère, de neuf ans mon ainé, est le seul pilier dans ce monde auquel j'accorde mon entière confiance. Il m'a vu grandir, il m'a vu sourire, il m'a vu m'épanouir. Il m'a soutenue lorsque j'ai percé à jour vos petits mensonges, il m'a consolée, il m'a aidée. Alors, Keiji, que dire à part merci infiniment ?


Isuzu, c'était juste une gamine mûre un peu trop tôt et à laquelle les parents ont préféré mentir pour lui faire vivre une enfance « des plus heureuses ». Mais de cette éducation est née une paranoïa qui a fini par se retourner contre ses géniteurs. La peur du mensonge. La peur qu'un jour, on lui annonce que Madame et Monsieur Ming Yue ne sont que des parents adoptifs. La peur qu'on la fasse de nouveau chanter en la berçant de douces paroles. La peur qu'on abuse de sa confiance. À vrai dire, ça n'aurait pu être qu'une légère méfiance. Mais sont arrivés ses onze ans. Et avec eux, une nouvelle qui a changé la donne.
« Keiji est mort. »

C'est ce qu'était sorti des lèvres rouge vermeille de sa mère. Et elle avait pleuré, la gamine. Elle avait versé toutes les larmes de son corps face à sa génitrice qui la consolait tant bien que mal, à la fois coupable et horriblement calme. C'était surréaliste. Surréaliste de voir que la sœur s'était pris un véritable poignard dans le dos tandis que les parents semblait avoir parfaitement accepté ce fait. Ça clochait. Et à plusieurs reprises Isuzu demandait ce qu'il s'était passé. On lui répondait à chaque fois qu'une malheureuse chute avait entraîné la mort de son frère. Et on lui répétait ses paroles comme le refrain d'une chanson.

Un an, c'est le temps qu'Isuzu passa dans sa chambre à cogiter sur ce drame. Impossible, c'était le seul mot qui lui venait à l'esprit lorsqu'on l'évoquait.



J'ai trouvé. J'ai trouvé un leur qui peut remplacer les bras de Keiji. Dire ça, c'est pitoyable, et pourtant, ça apaise réellement mes douleurs. C'est un jeu vidéo, un meuporg comme ils disent. Le site était caché dans mes anciens marques-pages internet. J'y joue beaucoup, comme je n'ose plus sortir de ma chambre que quelques minutes le temps d'aller chercher à manger, ça me permet de tuer l'ennui. J'oublie quand je joue. Je ne pense qu'à la victoire qui me tend les bras. Sans me vanter, je suis plutôt bonne à ce jeu. Je me demande si je pourrais devenir la joueuse numéro un, un jour. En fait, en continuant à ce rythme, je ne doute pas que j'atteindrai le top cinquante en un rien de temps...

Je me retourne, le téléphone sonne. Il n'y a personne à la maison, aujourd'hui, mes parents sont partis fêter l'anniversaire de ma mère. Le couloir devient tout de suite plus sinistre, au crépuscule. Ce paysage, ça pourrait donner lieu à toutes sortes de récits. Des histoires d'horreur, un roman épique, un film à l'eau de rose... Je me suis rendue compte au fil du temps que chaque lieu peut être le théâtre de notre imagination. Mais soit, j'arrive près du téléphone. Le numéro affiché ne m'inspire rien, je tourne les talons et décide de faire marche arrière. Une voix m'interpelle, me fait sursauter. C'est de nouveau ce téléphone, que je regarde ahurie.
« Allô ! Maman, papa ? J'vois que vous n'êtes pas à la maison mais je tiens quand même à souhaiter un bon anniversaire à maman ! Rappelez-moi une fois rentrés, bye bye.»
Ni une ni deux je me jette sur l'appareil, décroche brutalement et hurle un « Keiji ?! » paniqué. Trop tard, la personne à l'autre bout du fil a décroché. Mais je jurerais, c'était Lui. Qui d'autre viendrait souhaiter un bon anniversaire à ma mère en l'appellent maman ? Je n'ai qu'un frère. Et il est vivant.
Il est vivant.
Vivant !
Keiji n'est pas mort.

