Bâtard, lâche moi !

Parfois, le chasseur se trompe de cible. Elle parfois plus forte que lui ... Parfois, elle le laisse la suivre pour le vaincre ailleurs ...

« Tssss ... Encore derrière moi ... ? »

J'avais murmuré. Pourquoi ? Car j'étais suivi. J'étais suivi par une personne intéressante. Ou plutôt inquiétante. J'avançais depuis plusieurs longues minutes à travers Crimson District. Je ne sais exactement quand a commencé cette filature. Ce qui est sur c'est que je m'en suis rendu compte peu après mon départ de chez Elenea. J'avais à plusieurs reprises sentis un bref regard sur moi, comme si pendant quelques secondes un oeil géant apparaissait pour en suite disparaître. Bien entendu, je me suis d'abord dit qu'il s'agissait d'un pouvoir d'invisibilité mais pourquoi avec de telles interférences ? C'était étrange. Surtout que ces interférences semblaient régulières : toutes les quatre minutes environ. Oui, j'ai compté dans ma tête pour le vérifier. Vous n'imaginez pas à quel point il est lassant de compter trois fois jusqu'à 240. Il y a plus intéressant n'est ce pas ? Bref.

Après m'être rendu compte que la personne me suivait bel et bien, j'avais décidé de la semer dans les ruelles. Mais rien à faire. Il était, il ou elle, toujours collé à moi. A trois ou quatre mètres maximum selon mes estimations. C'est alors que j'eu mon idée. Vous commencez à me connaître. A nous connaître : ma logique et moi. Qui est logique peut aisément établir de nombreux plans. J'eus donc l'idée du siècle. Vu l'interférence dans le pouvoir, je décidais de me servir d'un marchand de miroir pour voir l'apparence de mon traqueur ... Vous n'imaginez pas ma surprise : je l'avais vu le matin même. Lui et sa tête de fou furieux. Les cheveux verts, la peau terriblement pâle, le regard jaune ... On aurait dit ... Mais oui ! On aurait dit un super-vilain dont le nom m'échappe. Enfin on aurait dit de loin.

Après avoir vu sa tête, je décidais, de partir vers un endroit où je pourrais me charger de lui. Un pas après l'autre, il entrait dans mon piège. Dans un lieu où la mort semble plus présente que la vie. Partout autour de nous s'étalait une forêt dense et étouffante. L'un de ses bois où pourrait résonner les cris de jeunes assassinés par le malade mental du coin. Cela faisait des heures que nous étions dans cette forêt. Peu à peu, le brouillard naquit. Au départ, il ne s'étalait qu'à nos pieds mais peu à peu, il nous avala en lui, tel un monstre. Il y avait une odeur de mal flottant dans ce brouillard n'importe qui aurait peur. J'avais peur. Un peu. Enfin, j'arrivais à mon but. Près du Lac Sombre comme certains l'appellent. Près du lieu du crime selon d'autre. Ici, les tout le monde risquait sa peau. Même les plus forts et puissants. Une étendue d'eau calme, trop calme. Le liquide n'était pas clair ou même bleu. Il semblait vouloir noyer quiconque s'en approchait trop pour lui voler son âme. Si une créature mythique telle l'hydre ou le kraken était sortie, je n'aurais pas été étonné. Pas le moins du monde.

Je vis un ponton. Je m'en approchais doucement. Comme si j'allais sauter. Je n'aurais jamais oser troubler ce lieu de peur d'y éveiller les enfers. Alors que j'étais presque à trois mètres du ponton, je me retournais. Mon regard était de glace. Je n'avais pas apprécié que l'on me suive et je l'avais emmené ici pour le lui faire comprendre.

« Allez, montre toi. Je sais que tu es là. Ton pouvoir est perturbé. Avant même que tu dises quoi que ce soit : pourquoi est-ce que tu me suis depuis deux voir trois bonnes heures ? »

Ma voie avait été telle la toundra en temps normal. Froide, calme et lente voir figée. Il avait intérêt à me fournir des réponses.