• On a tous un passé :
J'ai un passé banal, globalement rien ne justifiait que je quitte ma vie dans la réalité. Ou presque.
Je suis née un jour, dans un mois, lui-même dans une année. Trop utile hein? Bref, je continue. Née en Italie donc, plus précisément à Venise (oui la ville des amoureux et des gondoles, qui sont des attrapes-touristes soit dit en passant). J'avais une gentille famille : une mère qui tenait une librairie et qui m'a transmis son attirance pour la lecture, un père fonctionnaire et un grand frère étudiant que j'aimais plus que tout au monde. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai fait du piano car on jouait ensemble de la musique, lui derrière sa batterie et moi au clavier. Qu'est-ce qu'on s'amusait! Bref, tout allait pour le mieux, j'avais de bonnes notes et aucun problème particulier. Puis, comme beaucoup de jeunes filles au lycée, j'avais déjà eu plusieurs amoureux. Mais celui-là, il dépassait tous les autres.
Matteo, c'est son nom. De grands yeux marron clair aux reflets verts, et de doux cheveux bruns, une peau légèrement hâlée. Avec mes amies, on parlait de lui comme un "dieu vivant". Mais je ne pensais pas que l'attirance était réciproque, ni même qu'il me voyait. Un soir, il a proposé de me raccompagner chez moi mais il devait passer chez lui d'abord pou récupérer un parapluie, car il risquait de pleuvoir. On avait à peine passé le pas de la porte qu'un orage se déchaînait dans le ciel et j'avais dû rester jusqu'au lendemain. Bien sûr, j'avais prévenu mes parents et mon frère. Cette soirée, je la pensais gravée dans mes souvenirs pour toujours. Oubliez le cliché de la déclaration enflammée et romantique, cette étape n'a pas eu lieu : il m'a directement embrassée. Beaucoup mieux non? Bref, je vais pas raconter toute ma vie non plus.

On sortait ensemble depuis presque un an déjà, quand on a passé ce cap important. Je vais pas développer plus que ça, vous voyez de quoi je parle. Et ne mentez pas, bande de spaghetti! Le hic, c'est qu'environ un mois plus tard, Matteo le dieu vivant m'a larguée. En se pavanant avec une autre fille aux bras. Il lui a violé la bouche juste devant moi, donc je lui ai collé une baffe dont il se rappellera sûrement toute sa vie. Quand mon frère l'a apprit, il s'est mis dans une colère noire et, le lendemain, mon ancien amoureux a compris sa douleur. Malheureusement, chez lui, ce n'était pas mon frère qui avait le dessus car Matteo savait où étaient les couteaux, lui. Et il a eu l'occasion de s'en servir, car je n'ai pas revu mon grand frère adoré après. Mes parents ont porté plainte, le juge l'a condamné à la prison pour mineur (car il avait 17 ans) pendant trois mois ainsi qu'aux travaux forcés pendant le même temps.

Qand il eut purgé sa peine, cet espèce de crétin est revenu me voir. Et m'a menacé de me tuer si je ne lui obéissais pas. Je me souviens encore de sa poigne de fer sur mon bras. Je dois encore avoir la marque du bleu, car c'était il y a une semaine. Je recevais ses ordres humiliants par SMS et devait les faire juste en face de lui. Je n'ai même pas exécuté le premier et suis restée cloîtrée chez mi, sans rien dire à mes parents qui me croyaient malade. Je séchais les cours par peur de Matteo. J'ai reçu le message de cette grande industrie du jeu, en craignant un nouvel ordre de Matteo, mais j'ai été soulagée de voir que ce n'était pas lui. J'ai évidemment répondu positivement et, quelques jours plus tard, j'avais mon casque.

"Plus aucun retour en arrière n'est possible". Cette phrase a précipité ma décision et j'ai commencé à jouer directement. Maintenant, je dois sûrement être dans un hôpital, avec un diagnostic disant que je suis "dans le coma". Ou alors déjà enterrée? Je ne sais pas ce qu'il s'est passé après mon arrivée à Euphemia.

• Ton arrivée à Euphemia et ta réaction :
5 lignes demandées.