Je reste face au combiné un moment. Je me demande si je n'ai pas rêvé. J'ai du mal à y croire. Je me pince, mais je ne rêve pas. C'est incompréhensible. Mon esprit est fusillé de questions. J'aimerais rappeler ce numéro. Mais je n'utilise que trop rarement le téléphone. Et là je me dis que je me sens bien conne de ne pas savoir m'en servir...

-----------

Ce soir-là j'ai dit à mes parents que j'avais entendu la voix de Keiji au téléphone. Ma mère a affiché un air d'abord étonné, puis perplexe, mêlé à une pointe d’inquiétude. Elle m'a regardé dans les yeux et m'a dit que j'avais tout simplement rêvé, que c'était tout bonnement impossible. J'ai nié. Plusieurs fois. Et elle a fini par mettre les points sur les i en me coupant l'accès au téléphone familial. Elle m'a dit que si je continuais à insinuer de telles choses, on m’emmènerait de nouveau voir le psychologue. Le ton n'était pas menaçant, mais plutôt rongé par l'inquiétude.

-----------

J'ai fini par y retourner, chez le psychologue. Longues sont les heures que j'ai passées en sa présence. Il a conclu cette séance en me disant simplement que je devais accepter la mort d'un de mes proches, que continuer à renier ne me mènerait à rien et qu'il allait m'aider à évacuer cette rancœur. J'ai compris que ce n'était pas la dernière fois que je voyais son bureau blanc. Au fond, je le hais. Je le hais pour m'avoir affirmé que j'étais dépendante aux jeux. Que je devais m'aérer l'esprit. Ce n'était pourtant pas le sujet de la séance. De quoi se mêle-t-il ? Ce n'est pas comme si son aide m'était indispensable. J'ai quatorze ans, je suis maintenant assez grande pour savoir ce qui me nuit et ce qui me console...

-----------

Dring. Le téléphone sonne de nouveau. Je soupire, j'ai tout de même des obligations dans mes jeux, je n'ai pas le temps de chercher ce maudit appareil. J'entends le bruit insupportable de la sonnerie par défaut qui résonne dans la maison. Où se trouve-t-il ? Je n'en ai aucune idée. Ignorer, c'est la meilleure des choses à faire dans ce cas. Pourtant ce bruit sourd ne cesse de faire écho dans le couloir désert, mes parents sont encore absents. C'est décidé, je me lance à sa recherche histoire de lui fermer son clapet une bonne fois pour toute. Une quinzaine de minutes, c'est le temps qu'il me faut pour le localiser. Étrangement, la personne à l'autre bout du fil s'obstine à vouloir nous contacter et mes recherches sont toujours accompagnées du cri du téléphone. Cette fois je n'hésite pas, j'empoigne de vive main le combiné, rétorque un « allô » et me tais. Keiji. Je savais qu'il allait me rappeler. J'attendais son coup de fil. Je savais que je n'avais pas rêvé. Mille questions me tourmentent, mais il les esquive toutes, alors nous discutons normalement. Comme avant. Quel âge devait-il avoir si moi-même j'en avais seize ? Vingt-cinq ans ? C'est énorme et pourtant, j'avais l'impression que rien n'avait changé. Ni sa voix, ni son caractère, ni même ses manies et mimiques. Mais je n'y prête pas attention, je suis déjà bien heureuse d'avoir pu le recontacter après ses quatre ans de solitude. Je souris bêtement. Ce soir, je ne dirai rien à mes parents...

