Il est des jours où l'on se dit que l'on a un besoin imminent de quelque chose. Vous savez, vous ne pensez à rien, vous ne faites rien de spécial. Vous flemmardez ça et là, sans but précis. Et tout à coup, une envie vous prend à la gorge. Une envie, un désir si fort que vous devez y répondre le plus rapidement possible. Une envie si puissante qu'elle devient obsession. A tel point que vous cherchez à la réaliser par tous les moyens.

Alors qu'il faisait beau, et qu'une chaleur etouffante stagnait à Hope Corporation, Negi avait envie d'eau. Il lui fallait de l'eau. Pas juste à boire, non. Une quantité d'eau suffisante à une bonne baignade, et, qui sait, un peu de magie ? Pas s'il n'y avait que l'eau. Negi avait également soif d'aventure. Sous la canicule, Negi marchait. Il n'y avait pas âme qui vive à cette heure-ci, dans le centre ville. Sauf un homme, semblant méditer sur un banc. Son envie la tiraillait. La jeune fille s'approcha de l'homme, les poings sur les hanches, et le fixa avec assurence.

« - Vous ! Savez vous où je pourrais trouver eau et aventure au même endroit ? »

L'homme releva ses yeux en direction de la jeune fille, perplexe. Il ne sut que répondre, à vrai dire. Il prit le temps de reflechir, laissant la jeune imaptiente taper du pieds, et croiser les bras. Les gens d'ici étaient pourtant sencés tout savoir ! L'homme déposa son journal à côté de lui sur son banc. Il prit ensuite la parole, parlant de manière calme mais un tantinet inquiet.

« - Il y a la cascade aux sirènes, qui regorge d'eau, plus d'eau que vous ne pourrez jamais l'imaginer. Mais cette cascade se trouve au beau milieu de la jungle toxique, sur Dream Land. Mefiez vous, ce lieu regorge de créatures et de plantes plus saugrenues les unes que les autres.
- Merci beaucoup, Monsieur ! »

Emerveillée et enchantée, Negi quitta Hope Corporation, pour se rendre à Dream Land. Il faisait meilleur ici, moins chaud. Et il y avait des gens. La rouquine demanda son chemin pour arriver à la jungle, mais reçu plus de recommendation que d'indication. Quelqu'un lui indiqua cependant la route. La personne lui donna un sabre, pour qu'elle puisse avancer aisement dans la forêt Toute joyeuse, Negi le remercia chaleureusement et reprit sa route. Lorsqu'ell arriva devant la jungle, elle fut éberluée, médusé par la taille et la densité du lieu. C'était immense, on ne voyait pas à dix mètre. Et les couleurs étaient tout sauf naturelles. Ca suaintait. Ce n'était pas ragoutant. Mais ce n'était pas ça qui allait la faire reculer, ça non ! Alors, saisissant son courage de deux mains fermes, Negi pénétra dans la jungle.

J'ai envie de me baigner ! Genre, une vraie baignade, pas seulement somnoler dans ma baignoire ou barboter dans les eaux sombres de Crimson. J'aimerais profiter d'une étendue d'eau un brin plus accueillante ! Je suis allée voir du côté de Dream Land, certaines rumeurs affirmant qu'une magnifique cascade serait cachée au sein de la jungle toxique, et me suis lancée à l'assaut de cette fameuse jungle, sac à dos sur les épaules, en short et débardeur, sans rien demander à personne, totalement insouciante. J'aurais dû réfléchir un minimum et demander mon chemin avant de me lancer dans cette aventure, comme d'habitude tu me diras, parce que je me suis perdue ! J'ai cette désagréable impression de tourner en rond, comme si la jungle elle-même avait décidé de me perdre et s'amusait de mes réactions. J'avance au milieu de cet enfer vert, à tâtons mais toujours optimiste, écartant lianes et branches avec les mains, ces dernières revenant souvent me fouetter le visage à cause de ma maladresse.

J'avance, encore et encore, sans jamais retrouver ma route, sans jamais perdre espoir, jusqu'à me retrouver dans une clairière, au milieu d'une colonie de champignons roses qui crachent leurs spores dans l'air sur mon passage. Je trouve ça joli et accessoirement très drôle. J'ai même envie de dire que tout autour de moi est devenu tordant, je suis en train de me bidonner comme une baleine. Damn. J'ai la tête qui tourne, j'ai du mal à m'orienter et je me tord de rire à l'idée que je puisse mourir à cause d'une bande de champignons hilarants. Genre, imagine si un prédateur me retrouve dans cet état, je suis sûre que je me mettrais à m’esclaffer devant sa tronche de mangeur d'hommes. Prrrrt... Haha, rien que cette idée me fait rire en fait ! Puis même, pourquoi je m'en fais ? Je me sens tellement heureuse, à errer au milieu de mes amis les champis, je n'ai aucune envie de leur fausser compagnie ! Ils chantent et dansent tout autour de moi, regarde-les ! J'en ai mal aux côtes tellement je ris.

Hahaha, hahaha, haha!
Hahaha, haha!
Haha..

« Aaaaaaaaaah!! »

Je viens de trébucher sur une racine et dévale désormais une pente très inclinée en faisant des tonneaux à travers branches et buissons, sans réussir à freiner ma chute vers l'inconnu. Je roule, roule encore, rouleroule au milieu de la végétation, et c'est au terme d'un dernier roulé boulé aérien, exécuté avec toute la grâce et l'élégance d'un goéland obèse qui prendrait son envol, que je heurte un être humain, une rouquine qui amortis ainsi ma chute contre sa volonté.

Je me retrouve donc étalée sur une pauvre demoiselle qui n'avait rien demandé, riant encore un peu entre deux gémissements de douleur, sûrement à cause des restes de ces saletés de spores hallucinogènes qui ont bien faillis me coûter la vie, sans trouver la force de me relever.

« Haha... pfou... merci! »

J'ose tout de même espérer que cette pauvre fille n'a rien de cassé à cause de moi, je m'en voudrais énormément.