-----------

Les coups de fil de Keiji sont devenus de plus en plus fréquents, il m'appelle à chaque fois que mes parents s’absentent, comme si il connaissait par cœur leur calendrier. Ça me met du baume au cœur. Mais à chaque fois, il ne daigne répondre à mes interrogations. Alors j'ai fini par céder, et j'ai révélé tous ces appels téléphoniques à ma mère. Elle a nié, encore une fois. Elle me prend pour une folle. Je le sais. Je n'aurais tout de même pas parlé seule comme ça. Mais elle ne veut pas avouer. Elle ne veut pas me dire ce qu'elle cache. Je l'ai compris. Elle cache la vérité depuis tout ce temps. Alors j'ai continué.
Je l'ai harcelé.
J'ai insisté.
J'ai négocié.
J'ai menacé.
Et elle a fini par rendre un dernier soupir. Un long soupir, comme pour faire durer mes souffrances. J'ai ouvert grand les oreilles, je savais que j'avais gagné, je n'attendais plus que mon butin.
« Keiji est parti de la maison. Mais il ne voulait pas que tu le saches. Pour éviter que tu le cherches comme ça, notamment. Alors il nous a demandé de simuler sa mort. »
Je suis restée abasourdie. Sans l'ombre d'un mot sur mes lèvres un instant. C'est incompréhensible. Je ne lui ai pourtant rien fait. On s'entendait bien. Très bien, même. Je n'avais pas l'impression d'être un poids pour lui. Il ne serait jamais parti sans me laisser un mot, et en me rendant aussi inquiète, mais pour une fois ma mère semblait me dire la stricte vérité.
« - Si c'est la vérité, alors... pourquoi ?
- Il a ses raisons.
- Mais... Et les appels téléphoniques alors ?  »
Ni une ni deux ma mère m'a attrapé le poignet d'une force exagérée, visiblement exaspérée par mon comportement. Pourquoi les membres de ma famille se montraient-ils tout d'un coup aussi horribles envers moi ? J'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de travers. Je commençais à prendre peur. Je voulais me débattre, mais le cœur serré je ne pouvais que me mordre les lèvres pour faire disparaître mon stress. On est arrivé près du téléphone. Elle m'a demandé quel était le numéro qui s'affichait lors de ces fameuses discussions. Je le connaissais par cœur. Alors elle a fouillé dans la pile de papiers tous plus complexes les uns que les autres située à droite de l'appareil, en a extrait une feuille et l'a contemplée un petit moment avant de me la tendre. C'était la liste des appels téléphoniques passés. Une facture paumée entre deux autres. Je l'ai saisi, lu et j'ai plissé les yeux d'incompréhension. Le numéro n'était pas là.

Keiji ne m'avait jamais appelé.

-----------

On m'a dit que j'étais folle à lier. On m'a dit que j'étais bonne à jeter en asile. Moi-même je ne comprenais pas ce qui c'était passé dans ma tête pour que je me tape la conversation seule au téléphone. Je n'y croyais qu'à moitié. Ça semblait tellement réel. Sa voix, ses mimiques, son rire et ses soupirs. Je l'aurais juré. Je ne rêvais pas, j'étais parfaitement éveillée. Je me suis pincée plusieurs fois et en y réfléchissant bien, j'aurais préféré que ça ne soit qu'un songe. Quelque chose d'éphémère, quelque chose qui reste dans un monde onirique. Mais là, mon subconscient m'avait mené en bateau. Et j'en payais les conséquences. Folle. Tarée. Était-ce une maladie ? Une sorte de dépression mentale ? J'avais imaginé d'autres choses comme ça ? Toute cette histoire était-elle bien réel ? Je ne savais plus discerner le vrai du faux. Le réel de l'imaginatif. Le réel du virtuel.

Je suis rentrée dans ma chambre et j'ai immédiatement cherché mon portable. Je ne l'utilise jamais. Je veux juste brûler tout ce qui peut émettre une sonnerie. Je m'apprête à le mettre dans la cheminée, comme pour contempler le bûcher de mes mauvais souvenirs s'évaporer en fumée, mais la lumière verte qui clignote m'arrête. J'ai reçu un SMS. De qui ? Mon numéro ne devait circuler qu'entre les mains de trois ou quatre personnes, pas plus. C'était un jouet qui avait bien vite fait son temps... Je cède à ma curiosité et je découvre un message intriguant. Hedger Impact. Euphemia. Terres virtuelles. Mon attitude de gameuse me fout un coup de froid. Ça me calme. Ce sont des mots qui parlent, une entreprise que je connais. Je ne comprends pas vraiment. Pourquoi moi ? Me connaissent-ils ? Savent-ils quels problèmes j'ai en ce moment ? Cette situation semble tout droit sorti d'un film de suspens. Alors, je réponds OUI. Qu'avais-je à y perdre, après tout ? Demain je recevrai mon nouveau jeu. Demain Isuzu sera oubliée. Demain seule Doubt existera.

J'ai jeté mon portable au feu.

Son arrivée sur Euphemia et sa réaction » Nouvelle vie, nouveau départ. Bien mieux qu'une fatalité, franchir le point de non-retour pour Isuzu semblait être la marque de son renouveau. Dans ce monde elle deviendra la meilleure. Nul besoin de la réalité maintenant que le virtuel lui tend les bras. Elle ne regrette rien. Au contraire, ses ambitions de gameuse ont triplé. Elle oubliera son passé, c'est ce qu'elle se répète sans cesse. Elle effacera les questions qui la harcèlent lorsqu'elle repense à sa famille. Elle les ignorera. Comme un bug dans la matrice. Un reset après un game over cuisant.

WEBMISS
BEHIND THE SCREEN
Pseudo »
...Grillée inCB. Encore une fois ! D: *note : ne plus faire un tour sur les CBs avant d'envoyer sa fiche de présentation*

Âge »
15 ans. Mais comme pour les chiens il faut faire x7. Donc 15x7 = 105. Donc j'ai 105 ans. CQFD.

Jeu vidéo préféré »
Hihihi. OSUUUUUUU. Bon en vrai, je ne sais pas trop si les jeux de rythme rentrent dans la catégorie « jeu vidéo », dukoo je vais aussi citer Titan Quest, Simcity & Rise of Legends/Nations. Bah quoi ? C'était mes jeux vidéos quand j'étais plus petite. Ça et Pokémon évidemment. Puis Mario 64.

Film préféré »
lol. Non non, pas le film Lol. Juste lol.

Manga/série préféré(e) »
Pas spécialement de mangas qui m'ont marqué, mis à part Mahou Shoujo Madoka Magica. D:

Découverte du forum »
Eeeer. Partenaires. QUELLE ORIGINALITÉ.

T'es un ouf ? »
Wafu pinpalani pinpinla nanani nyan nyan nyan.
JE SUIS UN PUTAIN DE PIKACHU.

Manger ou boire ? »
Je m'appelle Sam. Je n'ai pas le droit de boire. Mais je mange volontiers les jeunes filles ivres que je ramène après la soirée. /meurt

J'te saoule ? »
Absolument pas

Les crédits »
Graphisme & codage © Doubt

Le mot de la fin »
Je tiens à dire que ma personnage est d'une complexité sans nom, mais je me suis amusée en écrivant cette fiche. Maintenant, j'offre tout mon courage aux admins pour la validation. 83
PS. Celui qui reconnaît les quatre citations de paroles de chanson que j'ai habilement glissé dans les sous-titres de chaque partie a toute mon admiration. 8D


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Father


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Father

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MessageSujet: Re: Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT   Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT I_icon_minitimeLun 12 Aoû - 17:07

Raaah, Crimson District est fermé vilaine.
Mais comme tu t'es inscrite il y a un moment, je te valide.

Merci pour cette lecture, ça m'a fait du bien. L'histoire n'est pas exceptionnelle je dirais mais j'ai réussi à suivre, il y a un petit quelque chose qui m'a transporté. et j'en avais bien besoin.
Bon, après pour le codage de la fiche, tu es douée c'est indéniable et tu dois le savoir. Très joli même si j'ai du zoomer graou. ee

Je te valide ma petite femme de ménage. ♥
Tu peux aller faire ta fiche de liens, surveiller ton niveau, RP et ... faire le ménage. ♥

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MessageSujet: Re: Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT   Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT I_icon_minitimeMar 13 Aoû - 22:38

Haha, il y a toujours moyen de s'améliorer ! Pour l'histoire j'ai essayé de faire bref, ça serait parti dans les 7000 mots si je n'avais pas écourté quelques passages. XD M'enfin si cette lecture t'a plu alors tant mieux. ~

Merci pour les compliments et la validation. keur keur. ♥
*va récurer les chiottes now*
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MessageSujet: Re: Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT   Checkmate, nee ? Wakatteru. Uso deshita. ▬ DOUBT I_icon_minitime

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